Les secteurs aérien et aéronautique traversent une crise sans précédent et caractérisée par un manque certain de visibilité. Ainsi, si en fin d’année dernière plusieurs acteurs allemands s’accordaient pour une chute du chiffre d’affaires (CA) des fournisseurs de l’aéronautique de 40 % par rapport à 2019, elle s’est finalement avérée de 45 % sur l’année 2020.

En février dernier, la fédération représentative du secteur dans le nord de l’Allemagne « Hanse Aerospace » prévoyait une baisse du CA de 33 % et un niveau d’activité équivalent à l’avant-crise retrouvé en 2024. Ces prévisions se voulaient déjà plus pessimistes qu’en tout début d’année où le secteur envisageait une perte de CA de 29 %. Pour rappel, la métropole hambourgeoise compte pour le 3^ème plus important lieu de l’aéronautique au monde (derrière Seattle et Toulouse). Avant crise, le secteur y représentait 41 000 emplois, plusieurs grands noms (Airbus, Lufthansa Technik, notamment), 300 fournisseurs et un CA de 5 Mds EUR. Le secteur était en outre sur une pente ascendante comme l’illustre le nombre d’emplois qui a cru de plus de 11 % entre 2017 et 2019. Actuellement, ce sont 2/3 des fournisseurs qui se disent directement ou indirectement touchés par la crise. 6 300 emplois seraient en danger dans le nord du pays (contre 10 000 sur l’ensemble du territoire allemand).

En effet, si les acteurs du secteur se maintiennent encore à flot, en diversifiant leurs activités (proposant par exemple leur savoir-faire au secteur automobile), en ayant recours aux dispositifs d’aide publics (temps partiel notamment) et en accueillant de nouveaux investisseurs dans leurs capitaux, 50 % d’entre eux considèrent leur situation comme insatisfaisante. Ce qui est toutefois sensiblement moins que dans d’autres secteurs comme celui de la production de navires où ce taux représente 69 % des entreprises du nord de l’Allemagne. 

Sources : Peter Steinlechner, 07/02/2021, Golem ; Airliners, 08/02/2021, www.airliners.de