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Secteur Vins, spiritueux, bières, cidres
Thématique Actualités du secteur
Le marché du vin en Colombie est jeune, en développement constant depuis les 15 dernières années et a profité des mesures de confinement au cours de l’année 2020. Les importations de vins ont progressé de 10% en volume et de 6% en valeur en 2020 par rapport à 2019, à 24,6 M litres et à 70 M USD, et ce malgré le contexte de la pandémie. La place des principaux pays fournisseurs n’a pas évolué, la France conserve sa 4e position avec 6% de PDM en volume et 9% en valeur. Il convient toutefois de noter que le volume de vins exportés par la France en Colombie a augmenté de 17%, alors que leur valeur a baissé de 6% sur la période, ce qui signifie que la France exporte plus de vins mais des vins moins chers. Concernant la concurrence internationale, les vins chiliens et argentins, et dans une moindre mesure les vins espagnols, dominent le marché. Ils sont culturellement bien connus des Colombiens et Colombiennes et leurs prix compétitifs ainsi que leur image de vins faciles à boire les maintiennent encore en tête.

La Colombie reste un marché où la consommation de vin est encore relativement faible avec 1L / an / habitant, mais avec une tendance qui n’a fait qu’augmenter au cours des 15 dernières années, passant de 0,1L il y a 15 ans à 1L aujourd’hui.

Les vins européens peuvent entrer sur le marché colombien sans aucun droit de douane grâce à l’accord de libre échange signé entre la Colombie et l’Union Européenne. Les taxes locales sont constituées d’une TVA à 5%, d’un droit d’accise de 169 COP par degré d’alcool et par unité de 750 cm3 soit environ 0,04 EUR.

De plus, s’applique une taxe ad valorem de 20%, calculée sur une moyenne des prix de vente client final en magasin (le relevé est fait pas le DANE, institut statistique colombien). Toutefois, ces taxes ne constituent pas de barrière particulière à la France car celles-ci s’appliquent à tous les pays exportateurs de manière égale et les met tous sur un pied d’égalité.

La longue période de confinement qui a duré 6 mois en 2020 a largement contribué à l’essor de la catégorie des vins qui s’est invitée au domicile des consommateurs, au détriment des alcools traditionnellement préférés et consommés dans le circuit HORECA (aguardiente et rhum).

Le consommateur colombien se caractérise par une sensibilité au prix et une connaissance quasi inexistante du produit. La pandémie aura eu le bénéfice de lui donner envie de goûter de nouveaux cépages qu’il ne connaissait pas jusqu’à présent.

L’exportateur souhaitant se lancer sur le marché colombien devra considérer l’énorme avantage que constitue l’absence de droit de douane et devra s’armer de patience pour franchir l’étape des enregistrements sanitaires. Une fois cet effort fourni, le marché colombien lui offrira de grandes opportunités de croissance et une concurrence encore relativement faible. Trouver le bon partenaire commercial, choisir avec soin sa gamme à positionner et une dose de patience sont les ingrédients du succès sur le marché colombien.


(Source : Alexandre Abellan, 10/05/21, Vitisphere / Pauline Morales, Business France)