Les fondamentaux
L’agriculture se caractérise au Royaume-Uni par une forte concentration : 20 % des exploitations utilisent près de 3/4 de la SAU (superficie agricole utilisée) du pays, majoritairement orientée vers les productions animales (lait et viande ovine et bovine). Les prairies permanentes représentent 57 % de la SAU ( - 1 % par rapport à 2022).
En 2022, la contribution du secteur agroalimentaire (hors pêche) à l'économie britannique a été de 174,17 Mds EUR (6,5 % du PIB), une augmentation de 15 % par rapport à 2021. La production laitière est restée stable par rapport à 2022 avec un peu plus de 15 Mds de litres de lait de vache. Les tendances de production carnées sont à la baisse : la production de viande bovine a légèrement baissé, passant de 926 000 T à 904 000 T, celle de la viande ovine a baissé de 2 %. La production de viande porcine a baissé de 12 % et celle de la volaille a diminué de 2 %.
La valeur de production des oeufs a augmenté de 30 %, entrainée par l'augmentation des prix des oeufs de poules en cages et plein air.
La plus grande contribution des produits d'élevage au PIB en 2023 a été le lait avec une valeur de production de 7,12 Mds EUR, alors que la valeur de la production de viande bovine a atteint les 4,63 Mds EUR et celle des la volaille était en hausse pour atteindre les 4,16 Mds EUR.
Valeurs des résultats et des subventions (revenus financiers des agriculteurs), 2018 à 2023
La production animale demeure la principale source de revenus pour les agriculteurs. En 2023, la production totale de bétail s'élevait à 22 771 M EUR, soit une baisse de 161 M EUR (- 0,7 %) par rapport à 2022.

Opportunités pour l'offre française
Le Brexit et la crise sanitaire ont poussé le Royaume-Uni à chercher à réduire ses importations agroalimentaires. En 2023, le pays a importé 2 Mds EUR d’aliments pour animaux, en quête de produits pour optimiser les performances des troupeaux (compléments alimentaires, solutions préventives de maladies, réduction des émissions de gaz à effet de serre, bien-être animal).
L'agriculture britannique, sous pression environnementale post-Brexit, doit se tourner vers des pratiques plus durables pour accéder aux nouvelles aides remplaçant celles de la PAC. Elle cherche des solutions respectueuses de l’environnement et efficaces contre les gaz à effet de serre, en particulier le méthane.
L'agriculture de précision gagne du terrain avec l’utilisation croissante de solutions connectées pour surveiller le bétail et optimiser les décisions. Ces technologies aident les éleveurs à gérer efficacement leurs exploitations, améliorant la productivité tout en réduisant la charge de travail, la pénibilité du travail, et contribuent à attirer la jeune génération vers des carrières agricoles.
Source :
Eleveurs, importateurs-distributeurs, GTA – S&P Global (01/07/2024)
Responsabilité sociétale
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
L'un des nouveaux programmes introduits par le Defra en Angleterre est le Sustainable Farming Incentive (SFI). Cette "prime à l'agriculture durable" soutient les agriculteurs dans leur adoption de pratiques agricoles durables qui protègent l'environnement et qui améliorent la productivité tout en soutenant la production alimentaire. La DEFRA a pour objectif que 70 % des exploitations et des terres agricoles d'Angleterre fassent partie du SFI d'ici 2028.
Cette politique agricole comprend « des augmentations de financement, des processus de demande rationalisés, des incitations environnementales renforcées et un soutien au déploiement de nouvelles technologies ».
Labels et certifications
Seulement 500 000 hectares agricoles sont cultivés en agriculture biologique au Royaume-Uni (principalement des prairies permanentes). La demande de solutions utilisables en agriculture biologique, est elle, toujours présente, particulièrement pour l'alimentation animale.
Le Royaume-Uni dispose de nombreuses certifications pour le bien-être animal (Red Lion, RPSCA Assured, Red Tractor, Pasture for Life,...) qui témoignent d'une volonté réelle d'améliorer les conditions d'élevage des cheptels britanniques.
Source :
https://www.gov.uk/government/publications/sustainable-farming-incentive-scheme-expanded-offer-for-2024 (27/06/2024)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
La meilleure clé d’accès pour l’alimentation animale sont les fabricants d’aliments et les pré-mixeurs.
Pour les équipements, mieux vaut privilégier les distributeurs ou importateurs. Ils sont spécialisés par activité et par région géographique.
Dans tous les cas, les prescripteurs, tels que les vétérinaires ou nutritionnistes, sont aussi une excellente porte d’entrée sur le marché britannique.
Des outils de communication techniques en anglais sont indispensables (étiquettes, plaquettes, fiches techniques, site internet, etc.).
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Le Royaume-Uni n’appartenant plus à l’Union européenne, il est désormais considéré comme un pays tiers. Exporter vers le pays s’apparente désormais au "grand export".
Outre le rétablissement des frontières et des formalités douanières afférentes, les changements affectant les exportateurs agroalimentaires sont divers et variés : TVA, certifications, étiquetage, fiscalité, normes environnementales, sécurité alimentaire etc.
Le Royaume-Uni a retrouvé son autonomie réglementaire, et il convient donc de connaître les particularités législatives qui peuvent désormais s’appliquer au secteur des solutions pour l'élevage.
Niveau de taxation
Aucune taxe supplémentaire n’a été décidée pour l’instant pour les agroéquipements (car il existe peu d'offre locale). Cela s’inscrit dans la volonté du gouvernement britannique de réduire le plastique et les produits chimiques en lien notamment avec les projets de loi sur l’agriculture.
- La TVA est applicable à un taux de 11 % pour les services réalisés en milieu agricole ;
- Les autres marchandises ou équipements pour l’agriculture sont soumis à un taux de 6,5 %.
Source :
https://www.gov.uk/guidance/agricultural-flat-rate-scheme-notice-70046 (28/06/2024)