Les fondamentaux
Avec un marché estimé à 2 800 Mds EUR en 2024, la Chine reste le premier marché mondial des travaux publics, représentant près de 30 % des investissements globaux dans le secteur. Porté par les mégaprojets d’infrastructure (réseaux ferroviaires, ponts, smart cities) et les plans gouvernementaux comme les Nouvelles Routes de la Soie, le secteur bénéficie d’une croissance stable de 4 à 5 % par an.
Les autorités locales et centrales pilotent l’essentiel des investissements, avec une priorité accordée aux :
- Infrastructures de transport (lignes TGV, ports, aéroports) ;
- Villes intelligentes (développement des éco-quartiers, gestion numérique des réseaux) ;
- Résilience climatique (barrages, diges anti-inondation, réseaux d’eau durables).
Les entreprises étrangères peuvent accéder au marché via des coentreprises ou des appels d’offres ciblés, notamment dans les zones pilotes économiques (Hainan, Shanghai et périphérie).
Opportunités pour l'offre française
Avec son objectif de neutralité carbone pour 2060, le marché chinois est demandeur de solutions vertes comme les matériaux bas carbone. Les entreprises françaises disposent d'un savoir-faire en béton recyclé et enrobés écologiques. Les chantiers à faible impact environnemental, intégrant des engins électriques et des systèmes de gestion circulaire des déchets, représentent un créneau porteur.
La Chine investit massivement dans les villes intelligentes, créant une demande pour des solutions de modélisation BIM avancée, d'optimisation par IA et de jumeaux numériques, en témoignent les projets pilotes dans les zones clés (Xiong’an, Shanghai, Hainan).
En 2022, Eiffage Construction a remporté un contrat clé à Chongqing (mégapole de 30 M d’habitants) pour la réalisation d’un pont intelligent de 1,2 km intégrant des technologies IoT. Mené en JV avec China Communications Construction Company, il illustre la capacité des groupes français à répondre aux exigences chinoises.
Source :
Rapports NDRC 2024, French Tech China, études CAS (Chinese Academy of Sciences) sur les smart cities (30/01/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Le marché chinois exige des solutions innovantes alignées sur ses objectifs de développement durable et de souveraineté technologique. Les attentes clés :
- Technologies vertes : matériaux bas carbone (béton recyclé, acier vert), chantiers à faible émission (engins électriques), et intégration d’énergies renouvelables (solaire photovoltaïque dans les infrastructures) ;
- Digitalisation : utilisation intensive du BIM (Building Information Modeling), drones pour le suivi de chantier, et IA pour l’optimisation des ressources ;
- Résilience climatique : infrastructures adaptées aux risques (inondations, séismes) avec des normes anti-sismiques renforcées (ex : normes GB 50011-2020).
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Normes environnementales strictes :
Respect du système de crédit carbone chinois (échanges de quotas CO₂ obligatoires pour les grands projets)
Obligation de rapports ESG détaillés pour les projets publics (référence aux directives du NDRC).
Zones pilotes :
Statuts spéciaux dans les éco-villes (ex : Xiongan) pour tester des technologies innovantes (géothermie, revêtements photocatalytiques)
Dérogations temporaires aux normes pour les projets R&D labellisés (ex : partenariats universitaires Sino-étrangers).
Sécurité et traçabilité :
Contrôle renforcé sur les matériaux importés (certification CCC obligatoire pour les équipements électriques)
Blockchain pour la traçabilité des supply chains (ex : acier, ciment).
Labels et certifications
Internationaux :
LEED ou BREEAM pour les bâtiments durables
ISO 14001 (management environnemental) et ISO 50001 (efficacité énergétique)
Chinois :
Green Building Label (3 étoiles minimum pour les projets publics)
China Green Construction Standard (évaluation obligatoire des chantiers)
Sectoriels :
CERTIFER pour les infrastructures ferroviaires (expertise française reconnue)
Living Infrastructure Hub (label émergent pour les projets biodiversité)
Source :
China Construction Industry Association, National Bureau of Statistics of China, Ministère du Logement et du développement urbain-rural (MOHURD) (30/01/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Le marché chinois des travaux publics est dominé par des géants publics (China State Construction, CREC) et des conglomérats privés (Vanke, Greenland). Pour réussir :
Partenariats obligatoires : Privilégier les JV avec des entreprises locales disposant de licences de construction de classe A (accès aux appels d'offres publics).
Approche terrain : Implantation via bureaux de représentation dans les zones clés (Yangzi Delta, Grand Beijing). Participation active aux salons China Construction Expo et BICES.
Réseautage institutionnel : Collaboration avec les China EPC Chambers et les agences de promotion provinciales.
La réglementation spécifique
Restrictions sectorielles : Plafond de 49% pour les capitaux étrangers dans les projets d'infrastructures critiques (autoroutes, barrages).
Procédures complexes : Homologation obligatoire des équipements (marquage CCC) et audits techniques par le MOHURD.
Préférence nationale : Clause "Buy Chinese" dans 60% des appels d'offres publics (loi sur les marchés publics 2023).
Exigences technologiques : Obligation de transfert de savoir-faire pour les projets supérieurs à 100 M EUR
Niveau de taxation
Impôt sur les sociétés :
Taux standard : 25%
Réductions à 15% dans les zones encouragées (ex: Xinjiang) et pour les projets "verts" certifiés
TVA :
9% pour les travaux d'infrastructures publics (vs 13% standard)
Exonération partielle pour importation d'équipements high-tech
Taxes locales :
Surtaxe de 2-5% sur les bénéfices dans certaines provinces
Réductions possibles via accords de double imposition (convention Franco-Chinoise)
Source :
National Bureau of Statistics of China, China National Accreditation Service (30/01/2025)