Date de publication :
Une grande partie de la culture fruitière se trouve dans des territoires avec peu de précipitations cette année, notamment dans la région de Coquimbo, où l'hiver a été sec. Le système de réservoirs dans cette partie du pays est à des niveaux très bas, avec seulement 350 millions de mètres cubes fin juin, soit 27 % de la capacité totale.
Par ailleurs, les opérateurs ont dû conclure des contrats avec des fournisseurs d'emballages en carton plus tôt que d'habitude et à des prix 30% plus élevés que la campagne précédente. Pour l'industrie fruitière, c'est un risque, car les formats de boîtes sont achetés avant la conclusion des accords d'exportation et il peut arriver qu'une partie de ces emballages ne puissent être utilisée en raison des exigences des clients.
Un autre souci majeur pour la filière est la pénurie de main-d’œuvre. En effet, les opérateurs craignent que les saisonniers manquent à l’appel pour la récolte des cerises en décembre. « Au cours de ces derniers mois, nous avons constaté une diminution de 30 à 50 % de nos employés dans la campagne des agrumes », explique José Corral, président de la société Agrícola del Norte.
L'arrivée plus coûteuse et plus irrégulière des navires au Chili entrave également les exportations de fruits. Bien que le trafic maritime mondial dût revenir à des niveaux similaires à ceux d'avant la pandémie, aujourd'hui, on estime que cela ne devrait pas être le cas avant 2022. Obtenir des bateaux pour transporter les fruits du Chili est devenu plus complexe et plus cher. Si un conteneur réfrigéré en partance pour la Chine coûtait environ 4000 USD il y a encore deux ans, aujourd’hui il avoisine les 5000 USD.
Dans tous les cas, il ne faut pas oublier que les concurrents du Chili sont dans une situation similaire. « Les défis auxquels nous sommes confrontés sont des problèmes structurels au niveau mondial. Aux Etats-Unis, en Europe ou en Chine, la production fruitière est également confrontée à une inflation des coûts et à des difficultés de main d'œuvre. Une partie du défi de la nouvelle saison sera que les clients comprennent cette situation », conclut Raimundo Costa, directeur général de la société exportatrice San Clemente.
Source : Eduardo Moraga, 20/07/2021, El Mercurio Campo