Date de publication :

Secteur Tech et Services
Thématique Réglementation et politique économique
En ce début d’année 2021, la Banque centrale kenyane (CBK) entend resserrer sa surveillance sur les flux de mobile money. La CBK accroit ainsi son influence sur les entreprises de télécommunications en réglementant les frais de transfert d'argent et en faisant pression pour une concurrence accrue entre le principal fournisseur de services de Mobile money Safaricom (98,8% de part de marché), et ses concurrents Airtel et Telkom.
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L'année dernière, le gouverneur de la CBK, M. Patrick Njoroge, a ainsi ordonné aux sociétés de mobile money de supprimer les frais d’envois pour les montants inférieurs à 10 USD, dans le cadre du programme de soutien face à la pandémie.

Cette nouvelle mesure, initialement prévue pour durer trois mois à partir de mars 2020, a été prolongée pour le reste de l'année, ce qui a coûté 56 M USD à Safaricom, soit une baisse de 14,5% du chiffre d'affaires de M-Pesa au cours du semestre.

À la fin du moratoire, la CBK a fait pression sur Safaricom pour qu'elle réduise jusqu’à 45% des frais de transaction pour les montants M-pesa de faible valeur.

La CBK fait également pression pour un transfert de fonds transparent entre Safaricom et Airtel, dans le but de réduire les coûts de transaction et de renforcer la concurrence.

La banque centrale a ainsi déclaré que l'interopérabilité des transactions mobiles, qui avait été introduite en 2018 pour faciliter l'envoi d'argent entre les clients Airtel et M-Pesa, n'était pas allée assez loin pour permettre des transactions transparentes, car elle n'incluait pas les commerçants et les agents.

Sans aucun doute, l'intervention de la banque centrale devrait permettre un usage accru des solutions de mobile money, dans un environnement de plus en plus concurrentiel et propice à l’arrivée de nouveaux acteurs innovants.

 

Source : Otiato Guguyu, 01/02/2021, Business Daily Africa