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Comme de célèbres maisons de ventes, les acteurs suisses du luxe d’occasion reconnaissent une croissance significative des ventes en ligne. Bernard Piguet, directeur de la maison genevoise Piguet Hotel des Ventes dresse le bilan suivant : « en mars dernier, 2 300 lots ont été proposés en ligne et seulement 78 en salle ». « La participation en ligne était énorme. Il y a eu une frénésie d’achat exceptionnelle, avec 94 % des lots vendus à des prix dépassant le double des estimations sur l’ensemble mis en vente ».
Les outils de ventes en ligne dédiées au luxe se développent donc dans le pays. Sotheby's a par exemple lancé sa plateforme e-commerce, Buy Now, disponible depuis fin mars. Elle propose plus de 4 000 objets répartis en 9 catégories (beaux-arts, bijoux, montres, baskets de collection, stylos, sacs à main, mobilier, art et objets décoratifs, objets de collection) à une clientèle qui se diversifie. En effet, depuis son lancement, Buy Now a vu son affluence grandir de 84 % pour attirer 70 % de nouveaux acheteurs. « La clientèle est plus jeune et très différente des maisons d’enchères traditionnelles, et s’intéresse à des produits qui pourraient paraître farfelus mais qui ont la cote ».
Des acteurs suisses se lancent même directement dans ce nouveau canal de distribution, à l'image de Babak Daghigh, fondateur de MyPrivateDressing, la plus grande plateforme d’objets de luxe de seconde main en Suisse, qui témoigne de ce renouveau : « suite à la crise sanitaire engendrée par le Covid, nous avons observé une croissance annuelle multipliée par 3 du nombre de transactions dans notre business seconde main ». Le boom peut s’expliquer par la prise de conscience de clients soucieux d’acheter des articles de luxe de seconde main et durables, parfois à moindre coût.
Néanmoins, les points de ventes physiques ont aussi généré des revenus importants lorsqu'ils ont pu rouvrir. L’entreprise RealReal est parvenue à « multiplier par 3 le panier moyen des transactions via sa plateforme en ligne » en ouvrant plusieurs points de vente aux États-Unis. En Suisse aussi, le présentiel « résiste ». Bernard Piguet affirme que les ventes aux enchères en salle « ont encore de l’avenir » : « on voit clairement que les gens ont envie de sortir et d’interagir en société et pas uniquement au travers d’un écran ».
Source : Chantal de Senger, 15/04/2021, Bilan