Les fondamentaux
Depuis 2015, la population italienne connaît un recul démographique, principalement dû au vieillissement de la société, à une natalité faible et à des flux migratoires insuffisants. Les dernières projections de l’ISTAT estiment que l’Italie comptera 58,1 millions d’habitants en 2045 et 52,7 millions en 2065, avec un impact croissant sur le marché du logement et les besoins en infrastructures.
Le secteur du bâtiment reste l’un des piliers de l’économie italienne. En 2025, on compte environ 785 000 entreprises actives dans la construction, dont 65,3 % spécialisées dans des travaux techniques (installations, finitions, rénovation), 33,1 % dans la construction de bâtiments, et 1,6 % dans le génie civil. Le tissu entrepreneurial est fortement fragmenté, dominé par les PME et les micro-entreprises.
La répartition géographique de l’emploi dans le secteur montre une concentration au Nord-Ouest (29,2 %), suivi par le Centre (20,9 %), le Sud (20,6 %), le Nord-Est (20,3 %) et les îles (9 %).
En 2024, la construction contribue à hauteur de 5,1 % à la valeur ajoutée nationale. Selon les données ANCE, le marché global atteint environ 215 Mds EUR, répartis entre le secteur non résidentiel (98 Mds EUR, dont 56 Mds dans le privé) et le résidentiel (117 Mds EUR). Ce dernier se divise entre 30 Mds pour les constructions neuves et 87 Mds pour la rénovation et l’entretien, confirmant l’importance stratégique des interventions sur le bâti existant dans un contexte de transition écologique.
Marché des constructions en Italie 2024
Opportunités pour l'offre française
L’un des enjeux majeurs du secteur reste la rénovation énergétique du parc immobilier, en lien avec les objectifs de neutralité carbone fixés par l’Union européenne. Le superbonus, qui avait initialement permis une déduction fiscale de 110 %, a été réduit à 65 % en 2025 et devrait être supprimé à partir de 2026. Le gouvernement prévoit une réforme plus ciblée des aides, axée sur les bâtiments les plus énergivores et les ménages à faibles revenus.
À partir de 2026, les politiques nationales s’aligneront sur le Plan National Intégré pour l’Énergie et le Climat (PNIEC) et les directives du Green Deal européen. De nouvelles formes de financement sont attendues, notamment via les fonds européens 2026–2030 (REPowerEU, Horizon Europe). Les aides seront conditionnées à des critères plus stricts, comme le saut de classe énergétique ou le respect des standards NZEB (bâtiments à consommation quasi nulle). Les collectivités locales joueront un rôle accru, en soutenant les communautés énergétiques et les contrats de performance énergétique, pour accélérer la transition écologique du bâtiment existant.
Source :
ANCE, ISTAT (30/07/2025)
Responsabilité sociétale
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
L’approche commerciale privilégiée pour pénétrer le marché italien reste le recours à un partenariat ou à un distributeur local, l’implantation directe étant souvent la plus efficace pour s’adapter aux spécificités régionales.
Les salons de référence dans le secteur sont :
SAIE – Bari : 23-25 octobre 2025, dédié aux projets, technologies, matériaux et innovations dans la construction ;
MADE EXPO – Milan : 19-22 novembre 2025, salon biennal de référence pour l’architecture, le bâtiment, le second-œuvre et les technologies numériques ;
KLIMAHOUSE – Bolzano : 28-31 janvier 2026, centré sur la construction durable et l’efficacité énergétique.
Ces salons représentent des opportunités clés pour se positionner sur le marché italien.
La réglementation spécifique
L’Italie applique le cadre réglementaire européen du secteur de la construction, avec quelques adaptations locales, notamment en matière de prévention sismique. Depuis janvier 2024, le nouveau Code des marchés publics (décret législatif n° 36/2023) est en vigueur. Il remplace les mesures transitoires du décret « semplificazioni » et vise à accélérer les procédures. Il autorise notamment l’attribution directe pour les travaux jusqu’à 150 000 EUR et pour les fournitures et services jusqu’à 140 000 EUR, dans certains cas. L’objectif est de simplifier les démarches et de soutenir la mise en œuvre rapide des projets publics, en particulier ceux liés au PNRR.
Niveau de taxation
Les sociétés de capitaux paient deux formes d’impôts sur les bénéfices :
• L’impôt sur le revenu des sociétés (IRES), déduit à un taux de 24 % sur les bénéfices ;
• L’impôt régional de production (IRAP) s’applique aux produits à valeur ajoutée, généralement basé sur la valeur du produit annuel. S’il varie régionalement, il est communément à hauteur de 3,9 % ;
• La TVA est due sur tous les biens et services, trois taux coexistent : le taux standard de 22 % ; le taux de 4 % (ou 5 %) qui s’applique aux produits alimentaires de première nécessité ; et le taux de 10 % qui s’applique aux autres produits alimentaires, à certaines prestations de service dans le BTP, dans la restauration ou à des services reconnus d’utilité publique.
Source :
ISTAT, ANCE (30/07/2025)