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Si l’entreprise est encore en phase d’essais, ceux-ci semblent aller dans une direction favorable au développement de la solution. L’expérience est simple : deux liquides sont versés sur des cellules T provenant de patients allergiques au gluten et cultivées en boîte de Petri. Le premier est une protéine de gluten dérivant du blé et le deuxième est également une protéine de gluten mais ayant subi une légère manipulation génétique. Pour le moment, les cellules ayant été en interaction avec la protéine produite par Ukko ne montrent pas de réaction allergique, un résultat encourageant pour la start-up.
D’ici quelques années, l’entreprise espère ainsi entrer en compétition avec le marché alimentaire du gluten-free en produisant son propre produit alimentaire composé de sa protéine modifiée.
Concernant les allergies aux arachides, la protéine développée par Ukko pourrait permettre de neutraliser le facteur allergène et représenter ainsi une alternative à l’immunothérapie. Pour ce cas précis d’utilisation, l’entreprise ne proposerait pas son invention comme un produit alimentaire mais comme un véritable médicament.
Plusieurs investisseurs d’importance ont déjà rejoint les rangs d’Ukko, comme Bayer ayant récemment investi 40 M USD. Ces nouveaux fonds permettront à la start-up de passer de la phase initiale de développement à de véritables essais cliniques d’ici 2 ans.
Le potentiel commercial est important : le marché global des substituts au gluten enregistre un chiffre d’affaires de plusieurs dizaines de milliards de dollars par an et, selon une étude réalisée par Ukko, les consommateurs sans allergies consommeraient 15 fois plus de pain et 6 fois plus de pâtisseries que les consommateurs allergiques au gluten ne retrouvant pas forcément ces produits dans les rayons.
Pour le professeur Yanay Ofran, le co-fondateur d’Ukko, le marché est à un tournant historique : le facteur allergène est aujourd’hui facilement détectable grâce aux outils technologiques, la technologie permettant également la conception et la modification de nouvelles molécules – c’est-à-dire le fait de pouvoir développer une solution – et il est désormais possible de manipuler des génomes de manière efficace permettant ainsi de créer un produit viable à une large échelle.
Source : Ruti LEVY, 14/04/2021, Haaretz