Date de publication :

Secteur Transition écologique
Thématique Grands projets

Le chauffage central urbain en Roumanie

En 1989 la Roumanie comptait 315 sociétés de chauffage urbain auxquels étaient connectés plus de 88 000 immeubles, eux-mêmes divisés en environ 2,9 millions d'appartements. Les données les plus récentes communiquées par l'ANRE (Agence Nationale de Régulation des Énergies) indiquent que la Roumanie compte environ 1,1 million d'appartements connectés aux SACET (Services publics d’Alimentation en Energie Thermique – opérateurs de chauffage central) et moins de 50 opérateurs agréés de services publics de distribution de chaleur en régime centralisé.

Chaque année, des millions de Roumains vivent sous le spectre de l'arrêt des services de chauffage et d'eau chaude, étant donné que de nombreux systèmes de chauffage central encore en activité sont obsolètes, inefficaces, insolvables voire déjà en faillite.

Selon une analyse Frames, plus de 80% des 4000 km de conduites thermiques de Bucarest ont plus de 25 ans et auraient dû être remplacées il y a 10 ans. En conséquence, des fissures et des dommages apparaissent quasiment chaque jour, surtout en période hivernale.

En Roumanie, les SACET fournissent un service public que les autorités ont pour obligation de mettre à la disposition de la population. Actuellement la plupart des systèmes de chauffage urbain en Roumanie ne sont pas efficaces. Ils peourraient être réhabilités en mettant en œuvre des sources modernes de production d'énergie thermique et d’efficacité énergétique mais également en remplaçant et en redimensionnant les anciennes canalisations.

La grande majorité des opérateurs de chauffage urbain sont couverts par l'EU-ETS et doivent payer leurs quotas d’émissions de CO2. Dans un contexte de hausse des prix des certificats d’émission de CO2 en Roumanie, les montants déboursés par les sociétés de chauffage centralisé sont ainsi nettement marqués à la hausse.

Par ailleurs, la Roumanie, et notamment sa capitale Bucarest, connaît un fort problème de pollution de l’air et se trouve systématiquement au-dessus des normes environnementales européennes, notamment du fait de la vétusté des systèmes de chauffages urbains.

Les autorités portent une attention particulière à la modernisation de ce secteur, surtout dans le cadre des baisses d’émissions demandées par l’UE dans le cadre du Green Deal européen.

La rénovation du réseau de Bucarest

Le nouveau (suite aux élections de décembre 2020) maire de la capitale N. Dan souhaite remplacer le système de chauffage urbain, victime de sous-investissements chroniques depuis plusieurs décennies.

Ce sont environ 260 km de réseau qui sont concernés par ce premier programme de rénovation et de remplacement, dont 60 km seront couverts par 90 M EUR de fonds roumains et 200 km par environ 300 M EUR de fonds européens. Étant donné la taille du chantier, la municipalité a déjà déclaré vouloir travailler simultanément sur plusieurs sections avec plusieurs entreprises roumaines et européennes, les appels d’offres (prévus dès février 2021) étant internationaux. Le remplacement du réseau principal (long de près de 1000 km) se fera sur une période de 6 à 7 ans.

Le réseau de chauffage urbain de Bucarest est le deuxième plus grand réseau de chauffage urbain au monde, après Moscou, avec 1000 kilomètres de réseau primaire, et environ 3000 km de réseau secondaire et plus de 1000 points et modules thermiques

Sources : https://www.agendaconstructiilor.ro/files/info-santiere/pmb-demareaza-investitii-de-390-milioane-de-euro-in-reteaua-de-termoficare.html
https://www.bursa.ro/analiza-frames-asupra-sistemului-de-termoficare-din-capitala-misiunea-radet-va-fi-una-extrem-de-dificila-la-iarna-41082832