Les fondamentaux
Le marché de la construction lourde et du génie civil aux États-Unis représente un secteur stratégique pour le développement des infrastructures publiques essentielles telles que les routes, ponts, réseaux ferroviaires, aéroports, ports, ainsi que les réseaux d'eau et d'énergie. En 2025, les dépenses publiques en construction ont atteint un taux annuel ajusté saisonnièrement de 514,3 Mds USD, avec des investissements significatifs dans les infrastructures éducatives (112,7 Mds USD) et les autoroutes (144,1 Mds USD) .
Ce marché est structuré par des réglementations strictes encadrant la commande publique, notamment à travers des appels d'offres transparents et compétitifs. Ces règles visent à garantir une utilisation efficace des fonds publics et à promouvoir la concurrence loyale entre les entreprises.
Parmi les grands groupes opérant dans ce secteur, on trouve des entreprises telles que Vulcan Materials et Martin Marietta, spécialisées dans la fourniture de matériaux de construction essentiels pour les projets d'infrastructure. Ces entreprises bénéficient de financements substantiels issus de lois fédérales telles que l'Infrastructure Investment and Jobs Act (IIJA), qui alloue 1,2 trillion USD pour des projets d'infrastructure à travers le pays.
Répartition des investissements en construction lourde et génie civil – USA 2025
Opportunités pour l'offre française
La stratégie Trump redéfinit les priorités infrastructurelles aux US : mise en pause des financements IRA/IIJA pour projets climatiques, recentrage sur les énergies fossiles, l’IA, les data centers, et accélération des permis (governance via DOGE, standardisation numérique).
Cette dynamique crée des opportunités pour les acteurs français capables d’apporter l'innovation dans les secteurs: infrastructures data/IA (via plan Stargate), modernisation énergétique (hors renouvelables), systèmes de transport accélérés, PPP repensés pour l’efficacité, et « Freedom Cities ».
ETI / PME françaises, elles, ont des atouts spécifiques à valoriser :
Solutions technologiques de niche (BIM, smart bills, matériaux innovants) pour rendre plus performants les projets accélérés
Expertise pour la modernisation des démarches administratives, numériques et data-driven (permitting, régulation via DOGE)
Capacité à se positionner comme partenaires flexibles dans les chaînes de valeur : équipements IA, services smart, ou modules urbains résilients.
Source :
www.smallbusinessgrowthpartners.com (09/03/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Même si la nouvelle administration Trump réduit les financements liés au climat, les grands donneurs d’ordre publics et privés exigent toujours des solutions plus efficaces, sûres et résilientes. L’innovation attendue porte sur l’optimisation énergétique des chantiers, l’usage de matériaux durables et performants (béton bas carbone, recyclage), l’intégration d’outils numériques avancés (BIM, jumeaux numériques) et la sécurisation des infrastructures critiques (ports, data centers, réseaux).
Les entreprises françaises sont particulièrement bien positionnées, grâce à leur avance en ingénierie durable, en mobilité intelligente et en gestion intégrée de l’eau et de l’énergie. Dans un contexte où les projets se veulent plus rapides et plus compétitifs, leur capacité à combiner expertise technique, innovation numérique et responsabilité sociétale constitue un différenciateur majeur.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Aux États-Unis, la construction lourde reste soumise à un cadre réglementaire strict, même si la nouvelle administration Trump cherche à assouplir certaines normes fédérales pour accélérer les projets.
Des lois comme le Clean Water Act et le Clean Air Act continuent de s’appliquer, imposant des contrôles sur les émissions, la gestion des eaux pluviales et les déchets de chantier. Les agences fédérales comme l’EPA restent actives, mais leur champ d’action est désormais limité par des procédures de permis plus rapides imposées par le Department of Government Efficiency (DOGE).
Par ailleurs, de nombreux États – notamment la Californie ou New York – conservent des réglementations environnementales plus exigeantes (normes LEED, CalGreen, obligations de matériaux durables), ce qui crée un environnement fragmenté mais riche en opportunités pour les acteurs étrangers maîtrisant les standards internationaux.
Labels et certifications
Le secteur US de la construction et du génie civil accorde une importance croissante aux certifications de performance et de durabilité. Le LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), reste la référence nationale pour les bâtiments et infrastructures écoresponsables.
L’Envision ou le WELL Building Standard complètent le cadre en intégrant santé, résilience et impact environnemental. Les DO publics exigent ces labels dans les AO, en particulier dans les États à réglementation stricte. Les entreprises françaises peuvent valoriser leur expérience acquise en Europe (HQE, BREEAM) et leur capacité à aligner leurs projets sur ces standards américains pour renforcer leur compétitivité.
Source :
www.reuters.com (03/08/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Pour réussir aux États-Unis, les entreprises françaises doivent s’associer à des partenaires locaux : grands groupes (Bechtel, Kiewit, Jacobs), autorités publiques fédérales et municipales, mais aussi PME répondant aux clauses de contenu local. Les PPP offrent une porte d’entrée privilégiée.
L’approche commerciale doit être pragmatique et orientée réseau : implantation locale via filiale ou bureau de représentation, alliances stratégiques dans le cadre de PPP, et mise en avant d’expertises différenciantes (durabilité, digitalisation, gestion intégrée). Une communication claire, appuyée par la réactivité et une adaptation culturelle aux standards nord-américains, est essentielle pour gagner la confiance des donneurs d’ordre.
Niveau de taxation
Les entreprises françaises opérant dans la construction lourde aux États-Unis sont soumises au taux fédéral d’impôt sur les sociétés de 21 %, auquel s’ajoutent des taxes au niveau des États (généralement entre 4 et 12 %, selon la localisation : 8,84 % en Californie, 6,5 % à New York, absence en Floride ou Texas).
Les bénéfices rapatriés en France peuvent être optimisés grâce à la convention fiscale franco-américaine, qui évite la double imposition.
Par ailleurs, certains projets d’infrastructure financés par des fonds publics ou en PPP peuvent donner accès à des incitations fiscales locales ou à des exemptions partielles, en particulier lorsqu’ils intègrent des critères d’innovation ou de durabilité.
Source :
https://federalnewsnetwork.com (09/03/2025)