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Selon un rapport publié par Deloitte en avril 2021, le comportement des consommateurs dans leur achats sont aujourd’hui motivés par trois priorités : réduire leur gaspillage, leur emprunte carbone, et consommer en soutenant de façon croissances des pratiques plus circulaires (comme par exemple en achetant des produits emballés dans du packaging écoresponsable). L’étude a également révélée que 61% des répondants ont limité leur utilisation de plastique à usage unique dans la dernière année.
Voilà une première raison pour que les entreprises agroalimentaires mettent le packaging au cœur de leur stratégie des prochaines années. Mais ce n’est pas la seule : l’évolution de la législation sur les emballages (et notamment plastiques) au RU devraient fournir des motivations supplémentaires évidentes aux entreprises.
Le gouvernement britannique travaille en effet sur différents projets de lois pour inciter les entreprises à faire du packaging et de son impact sur l’environnement une priorité.
L’un d’eux, le Extended Producer Responsibility prévoit, s’il est adopté, de faire assumer aux « producteurs » les coûts de management des déchets des packagings de leurs produits, ce qui pourrait représenter, salon la Packaging Federation, un surcoût très important pour les entreprises, selon les matériaux utilisés pour leurs emballages.
Cette mesure engloberait le recyclage des emballages, mais également la gestion des déchets dans le food service (fourniture de poubelles, collecte et gestion des déchets, nettoyage, etc). « L’estimation minimum des coûts supplémentaires est d’environ 200 millions de livres sterling, mais ce sera sans doute beaucoup plus que cela » déclare Dick Searl, CEO de la Packaging Federation.
Aujourd’hui, une zone d’ombre existe encore sur ce qui constitue « un producteur » : s’agit-il de l’industriel agroalimentaire, ou du distributeur du produit? Cette question restera à préciser.
Un autre projet de loi est la Plastic Packaging Tax qui entrera en vigueur en Avril 2022, qui s’appliquera sur tous les emballages plastiques produits ou importés au RU, et qui ne contiennent pas un minimum de 30% de plastique recyclé.
Est-ce pour autant facile de supprimer l’utilisation de plastique dans l’agroalimentaire ? Malheureusement, non.
On pense par exemple aux produits emballés dans des emballages en plastique thermoformé pour les protéger pendant le transport et le stockage, ou les produits dont l’emballage plastique permet d’allonger la durée de conversation.
Par ailleurs, l’utilisation de plastique recyclé reste encore limitée et difficile dans l’agroalimentaire. Aujourd’hui, la législation britannique n’autorise que l’utilisation du PET (polyéthylène téréphtalate) comme plastique recyclé mécaniquement destiné à mettre mis en contact avec de la nourriture. Lui seul est considéré comme suffisamment sûr en termes de contamination potentielle de la nourriture. L’alternative la plus commune : les résines recyclées chimiquement, sont rares, chères, et encore non disponibles à une échelle commerciale.
Une chose est certaine, c’est que les ambitions de réduction de l’utilisation de plastique au RU sont fortes, et que les industriels et distributeurs agroalimentaires britanniques sont de plus en plus en recherche d’emballages et solutions d’emballages plus éco-responsables. Cela représente une opportunité pour les équipementiers français susceptibles de répondre à cette demande.
Source : Bakeryinfo.co.uk, Jerome Smail, 21 juillet 2021