Au moment même où le secteur du luxe reprend des couleurs après de nombreux réaménagements et le retour des files d’attente devant les magasins de Gucci, Louis Vuitton ou encore Chanel, une partie de la clientèle locale se désengage, plus sensible au prix qu’auparavant et privilégiant le accessoires de luxe de seconde main, les coupons de réduction ou encore faire peau neuve à ses accessoires auprès d’artisans hors pair.

De leur côté, les grandes marques de luxe sont obligées de revoir leur stratégie face aux contraintes financières et à une conjoncture difficile, au risque de perdre des parts de marchés au profit de la concurrence. D’autant plus que la plupart des centres commerciaux de luxe multiplient leurs programmes de bons (vouchers) pour encourager les consommateurs locaux à dépenser plus, à l’exemple du centre commercial Times Square, en plein cœur du quartier commerciale de Causeway Bay. Ce centre commercial de renoms a lancé un programme de coupons en espèces durant le mois de mars. La dernière série de coupons de Times Square offre jusqu'à 7 500 EUR de coupons à quiconque dépense 10 950 EUR dans son centre commercial le dimanche après 18 heures, pouvant ainsi utiliser trois fois plus de coupons que le nombre normal dans les boutiques haut de gamme et luxe du centre.

D’autres centres commerciaux haut de gamme (y compris Pacific Place, IFC Mall et K11 Musea) en font de même, avec de généreux programmes de coupons en espèces auxquels participent des marques de luxe.

Soutenu par les actions de relance de la consommation du gouvernement (dont le programme de bons de consommation (d’une valeur de 547 EUR) pour chaque résident hongkongais de plus de 18 ans), les marques haut de gamme/luxe espèrent combler leurs pertes du second semestre 2020 grâce à des consommateurs locaux de plus en plus à l’affut des bonnes affaires et toujours dans une frénésie de shopping.

En attendant, certains artisans redorent leur blason, comme ce modeste réparateur de sacs de marques de luxe (Goyard, Chanel, Hermès etc..) et produits de maroquinerie. M.  Denis NG, qui exerce depuis plus de 45 ans à Hong Kong dans son atelier Denny’s Shop de à Tsim Sha Tsui ; il a commencé à travailler sur des sacs à main dès l’âge de 13 ans en tant qu’apprenti.  Formé par un maitre maroquinier shanghaien, Denis NG va petit à petit fabriquer des sacs à main avec peu de matière, et les personnaliser selon le désir de chaque cliente.  Ce n’est que vingt ans plus tard que cet artisan se met à son compte et commence à réparer les sacs à main de luxe : « A l’époque où j’essayais de maitriser mes compétences, j’achetais des articles de luxe pour expérimenter les matières premières dans mon magasin jusqu’à ce que je trouve un moyen de les réparer » ajoute Denis NG .

S’il faut prendre en compte que les sacs à main ont toujoursune usure naturelle au fil du temps, les marques de luxe doivent être intransigeantes sur la qualité, tant dans le choix des cuirs et autres matériaux, que dans la fabrication. Pour D. NG, aucune marque de luxe fabrique des sacs assez résistants.  D’ailleurs cet artisan a un carnet de commandes bien rempli pour réaliser des pièces uniques et personnalisés de sacs à main : « Rien n’est éternel, mais redonner une belle apparence à un objet précieux pour nos clients est déjà un sentiment d’accomplissement. Je ne peux pas me vanter que nous ayons d'excellentes compétences. Mais je peux vous promettre que nous mettons plus de cœur et d'efforts dans notre travail. » confie Denis NG.

Source: 26/04/2021, Bernice CHAN – South China Morning Post