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Le géant algérien aurait obtenu en juin l’autorisation de débarquer une partie du matériel devant équiper sa future usine de trituration de graines oléagineuses. Cela lui permettrait de produire localement l’huile brute qu’elle importe pour l’instant et de générer 2,2 Md USD par an, dont 750 M à l’export, et créer 1 000 emplois directs et jusqu’à 100 000 indirectement.
Pourtant, l’opération est empêchée depuis 2017, du fait de tensions avec les autorités locales. Cevital s’était fait saisir ses conteneurs par les douanes avec ordre de les réexporter, pour défaut d’un permis de construire pour réaliser son usine à l’intérieur du port. Le groupe s’étant vu refuser plusieurs fois cette autorisation, il a finalement acquis un terrain à l’extérieur du port. L’Entreprise Portuaire de Bejaïa (EPB) a considéré cette acquisition comme un moyen caché de pousser les autorités à autoriser Cevital à construire son usine dans l’enceinte du port. Fin 2019, l’EPB a autorisé le déchargement du matériel en le conditionnant à l’obtention d’un permis de construire, dont ne disposait toujours pas Cevital. L'entreprise, avance quant à elle qu'aucune loi n’interdit de débarquer du matériel sans permis de construire et qu’il n’est pas du ressort de l'EPB d’en décider. D’autant plus qu’elle dispose également d’une autorisation d’importation de l’Agence nationale du développement des investissements (ANDI).
Fruit de longues négociations avec le gouvernement, l’autorisation obtenue par Cevital en juin dernier ne concerne que le matériel présent à Jijel. Néanmoins, les discussions entre le groupe et les autorités concernées par le projet avanceraient dans le bon sens pour le débarquement du matériel entreposé à Bejaïa et l’accès à celui réexporté. C’est aussi le cas pour l’acquisition du permis de construire de l’usine.
Le projet de Cevital est en adéquation avec les ambitions économiques du président Abdelmadjid Tebboune qui souhaite doubler dès 2021 les exportations hors hydrocarbures qui s’élevaient à 2,26 Md USD en 2020. Ce projet pourrait permettre l'augmentation de la production agricole en assurant aux paysans un débouché mais aussi la transformation locale de matière première afin d’exporter davantage.
« Source : 23/07/2021, Jeune Afrique »