Date de publication :
Temps dur pour les importateurs algériens de céréales du fait de la baisse de la production mondiale de blé dur. En effet, le Canada, premier producteur mondial, a connu « un dôme de chaleur » qui a réduit la production de cette céréale d’environ 32%. A cela sont venues s’ajouter les inondations en Europe qui ont engendré une production de 7,3 millions de tonnes pour un besoin de 9,5 millions de tonnes. Les professionnels du secteur alertent sur une pénurie de blé à venir et depuis la mi-juillet, on a assisté à une augmentation historique de 30% des prix. Une telle pénurie affecterait fortement la production mondiale de pâtes alimentaires et de couscous fabriqués à partir de blé dur.
En Algérie, les premières estimations vont dans le sens d’une baisse de la production liée à la sécheresse, notamment dans l’Ouest du pays. Les services agricoles misent sur l’accroissement de la production sous pivot d’irrigation dans le sud et d’irrigation de complément dans le nord du pays. Le ministère de l’Agriculture table sur une production de 71 millions de quintaux d’ici à 2024, dont 10 % devrait être produits dans le sud. Dans le sud, face à l’augmentation du prix de leurs charges, des producteurs réclament une hausse des prix du blé dur acheté par l’Office algérien des céréales (OAIC).
Cependant, chaque année, l’OAIC doit importer des quantités de blé dur au prix fort. Aussi, en cas de restrictions budgétaires, la filière algérienne de blé dur pourrait faire l’objet de douloureux arbitrages au profit du blé tendre. En effet, on observe depuis plusieurs années, une baisse de la consommation du plat national, le couscous à base de blé dur en Algérie au profit de la baguette parisienne à base de farine blanche issue du blé tendre. Par ailleurs, la consommation de pommes de terre fait aujourd’hui jeu égal avec celle de céréales.
Afin de réduire la facture des importations de céréales, l’OAIC est de plus en plus tenté par les blés de la mer Noire dont le blé russe. En outre, l’organisme envisage une révision du soutien des prix du blé punaisé, qui pourrait bientôt être aligné selon le revenu des ménages.
Source : " 21/07/2021 - TSA "