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La perte d’odorat et de goût a été mise en lumière comme symptômes du COVID-19, mais qu’en est-il du côté des professionnels qui utilisent ces sens au quotidien ?
En mars dernier, l’Union des Œnologues de France a sorti une étude réalisée de mai à juillet 2020, auprès de 2700 professionnels (œnologues, sommeliers, cavistes principalement) dans 37 pays (surtout en France et en Italie, mais aussi en Suisse ou bien encore au Chili et en Espagne).
Cette étude, réalisée par des ORL avait pour but d’identifier l’impact des pertes d’odorat et de goût chez les professionnels du vin, qui sollicitent quotidiennement ces sens.
Il a été remarqué avec intérêt, que les professionnels du secteur ont été plus impactés que la population.
Alors que sur l’ensemble de la population ayant contracté le COVID-19 (d’après les données internationales présentées par le Professeur Pierre Louis Teissedre, coordinateur de l’enquête), la perte d’odorat représentait 50% et la perte de goût 40%, du côté des professionnels du vin, 67% avait perdu totalement l’odorat, et 56% le goût. Seulement 32% avaient partiellement récupéré leurs sens après un mois.
Le Covid n’a épargné personne dans le monde, et certains professionnels reconnus tels que Philippe Faure-Brac et Sophie Pallas (Directrice Générale de l’UOF), ont ainsi été touché en France.
Aux Etats-Unis, Wine Spectator a interviewé des professionnels pour comprendre l’impact sur leur carrière.
Un commercial de Los Angeles souhaitant rester anonyme, explique ne pas avoir parlé du COVID et de ses symptômes ni à son employeur, ni à ses collègues, de peur d’être discriminé par la suite et que son employeur considère qu’il ne puisse plus faire son travail correctement du fait de cette perte d’odorat.
Au contraire de Mike McAllister, manager d’une cave à vin à Manhattan, qui, après avoir hésité par crainte de faire fuir les clients, a décidé de parler ouvertement à ses collègues et clients, des difficultés qu’il rencontrait. Cela a permis d’échanger d’une autre manière avec ses clients, qui l’ont soutenu en lui expliquant qu’eux aussi étaient touchés de près ou de loin, avec des amis, de la famille connaissant les mêmes symptômes.
Certains des professionnels touchés par ces symptômes, ont expliqué avoir suivi le protocole mis en place par l’université de Bordeaux (disponible en français et en anglais), basé sur la stimulation des sens (2 fois/jour) en se représentant un objet qui est la source de l’odeur ou du goût recherché.
Après plusieurs semaines, voire plusieurs mois pour certains, la plupart des personnes ont recouvré leurs facultés mais au prix d’efforts spécifiques.
Source – d'après des articles de Jean-Michel Brouard publié le 12/03/21 dans « terredevins.com » et de Robert Camuto et Julie Harans publié le 01/03/2021 dans “winespectator.com