Les fondamentaux
Vaste archipel composé de plus de 17 500 îles, situées en partie sur la ceinture de feu du Pacifique, l’Indonésie dispose d’un potentiel minier exceptionnel qui la place parmi les géants mondiaux de l’industrie extractive avec avec 4 634 licences d'exploration et extraction minières.
Le pays est notamment le 1er producteur mondial de nickel, avec au moins 19,15 Mds T de ressources de minerais pour 62 M T de réserves métalliques, et joue ainsi un rôle central dans la chaîne de valeur mondiale de l'acier et des matériaux pour batteries. Outre le charbon dont elle est le 1er exportateur mondial, l’Indonésie est également un acteur majeur dans l'extraction de métaux stratégiques et critiques : cuivre, bauxite, étain, or. Ainsi, si la production de charbon reste dominante en tonnage avec 836,13 M T produites en 2024, la production de minerais métalliques stratégiques et critiques est significative : 176,080 M T de nickel (plus de 50 % de la production mondiales), 108 M T de cuivre, 25,745 M T d'or et d'argent, 19 437 T d'étain, etc.
Le gouvernement indonésien mise sur cette dotation exceptionnelle pour développer les industries en aval via une stratégie dite de "Downstreaming". Cette stratégie est soutenue par une politique volontariste d'interdiction de l’exportation de certains minerais bruts. L'industrie minière est par conséquent un véritable pilier de l'économie, son poids rapporté au PIB national s’élevait à près de 9,15 % en 2024 et les industries en aval ont attiré 24,7 Mds USD d’investissements en 2024, soit près de 24 % de l’investissement total national. Environ 14 Mds USD ont été dirigés vers les activités de fonte et de raffinage.
Opportunités pour l'offre française
Au-delà des machines et équipements pour l'extraction minière, l’Indonésie présente de fortes opportunités de coopération pour développer une exploitation plus durable de ses ressources minérales. Les opérateurs recherchent des solutions innovantes pour réduire leur impact environnemental, mieux gérer les déchets, réhabiliter les sites et limiter les émissions. Le concept de “Green Mining” progresse, avec un usage croissant des énergies renouvelables.
Dans son Plan stratégique 2025-2029, la Direction générale des Minerais et du Charbon cible la création de valeur, la poursuite du "Downstreaming", la réforme administrative et la hausse des investissements. Elle promeut une transition énergétique juste, avec l’implication des entreprises et des communautés. La sécurité des opérations et la montée en compétence de la main-d’œuvre restent des enjeux majeurs.
L’Indonésie veut devenir un acteur majeur de la filière des batteries, mais reste dépendante des importations de lithium, graphite et manganèse. Des partenariats sont recherchés pour développer la transformation locale et l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales.
Source :
Direction générale des Minéraux et du charbon - Ministère indonésien de l'Énergie et des Ressources minérales (ESDM)
Photo de Omid Roshan sur Unsplash (20/09/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Si, comme susmentionné, des enjeux apparaissent prégnants comme le renforcement de la durabilité ou de la sécurité sur les sites miniers et de transformation des minerais, l'industrie minière indonésienne est également en phase de transformation numérique, dans le but d'améliorer son efficacité opérationnelle. Au-delà du recours à des technologies comme les drones ou l'imagerie satellitaire, l'intelligence artificielle fait ainsi son entrée dans le secteur minier, avec Mining Eyes Analytics (MEA), pour la surveillance des activités minières menées en direct et à distance. Toutefois, de nombreux aspects opérationnels peuvent encore être renforcés par la transformation numérique.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Le ministère de l'Énergie et des Ressources minérales (ESDM) encourage le secteur minier à produire des produits à plus faibles émissions de CO², afin de garantir le positionnement de l'Indonésie dans les chaines de valeur mondiales. A ce sujet, une vigilance est également de mise quant aux implications de la notion de "Foreign Entity of Concern" introduite dans l'Inflation Reduction Act américain, au regard de l'importance des investissements chinois dans cette filière en Indonésie. Les principes environnementaux prévoient la mise en œuvre par la gestion et la surveillance de l'environnement, de la remise en état après exploitation, de la transformation des anciens terrains miniers en d'autres sources d'énergie (centrales solaires, bioénergie) et de l'encouragement de l'utilisation d'énergies renouvelables dans les activités de production minière.
