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Pour le professeur Dr. Matin Qaim, chef du département d’économie alimentaire mondiale et du développement à l'université de Göttingen, l’ingénierie génétique offre de nombreuses opportunités au secteur agricole. Ces techniques d’ingénierie génétique ont fait leur preuve : « les plantes génétiquement modifiées sont cultivées depuis plus de 25 ans par plusieurs millions d'agriculteurs dans une trentaine de pays du monde ». Mieux résistantes aux insectes, elles ont révolutionné le secteur agricole, augmentant fortement la productivité et permettant ainsi de réduire la pauvreté. Pour ce chercheur, de nouveaux outils scientifiques, tel que le système Crispr (« Courtes répétitions palindromiques groupées et régulièrement espacées »), pourraient révolutionner la sélection végétale. Ce système d’édition des gènes est en effet relativement simple et peu coûteux.
Néanmoins, d’autres rappellent la nécessité de favoriser la diversité des cultures. Le Dr. Horst-Henning Steinamm, coordinateur scientifique et chef de projet au centre pour la biodiversité et l'utilisation durable des sols, met en garde sur la nécessité de ne pas reproduire les erreurs des dernières décennies. En effet, les techniques de sélection modernes ne doivent pas poursuivre la tendance à la simplification et à la standardisation des pratiques culturales.
Enfin, même si les intérêts économiques sont puissants, les coûts élevés en termes de modification de la législation européenne et le manque de majorité politique, font qu’une modification du génome n’est pratiquement pas réalisable dans l’Union européenne, comme l’affirment le Prof. Dr. Matin Quaim et le Dr. Capsar Langenbach, Chef du département « Stress biotique » de l’entreprise KWS Einbeck (spécialisée dans la sélection végétale). Le Dr. Capsar Langenbach déplore l’état de la législation européenne actuelle : « les plantes produites par édition du génome ne doivent pas être considérées comme des OGM au sens de la directive actuelle. La classification ne doit pas être basée sur le processus, mais sur le produit qui en résulte ».
Source : Anne Kokenkrick, 15/07/2021, f3 farm.food.future