Date de publication :
Avant la crise, l’entreprise connaissait une croissance importante : son chiffre d’affaires (CA) avait doublé depuis son introduction en bourse en 2005 et en 2019, son résultat atteignait avec un demi-Md EUR, un niveau record comme son action qui était de 286,40 EUR mi-janvier 2020.
MTU a toutefois été significativement touché par la crise. L’entreprise a dû fermer ses sites allemands et polonais en mars 2020, recourir au mécanisme de chômage partiel et à des licenciements. Son CA a régressé de 14,1 % pour atteindre environ 4 Mds EUR, son Ebit ajusté atteint 416 M EUR (-45,1 %) et son résultat après impôts 294 M EUR (environ -50 %). MTU a aussi vu ses marges réduites, passant de 24 % à 18,2 % pour les programmes de turbines et de 9 % à 5,4 % pour les opérations de maintenance.
Mais, du point de vue financier, MTU semble avoir plutôt bien géré la crise : « bien que le flux de trésorerie provenant des activités opérationnelles ait chuté de 832 M EUR à 386 M EUR et qu'il ne reste, avec 105 M EUR, qu'un tiers du flux de trésorerie disponible généré au cours de l'année record 2019 […] le flux de trésorerie d'exploitation de 386 M EUR a été suffisant pour payer les dépenses d'investissement nettes de 245 M EUR ». MTU a aussi profité « de sa bonne réputation sur le marché des capitaux » : une ligne de crédit existante a par exemple été portée de 100 M EUR à 700 M et un emprunt a fourni 100 M supplémentaires. Fin 2020, les réserves de liquidités de MTU s'élevaient à 1,5 Md EUR et les liquidités à 773 M EUR, « c'est cinq fois plus qu'au début de la crise ».
Finalement, l’allemand affiche un résultat significativement meilleur à celui de certains de ses concurrents et il envisage des perspectives de croissance dès 2021. « Safran a par exemple perdu proportionnellement deux fois plus de recettes (33 %) » et MTU prévoit une légère hausse de son CA relatif aux turbines civiles et une hausse de 15-25 % pour ses opérations de maintenance en 2021. Si ses dépenses de R&D ont considérablement baissé en 2020, elles devraient rapidement augmenter pour répondre aux exigences d’évolution en termes d’émissions. MTU travaille par exemple à une turbine à hydrogène. Enfin, la branche militaire (environ 10 % du CA) se porte bien puisque MTU doit fournir la majeure partie des turbines des 38 nouveaux Eurofighter commandés par l’Allemagne et qu’elle est impliquée dans l’élaboration du SCAF.
Source : Markus Fasse, 14/04/2021, Handelsblatt