Date de publication :

Secteur Produits alimentaires
Pays concerné
Royaume-Uni
Thématique Réglementation et politique économique
La loi Natasha entrera en vigueur en octobre 2021 et s'appliquera à tous les aliments pré-emballés pour la vente directe.

Cette loi obligera tous les détaillants et exploitants alimentaires à afficher des informations complètes sur l'étiquetage des ingrédients et des allergènes sur chaque aliment qu'ils vendront « pré-emballé pour la vente directe ». Ces étiquettes doivent indiquer le nom complet de l'aliment, tous les ingrédients classés par poids et mettre l'accent sur tous les allergènes, par exemple en gras, en majuscules ou dans une couleur différente. Le sérieux de cette législation est mis en évidence de manière poignante par le cas tragique de Natasha Ednan-Laperouse, qui est malheureusement décédée après avoir consommé un sandwich d'un grand détaillant qui contenait des graines de sésame, mais qui n'affichait pas d'informations sur les allergènes sur l'emballage. Suite à une campagne à grande échelle de ses parents, la loi éponyme a été votée en sa mémoire, pour s'assurer qu'un tel incident ne se reproduise pas.

La définition acceptable d'un produit alimentaire « pré-emballé pour la vente directe » (PPDS) est qu'il doit être préparé, emballé et stocké dans les mêmes locaux à partir desquels il est vendu, par exemple une baguette qui est assemblée dans la cuisine, placée dans une pochette scellée et stockée dans un réfrigérateur dans la vitrine pour qu'un client puisse la prendre et l’emporter - avec tous les ingrédients et allergènes indiqués sur l'étiquette. Il reste cependant beaucoup d'incertitude autour de cette définition, non aidée par le fait qu'il n'y ait pas de définition juridique figée dans le marbre. Il y a beaucoup de doutes sur ce qu’englobe la définition et cette zone grise signifie qu'il existe des moyens d'éviter et de refuser l'introduction d'un étiquetage clair. La Food Standards Agency a rassemblé des informations très utiles autour des produits alimentaires PPDS, ainsi que des guides et des diagrammes, qui devraient absolument être le premier point d’information pour les opérateurs incertains lorsqu'ils vérifient ce qui nécessite ou non un étiquetage.

Les entreprises alimentaires sont confrontées à un certain nombre de défis en vue de cette nouvelle législation. Le premier est que bien qu’il soit essentiel d'établir une liste complète des ingrédients pour chaque produit, un élément clé de la vente au détail alimentaire consiste à rendre l'emballage aussi attrayant que possible pour les clients. On ne sait pas à l’heure actuelle quel impact la présence d'une étiquette plus large sur un produit alimentaire aura sur les clients et, en fin de compte, sur les ventes.

Il y a ensuite la question de savoir où placer le curseur lorsqu'il s'agit de lister les ingrédients, car tous les ingrédients utilisés dans une recette devront être décomposés et leurs constituants inclus sur l'étiquette, créant ainsi des complications potentielles tout au long de la chaîne d'approvisionnement. Par exemple, si une lasagne PPDS contient de la sauce Worcestershire, l'étiquette des ingrédients exigerait qu'elle soit décomposée pour inclure les ingrédients et les allergènes présents dans la sauce Worcestershire, créant un problème potentiel autour de l'espacement sur l'étiquette. Amplifiez ce problème avec une recette qui contient plus de 20 éléments constitutifs, qui ont tous individuellement une moyenne de 12 composants, et vous pouvez rapidement manquer de place sur l'étiquette.

Le suivi manuel de chaque ingrédient utilisé dans un plat n'est tout simplement pas possible en raison de la marge d'erreur humaine importante. La solution serait donc d’utiliser la technologie. L’entreprise Fourth, qui propose des logiciels pour la restauration et l’hôtellerie, possèdent des systèmes permettant aux clients de collecter des listes d'ingrédients numériques auprès des fabricants et des fournisseurs pour les produits qu'ils achètent, en utilisant l'une des approches de capture de données existantes, telles que Trade Interchange.

La loi Natasha est bienvenue, mais nécessite une collaboration et un engagement à tous les niveaux. Les entreprises concernées sont invitées à entrer dans la phase de mise en œuvre dès à présent afin de se préparer au mieux aux changements à venir.

Sources: Michael Hordern, Fourth, pour Big Hospitality - 14 mai 2021 ; Business France Londres