Les fondamentaux
L’Inde dispose d’un littoral étendu de 11 098 km, réparti sur les façades ouest et est du sous-continent ainsi que sur ses territoires insulaires. Ce trait côtier constitue une ressource naturelle stratégique pour le commerce du pays. Le secteur maritime indien englobe les ports, le transport maritime et les voies navigables intérieures. Il comprend 12 ports majeurs sous autorité centrale et environ 217 ports intermédiaires et mineurs répartis sur l’ensemble du territoire.
Le transport maritime assure près de 95 % du commerce indien en volume et 68 % en valeur, soulignant son rôle vital dans l’économie nationale. Le développement des compétences humaines, des infrastructures portuaires, du financement, de l’ingénierie navale et des technologies émergentes est essentiel pour accompagner cette croissance.
Dans le Container Port Performance Index 2023 (Banque mondiale & S&P Global), 9 ports indiens figurent parmi les 100 meilleurs au monde, dont Visakhapatnam (19ᵉ), Kamarajar (47ᵉ), Cochin (63ᵉ), Chennai (80ᵉ) et JNPT (96ᵉ). Ce classement reflète les progrès réalisés en matière d’efficacité portuaire et de connectivité maritime, dans le cadre des réformes engagées par le gouvernement.
Ces avancées s’inscrivent dans le cadre de programmes structurants comme Sagarmala, la Maritime India Vision 2030 et l’Amrit Kaal Vision 2047, qui visent à créer des ports intelligents, durables et intégrés aux chaînes logistiques mondiales.
Opportunités pour l'offre française
L’ambitieux programme indien de modernisation maritime ouvre un large éventail d’opportunités pour les entreprises françaises. Les investissements annoncés - 82 milliards USD dans les ports d’ici 2035 - créent une forte demande en ingénierie, construction et exploitation portuaire. Les acteurs français peuvent participer aux concessions en PPP* pour les terminaux, la manutention et les infrastructures portuaires. Les ports intelligents sont une priorité : systèmes d’exploitation avancés, gestion du trafic via IA, cybersécurité. La demande croît aussi en solutions pour ports verts : électricité à quai, grues électriques, infrastructures à hydrogène vert. Le secteur éolien offshore et les énergies marines renouvelables émergent, et l’expertise française peut soutenir le développement d’éoliennes et de navires spécialisés. En construction navale, l’objectif indien d’entrer dans le Top 10 d’ici 2030 ouvre la voie aux équipementiers, bureaux d’ingénierie navale et fournisseurs de technologies GNL.
*PPP : Partenariat public-privé
Source :
India Briefing, Press Information Bureau (29/06/2025)
Responsabilité sociétale
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
L’entrée sur le marché maritime indien repose sur une stratégie partenariale solide. Il est recommandé de passer par des agents ou distributeurs locaux pour vendre aux ports, aux chantiers navals ou aux opérateurs logistiques. Une présence locale (filiale, bureau ou représentant) est fortement conseillée, ainsi que, lorsque pertinent, une fabrication locale afin de s’aligner avec les initiatives Make in India. Pour des projets plus ambitieux (en PPP), une joint-venture avec un acteur établi comme Adani ou JSW Infrastructure peut être envisagée. La signature de MoU avec les autorités portuaires (centrales ou étatiques) constitue un levier utile. Il faut également tenir compte des dynamiques régionales et collaborer avec les maritime boards ou groupes industriels actifs dans les États côtiers.
La réglementation spécifique
100% d’IDE est autorisé sans approbation préalable dans les ports, la navigation et les voies navigables. Les entreprises étrangères bénéficient d’une exonération fiscale de 10 ans (art. 80-IA de l’Income Tax Act) pour les projets portuaires. La Shipbuilding Financial Assistance Policy, prolongé jusqu’en 2026, accorde des subventions à la construction navale. Le Maritime Development Fund (2025) vise à soutenir les chantiers navals et les projets de flotte nationale. Le cadre réglementaire devient plus transparent et incitatif, avec ouverture au capital étranger, allègements fiscaux et alignement sur les standards internationaux, offrant aux acteurs français un environnement stable pour investir.
Source :
Press Information Bureau (30/03/2025)