Labels et certifications
Des standards d'industrie verte (eau, énergie, déchets, etc.) sont également déployés par le Green Industry Center du ministère de l'Industrie, couvrant de nombreux domaines industriels. En complément, des normes dites "SNI" édictées par l'Agence nationale de la Standardisation (BSN) s'imposent dans de nombreux pans du secteur de l'exploitation et de la transformation des minerais : préservation de l'environnement minier (12 SNI), santé et sécurité au travail dans les mines (10 SNI), produits de base (91 SNI) ou encore ingénierie minière (48 SNI). Certains acteurs, tels Eramet, s'impliquent dans la mise en œuvre de normes comme l'"IRMA" (Initiative for Responsible Mining Assurance).
Source :
Business France
Photo de Bart van Dijk sur Unsplash (20/09/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
- Pour les fournisseurs du secteur minier, des taux de localisation peuvent s'appliquer (25 à 40 % minimum pour les machines et équipements, 50 à 60 % minimum pour les services), avec un taux effectif de localisation évalué à 36 % en 2021. Ainsi, sauf à s'établir en Indonésie, une logique de partenariat avec un acteur local est recommandée, a minima pour la distribution, l'installation et la maintenance d'outils de production et l'externalisation de ressources humaines.
- Pour les acteurs miniers, des plafonds de participation étrangère s'appliquaient au secteur. Cette restriction à la propriété étrangère a été levée (100% de participation initiale étrangère possible), avec néanmoins des échéances d'obligation de "désinvestissement" progressif à hauteur de 49 % dans un délai de 15 à 25 ans suivant les minerais.
La réglementation spécifique
De manière non-exhaustive au regard des nombreuses réglementations propres au secteur minier :
- Les principales licences d'exploration / production minière sont l'"IUP" en zone dite classique et l'"IUPK" en zone dite spéciale. Le Règlement présidentiel n° 55/2022 délègue l'autorité du gouvernement central au gouvernement provincial en ce qui concerne l'octroi de licences d'exploitation minière "IUP".
- Autres licences et permis : permis d'exploitation de services miniers ("IUJP"), permis de transport et de vente de minéraux non métalliques ("IUP-OP"), etc.
- Nombre de règlements gouvernementaux ("RG") fournissent des orientations détaillées sur les zones minières (RG n° 22/2010), les activités minières (RG n° 96/2021), les taux de Royalties (RG n° 26/2022), etc.
Niveau de taxation
De manière non-exhaustive :
- A l'exportation de biens et services pour le secteur minier :
• Des droits de douane s'appliquent sur les biens et marchandises physiques importés, fonction des codes SH et origines.
• Une Withholding Tax ou "PPh" (Pajak Penghasilan) est prélevée à la source par l’importateur pour les biens et marchandises (taux normal de 7,5 %, réduit à 2,5 % avec une licence d'importation "API") ou le client pour des services et Royalties (taux normal de 20 %, réduit à 10 % pour la France).
• Une TVA de 11 % s'applique tant aux biens et services importés que ceux produits localement.
- Pour les activités de production minière, tous les détenteurs d’ "IUP" ou "IUPK" sont tenus de payer des redevances de production à des taux variables en fonction des minerais et de leur cours, Cf. le visuel de PwC.
NB : Des minerais font l'objet de quotas voire d'une interdiction d'exportation sans étape de transformation (nickel, bauxite, etc.).
Source :
Direction générale des Minéraux et du charbon - Ministère de l'Énergie et des ressources minérales (ESDM) ; SSEK ; PwC (20/09/2025)