Les fondamentaux
La Colombie est un acteur minier incontournable en Amérique latine. Cinquième exportateur mondial de charbon, elle produit également du nickel, de l’or, de l’argent et des émeraudes. En 2023, le secteur a généré environ 18,3 milliards USD d’exportations, soit 2,4 % du PIB, et plus de 200 000 emplois directs. L’activité est concentrée dans les départements de La Guajira, Cesar (charbon), Antioquia, Córdoba (nickel), Boyacá et Santander (or et émeraudes).
Le tissu industriel est composé de grandes multinationales (Glencore-Cerrejón, Drummond, AngloGold Ashanti, Boston Metals via Cerromatoso) et d’acteurs nationaux comme Aris Mining ou Condor Gold, ainsi que d’un important secteur artisanal en cours de formalisation.
Le secteur est encadré par un cadre juridique structuré : Code minier, Loi sur les redevances, réglementation environnementale renforcée. Les enjeux ESG sont devenus centraux : traçabilité, gestion de l’eau, réhabilitation, responsabilité sociale. Le gouvernement encourage les technologies plus propres et l’intégration des communautés locales.
Répartition production minière
Opportunités pour l'offre française
La transformation du secteur minier ouvre des opportunités pour les entreprises françaises spécialisées dans la ventilation intelligente, les capteurs et systèmes de surveillance en temps réel, la gestion des eaux industrielles, la réduction des émissions et la sécurisation des sites. Le développement de projets à forte composante environnementale et technologique (Quebradona, San Matías, Gramalote) crée une demande croissante pour des solutions intégrées.
La formalisation de la petite mine et l’exigence croissante de traçabilité créent également un espace pour les outils de digitalisation, les solutions de géolocalisation, de comptage, d’analyse géotechnique ou de traitement de données. Les entreprises françaises peuvent se positionner en fournisseurs directs ou en partenaires de consortiums pilotés par des EPC locaux ou des majors.
Source :
BCG – Informe sobre minería sostenible 2024 (22/07/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Les opérateurs miniers colombiens recherchent des solutions innovantes permettant de concilier productivité, sécurité et durabilité. L’expertise est particulièrement attendue dans la ventilation automatisée, la gestion intelligente des résidus miniers, la robotique pour les zones à risque, ainsi que les capteurs connectés pour le suivi géotechnique et environnemental.
Les outils de jumeaux numériques, d’analyse prédictive, de contrôle en temps réel et de maintenance à distance sont en forte demande, notamment pour les projets souterrains. La capacité à intégrer ces technologies dans une logique ESG, avec réduction de l’empreinte carbone, est devenue un critère décisif dans les appels d’offres.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
L’activité minière en Colombie est soumise à un cadre environnemental strict encadré par la Loi 99/1993, qui crée le Système National Environnemental (SINA), et par le Code minier (Loi 685/2001). Toute activité extractive nécessite une licence environnementale délivrée par l’ANLA, avec une évaluation d’impact (EIA) incluant eau, biodiversité, qualité de l’air et plan de gestion des résidus.
Les exigences ont été renforcées depuis 2022 : réduction de la consommation d’eau, réhabilitation progressive, réduction des GES et consultation préalable avec les communautés autochtones. Les entreprises doivent démontrer une gestion responsable, surveillée régulièrement via des audits publics. Le non-respect peut entraîner la suspension des titres ou des sanctions.
Source :
ANLA – Lineamientos para la minería sostenible, 2024 (15/07/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Pour réussir en Colombie, il est recommandé d’identifier des partenaires techniques ou commerciaux locaux disposant d’une présence sur les grands sites miniers ou reconnus par les opérateurs. Les intégrateurs, EPC locaux et distributeurs spécialisés dans l’équipement industriel peuvent représenter des relais efficaces.
L’approche privilégiée repose sur la démonstration technique, la formation sur site, et une politique commerciale de proximité. La participation à des appels d’offres avec co-traitance ou en consortium est courante. Une implantation locale, même modeste, est un atout différenciant.
La réglementation spécifique
Le secteur minier colombien est régi par le Code minier (Loi 685/2001), qui encadre l’octroi, la gestion et le contrôle des titres miniers. Les entreprises doivent s’enregistrer auprès du Registro Minero Nacional, gérer leur contrat via l’ANM et se conformer aux obligations de redevance définies par la Loi 2056/2020.
La législation impose également une coordination étroite avec les autorités locales et environnementales. Les activités sont soumises à des consultations préalables pour les territoires autochtones et à des audits de conformité technique, financière et sociale. L’absence de conformité peut entraîner la suspension ou la résiliation du titre.
Niveau de taxation
Les entreprises minières en Colombie sont soumises à un impôt sur les sociétés de 35 %, auquel s’ajoutent les redevances minières, généralement de 3 à 10 % selon le minerai concerné. Le secteur est également soumis à la TVA (19 %), sauf exemptions spécifiques dans les zones franches ou pour certains équipements d’importation.
Les entreprises implantées en zone franche bénéficient d’un taux réduit d’IS à 20 % et d’exonérations sur les droits de douane. L’accord commercial UE–Colombie supprime la plupart des droits à l’import pour les biens d’équipement européens. Des incitations fiscales existent pour les projets intégrant des innovations technologiques ou environnementales.
Source :
ANM – Código de Minas (Ley 685/2001) ; Ley 2056/2020 – Régimen de regalías ; DIAN – Régimen Tributario 2025 (15/07/2025)