Date de publication :
En Europe de l’Ouest, les petites exploitations caprines familiales sont depuis longtemps un modèle de réussite, combinant élevage, transformation et vente directe. En Roumanie, cette approche artisanale séduit de plus en plus d’éleveurs, qui créent leurs propres marques de fromages et produits laitiers, répondant à une demande croissante pour des aliments naturels et locaux.
Selon Dorina Nadolu, vétérinaire et représentante de l’association CAPRIROM, le nombre de petites exploitations de 20 à 70 chèvres a fortement augmenté ces cinq dernières années, souvent avec des races importées spécialisées dans la production laitière. Elle souligne toutefois que la pénurie de main-d’œuvre reste le principal frein au développement du secteur.
Des exemples concrets illustrent cette dynamique :
- À Răcoasa (Vrancea), Marcela Pricop, fondatrice de la ferme Căprițele lui Robert, est passée de quelques chèvres en 2012 à 400 aujourd’hui, avec l’objectif d’atteindre le millier. Malgré une forte demande, le manque de personnel qualifié limite sa production.
- À Bălțați (Iași), Ionuț Popa, fondateur de Pui de Drag, a développé son troupeau de 5 à 300 chèvres en dix ans. Il déplore le poids des charges sociales, qui freine l’embauche : « Les petits producteurs ne sont pas automatisés, et le coût du travail devient un handicap. »
- À Sebiș (Arad), Crinu Filipeanu, fondateur de Caprioli, gère avec son épouse une ferme de 130 chèvres, dont la moitié en production laitière. Grâce à des fonds européens, il a ouvert un atelier de transformation en 2022, mais privilégie une croissance progressive. Ses produits sont distribués localement à Arad, Timișoara et Oradea.
Tous s’accordent à dire que la demande dépasse largement l’offre, faisant de l’élevage caprin laitier l’un des secteurs agricoles les plus prometteurs pour les petites exploitations roumaines.
Source : Ziarul Financiar, novembre 2025