Les fondamentaux
L’Ethiopie abrite le plus grand cheptel de bétail en Afrique. Cependant, la productivité des races locales, représentant plus de 98 % du cheptel, est inférieure à la moyenne africaine en termes de rendement (1,5 l/vache/jour par exemple pour la filière laitière en zone rurale contre 20 en Afrique du Sud). Le cheptel national, qui comprend environ 71 M de bovins, 43 M d’ovins, 57 M de caprins, 8 M de chameaux et près de 57 M de volailles, ainsi que 13 M des équidés, 7 M de colonies d’abeilles et un petit nombre de porcs, produit actuellement environ 1,24 M de tonnes de viande, 5,2 Mds de litres de lait, 129 000 T de miel et 369 M d’œufs par an. En outre, il fournit environ 68 M de tonnes d’engrais organiques et près de 617 M de jours en traction animale.
La contribution directe de l’élevage au PIB est estimée entre 16 et 25 % du PIB agricole. Cela représente 21 % du PIB national et 45 % du PIB agricole, si l’on tient compte de la contribution de la transformation et de la commercialisation. Si l’on prend en compte la contribution indirecte en engrais organiques et en traction, la contribution de l’élevage au PIB atteint 25,3 %.
Le secteur de l’élevage éthiopien comprend des petits, moyens, et grands exploitants. Cependant, ¾ des exploitations du pays sont de petites exploitations familiales. Plus de 14 M de ménages (soit 70 % de la population) élèvent du bétail (qui se compose souvent de 3 bovins, 3 chèvres/moutons et quelques poulets).
L'Éthiopie exporte une grande variété d'animaux vivants (bovins, ovins, caprins, chameaux, chevaux, volailles et abeilles) vers le Moyen-Orient et les pays voisins tels que le Soudan, Djibouti, la Somalie et le Kenya.
Opportunités pour l'offre française
- La demande croissante d'aliments d'origine animale offrira d'importantes opportunités commerciales aux éleveurs de bovins, qui investiront pour augmenter la taille des troupeaux et améliorer la productivité. Cela générera des opportunités commerciales pour les fournisseurs d'intrants tels que les producteurs d'aliments pour animaux, les fournisseurs d'animaux reproducteurs et les prestataires de services vétérinaires, ainsi que pour tous les autres acteurs en aval de la chaîne de valeur, tels que les commerçants, les transformateurs, les grossistes et les détaillants.
- La hausse requise de la productivité et de la production dans les filières viande, laitière et avicole nécessitera une amélioration de la santé et de l’alimentation animales et des pratiques de gestion, mais aussi une amélioration génétique substantielle du cheptel national dans un second temps. L’amélioration des systèmes de fourniture d'intrants fait également partie de cette stratégie.
- Des insuffisances dans la chaîne du froid, aussi bien dans la filière viande que lait ont été identifiés et constituent autant de marchés à potentiel pour les sociétés françaises.
Source :
Business France, International Livestock Research Institute (ILRI), FAO, USAID (22/10/2023)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
- Accompagnement du GoE dans l’élaboration de politiques et stratégies agricoles, sensibles au changement climatique ;
- Filière avicole et alimentation animale liée à travers l’introduction de races de volailles améliorées, l’investissement dans le secteur de la volaille sera essentiel.
- Introduction d'une génétique améliorée une fois la production d'aliments pour animaux et les services de santé en place ;
- Développement des infrastructures agricoles : cliniques, laboratoires, abattoirs, chaîne du froid, de transport ;
- Développement de systèmes d’information pour la filière élevage locale (identification, inventaire, traçabilité des animaux) ;
- Formations techniques : exploitants, filières viande et laitière, abattoirs, pour augmenter la quantité et la quantité de produits d’élevage pour répondre à la demande locale et, à terme, répondre aux critères internationaux (export).
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Tout importateur ou exportateur en Ethiopie doit être immatriculé auprès du ministre du Commerce et de l’Industrie qui délivre une licence. Le GoE exige que toutes les importations soient acheminées par les ressortissants éthiopiens enregistrés en tant qu’agents officiels d’importation ou de distribution. Certaines marchandises sont soumises au régime de l’agrément (autorisation préalable nécessaire), et d’autres au régime de la limitation (restrictions quantitatives voir interdiction). Selon les secteurs, le nombre de représentants locaux peut être limité.
Labels et certifications
L’Ethiopie s’est dotée d’un système de pré-inscription de ses importations (PVoC) au port de départ à l’étranger. Pour les exportations en provenance d’Europe, plusieurs sociétés (Bureau Veritas, Intertek et SGS) ont été chargées de vérifier la conformité des marchandises aux normes sanitaires, sécuritaires et environnementales de l’Ethiopie.
Les exportateurs doivent soumettre les documents suivants : demande de certification, facture pro forma, facture finale, rapports d’essais délivrés par un laboratoire accrédités ISO 17025, marquage des produits / labels.
Source :
Business France, Ethiopian Investment Commission (29/07/2024)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
- Être accompagné et conseillé lors d’une 1ère prospection pour maximiser ses chances de réussir (comprendre le marché, adapter sa stratégie export aux spécificités du pays et à ses « codes business », être introduit auprès des décideurs publics / privés propres au secteur ;
- S’appuyer sur un partenaire local ; importateur / distributeur en Ethiopie pour développer des courants d’affaires solides et dans la durée ;
- Revenir rapidement en Ethiopie dans le cadre d’un suivi de prospection, pour construire une relation de confiance avec les partenaires ;
- Si vous n’êtes pas implanté en Ethiopie, s’appuyer sur un partenaire local pour répondre à un appel d’offre public (une préférence nationale est de rigueur envers une entité qui crée de l’emploi et participe à l’économie du pays, loi à venir sur le « local content »).
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Depuis 2020, les importations des équipements et de matériels de mécanisation agricoles, d’irrigation et d’alimentation animale sont exonérées d’impôt.
Niveau de taxation
En plus des droits de douane qui varient entre 0 et 35 %, les marchandises sont soumises à une taxe d’importation appelée IDF (Import Declaration Fee) qui s’élève à 3 % sur prix coût, assurance et fret.
A cela s’ajoute la TVA au taux de 15 % (biens et services conclus localement ou importés) et la taxe de contribution indirecte (droit d’accise) appliquée sur les produits de consommation fabriqués localement et à l’importation par les douanes selon un taux qui varie entre 10 % et 150 %.
Source :
Agricultural Transformation Agency, Ethiopian Investment Commission (29/07/2024)