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Dans le domaine sanitaire, le MAPA orchestre en ce moment une réforme sanitaire de grande ampleur via le « renforcement des autocontrôles ». Malgré l’apparente banalité de la sémantique utilisée cette réforme paraît ambitieuse et a fait l’objet d’un financement d’envergure (3,3 M EUR) qui pourrait donner à terme, une longueur d’avance au système sanitaire brésilien. Le projet de loi 1293/2021 qui fixe les contours de cette réforme est en cours d’étude au parlement. Le système proposé ambitionne de se reposer sur des échanges en temps réel de données informatiques avec les entreprises soumises à contrôle faisant l’objet d’une analyse automatisée.
En attendant la validation de ce projet de loi, le MAPA travaille au volet technique de mise en place de cette réforme et a présenté en juin lors d'une réunion virtuelle, l’avancement du projet dit SDA Digital. La plateforme informatique du projet, en cours d’élaboration, est composée d’un module numérique d'autocontrôle éliminant la nécessité de contrôles papier et d’un module d'inspection numérique qui rassemblera de nombreuses sources d'information comme : les quantités produites, les résultats d’analyses et les enregistrements en temps réel de capteurs placés au sein des entreprises, dans une base de données d'intelligence analytique. Celle-ci a pour but de mettre en place une supervision en temps réel des entreprises et d’adapter les rythmes d’inspection aux risques et de lutter contre la fraude.
Dans le domaine environnemental le projet est du même ordre. En effet, le code forestier brésilien prévoit que tous les propriétaires déposent un « Cadastro ambiental rural » (CAR) qui correspond à un descriptif sur carte satellitaire de leur propriété. Celui-ci identifie les zones de préservation de la végétation native obligatoires fixées par la réglementation. L’analyse de ces CARs doit servir de base aux différents États brésiliens pour la mise en place des programmes de régularisation environnementale (PRA). Après analyse, les producteurs ruraux dont la végétation native est déficitaire pourront commencer la régularisation environnementale de leurs propriétés et ceux dont la végétation est excédentaire pourront accéder à certains avantages, tels que les crédits de réserve environnementale ou d’éventuels paiements pour services environnementaux.
À ce jour, seuls 3% des plus de 6 millions de CAR déposés ont été analysés.
Pour dynamiser ce travail à la charge des États le MAPA a présenté en mai l’outil ANALISACAR. Cet outil développé par le MAPA pour le mettre à disposition des Etats permettra d'analyser les données déclarées dans le Registre environnemental rural (CAR) de manière automatisée, garantissant ainsi la rapidité et la précision du traitement. Il utilise des technologies de télédétection et peut traiter l'analyse de milliers d'enregistrements simultanément. Grâce à cet outil, les États pourront vérifier quasi automatiquement la base de données du système d'enregistrement environnemental rural (SICAR) ou au moins faire un premier tri des dossiers méritant un examen approfondi. L'Amapá devrait être le premier État à mettre en œuvre ce système, suivi par le Mato Grosso. D'ici la fin de l'année, selon le MAPA au moins dix États devraient utiliser l'outil, qui sera disponible pour l'ensemble du pays d'ici deux ans.
Source : 01/07/2021, Franck Foures, Conseiller Agricole Adjoint, Service Économique Régional de l'Ambassade de France au Brésil