Les fondamentaux
En 2024, l’élevage vietnamien a fait preuve de résilience et d’efficacité dans la lutte contre l’importation illégale, la prévention des maladies et le renforcement de la biosécurité. Le secteur a affiché une hausse de 5,4 % en 2024, contribuant à 26 % du PIB agricole.
La production animale a enregistré une progression: 1,23 M T de lait frais (+ 6 % / 2023); et 20,2 Mds d’œufs (+ 5 % / 2023). 8,26 M T de viande (+ 5,4 % / 2023) dont 5,16 M T (+6,6 %) de viande porcine, 2,43 M T (+5,4 %) de viande de volaille.
La production d’aliments pour animaux s’est développée rapidement, atteignant 21,5 M T, soit + 3,4 % / 2023. 11,9 M T, représentant 55,3 % du volume total, est destiné à l’aliment pour porcs, 8,8 M T (soit 40,9 %) pour volailles et 3,7 % pour autres animaux. Cette production reste fortement dépendante des taux de change du dollar, des conflits géopolitiques donc des importations de matières premières, ce qui entraîne des coûts logistiques élevés. Plus de 65 % des matières premières et 90 % des compléments alimentaires pour la fabrication d’aliments pour animaux sont importés. Cependant, en 2024, les prix des aliments en local ont tendance à baisser grâce à une offre des matières premières plus stable.
Du côté vétérinaire, de nombreux foyers de maladie ont été maîtrisés, avec une réduction notable des cas de grippe aviaire (-23,8 %) et de maladie des oreilles bleues (-60 %). Près de 3 750 établissements ont obtenu une certification de sécurité sanitaire. Le réseau d’abattage se renforce à l’échelle nationale avec 440 établissements d'abattage centralisés et il reste néanmoins plus de 24 800 structures d’abattage clandestins.
CHIFFRES DU SECTEUR (2024)
Opportunités pour l'offre française
• L’élevage vietnamien évolue rapidement vers des modèles intégrés, concentrés, et technologiquement avancés, avec des objectifs clairs : augmenter la productivité, réduire les coûts de production et améliorer la qualité des produits. Cette dynamique s’accompagne d’une demande croissante en solutions durables et sanitaires, notamment pour la gestion des épidémies, le contrôle de l’environnement et la traçabilité des produits.
• Représentant 19 % des émissions agricoles, le secteur de l’élevage est au cœur des politiques de réduction des gaz à effet de serre et du développement de l’économie circulaire. Dès janvier 2025, l’interdiction des antibiotiques à usage préventif pousse les éleveurs à améliorer la gestion des élevages et à adopter des alternatives tels que probiotiques, acides organiques, etc.
• La France, déjà premier partenaire européen en génétique animale, bénéficie d’une solide réputation. Son offre peut répondre aux besoins spécifiques du marché vietnamien, notamment en matière de races adaptées aux conditions tropicales.
Source :
GTA (27/07/2024)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Les éleveurs vietnamiens s’orientent vers des technologies internationales de qualité en génétique, santé animale et équipements pour limiter les pertes liées aux épidémies et au changement climatique. Les composants mécaniques, quant à eux, peuvent être facilement produits localement.
D’après la Décision 942/QĐ-TTg, le Vietnam vise une réduction de 30 % des émissions de carbone d’ici 2030, et la neutralité carbone en 2050. Le secteur de l’élevage devra limiter ses émissions de méthane à 15,2 M T d’ici 2030. Les solutions de décarbonation en élevage comme le biogaz, la litière biologique, la fermentation des déchets, les technologies microbiologiques et l’élevage de vers de compost sont fortement encouragées.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Le respect de l'environnement est inscrit dans la Constitution (art. 9), mais la RSE reste floue, compliquant sa diffusion sans cadre contraignant. La Décision No 300/QD-TTg de mars 2023 mandate des programmes pour un système alimentaire durable d'ici 2030.
La loi sur l’élevage 2018 et le décret 01/VBHN-BNNPTNT en 2023 régissent les produits de traitement des déchets d’élevage, interdisant l'utilisation de certaines substances pour frauder, affectant la sécurité alimentaire et environnementale.
La loi de la protection de l’environnement 2014 exige des élevages intensifs des mesures pour protéger l’environnement, traiter les eaux usées et les déchets solides, et gérer les épidémies et les animaux morts. Les infractions concernant les mauvaises odeurs, les émissions de poussières et de gaz sont sanctionnées selon le décret 45/2022/ND-CP.
Labels et certifications
Dans le secteur de l’agriculture dont l’élevage, le ministère de l’Agriculture et de l’Environnement a mis en place la certification VietGAP (Vietnamese Good Agricultural Practice).
Depuis 2018, le programme OCOP (« une commune, un produit »), qui vise à soutenir le développement de produits locaux répondant à des standards de qualité et de RSE.
La Certification dite « B Corp » est une certification octroyée aux sociétés commerciales répondant à des exigences sociétales, environnementales et de transparence.
Source :
MAE (27/07/2024)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Il est essentiel pour les exportateurs de collaborer avec des importateurs agréés, capables de gérer les démarches administratives, de détecter les nouveaux projets, de maintenir des relations solides avec les autorités locales et d’agir comme distributeurs grâce à leur ancrage local. Ces importateurs doivent garantir la conformité réglementaire, la fiabilité logistique et un service après-vente efficace, tout en assurant un accompagnement technique et des formations adaptées.
La présence locale de l’exportateur, ou des visites régulières auprès des clients, constitue un avantage concurrentiel important, renforçant la confiance et la visibilité commerciale.
La réglementation spécifique
EVFTA : Depuis le 1er août 2020, l’accord de libre-échange UE-Vietnam prévoit une réduction progressive des droits de douane, y compris sur les produits d’origine animale.
Le texte consolidé N°09/VBHN-BCT en 2017 liste les marchandises interdites à l’import/export. Les certificats sanitaires autorisent l’export depuis la France de produits animaux et matériels génétiques, sauf bovins vivants.
Pour importer ou exporter des animaux vivants ou produits d’origine animale, l’entreprise doit s’inscrire auprès du Département de l’Élevage et de la Santé Animale du MAE.
Les activités du secteur sont encadrées par la loi sur l’élevage N°32/2018/QH14.
Niveau de taxation
Voir le visuel ci-joint
Source :
Douanes vietnamiennes (27/07/2024)