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Depuis cette année, l’Autriche compte plus de séniors que de jeunes et enfants de moins de 20 ans. En 2040, l’office fédéral de statistique estime que le nombre de plus de 65 ans sera 48 % supérieur à celui de 2019. Les 65+ devraient alors représenter 26,4 % de la population autrichienne contre 18,9 % en 2019.
Dans ce contexte, l’association autrichienne de représentation des intérêts des séniors (Seniorenbund) souhaite un changement de paradigme. « Les séniors ne sont pas qu’un coût, ils représentent aussi un facteur économique » affirme sa présidente, Ingrid Korosec rappelant qu’un tiers des dépenses de consommation des ménages est imputable aux personnes âgées de plus de 60 ans. Et ce sont en particulier « les petits prestataires de services qui bénéficieraient de cet énorme pouvoir d'achat » ajoute-t-elle.
Alors que la crise a renforcé l’image négative des séniors, l’association s’engage pour plusieurs évolutions. Tout d’abord dans les domaines bancaire et financier où il s’agit pour Ingrid Korosec de lutter contre les distinctions faites sur le critère de l’âge. Des discussions sont en cours avec les organisations représentatives des secteurs et une phase d’évaluation court jusqu’en avril. Mais, « si aucune solution ne peut être trouvée, nous tenterons de trouver une réglementation légale par le biais d'une extension de la loi sur l'égalité de traitement » fait savoir la Présidente du Seniorenbund. L’association attend également des pouvoirs publics un meilleur financement du soin et des solutions concrètes de lutte contre le chômage chez les séniors. Selon elle, ne pas traiter cette question, c’est « entraver la prospérité économique du pays ».
Parallèlement, l’association Caritas met en lumière le phénomène d’isolement particulièrement présent chez les séniors. Elle dénombre 500 000 séniors isolés en Autriche dont 118 000 à Vienne. Le phénomène s’accroissant avec la crise sanitaire, Caritas demandait fin 2020 un engagement fort des pouvoirs publics. Si elle saluait l’annonce gouvernementale d’août d’un « pacte contre la solitude » elle critiquait aussi l’absence de mesures concrètes et demandait au gouvernement la création d’un poste de « chargé du gouvernement en charge de la solitude ».
Sources : Elisabeth Hofer, 30/12/2020, Kurier ; Wiener Zeitung, 20/12/2020, www.wienerzeitung.at ; Tiroler Tageszeitung, 19/11/2020, www.tt.com