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« Les premiers investissements ont démarré il y a 10 ans », a déclaré Hendrik Brandis, investisseur technologique chez Earlybird, un fonds dédié à l'Europe centrale et orientale.
La plateforme d’e-commerce Trendyol par exemple, qui est maintenant évaluée à 16,5 Mds USD et est détenue majoritairement par Alibaba, a commencé en tant que détaillant de mode en ligne en 2010 avant de se développer dans la livraison de nourriture et de lancer un portefeuille numérique. De même pour Hepsiburada, parfois considérée comme le concurrent national d'Amazon, qui a été fondée en 2000 et qui n'a reçu des investissements extérieurs que récemment.
Autre facteur à prendre en compte : la plupart des GAFAM et leaders de la tech au niveau international ont eu du mal à pénétrer le marché turc, laissant le champ libre aux entreprises locales, comme dans le cas de Paypal qui a perdu sa licence de paiement depuis 2016 en Turquie. Ces dernières ont alors pu se développer rapidement et ont fini par attirer l'attention internationale.
Akin Babayigit, le co-fondateur de TripledotStudios, a déclaré que le succès de Peak Games – un développeur de jeux mobiles racheté l’année dernière par Zynga pour 1,8 Md USD - avait marqué une réelle transition pour l'écosystème des start-up turques. Jusqu'alors, de nombreuses entreprises turques s'étaient contentées du marché local, suffisant pour ne pas avoir à se soucier de leur expansion internationale. « Peak Games a montré aux entrepreneurs turcs qu'il était possible de penser et de se développer globalement », a-t-il déclaré.
Depuis sa première transaction en Turquie en 2017, Zynga a maintenant investi plus de 2,3 Mds USD dans quatre acquisitions avec des opérations turques.
L’écosystème national reste cependant limité, qu'il s'agisse du manque d'expérience du pays dans le développement entrepreneurial ou du manque de "role model" locaux.
D'autres entrepreneurs se plaignent d'une bureaucratie excessive et d'un système fiscal complexe, qui compte notamment une nouvelle taxe sur les services numériques qui pourrait frapper Trendyol aussi durement qu'Amazon.
Source : Tim BRADSHAW, 12/08/2021, Financial Times