Les fondamentaux
Selon la principale association du secteur, ITS UK, qui compte plus de 150 membres, à la fois dans les secteurs public et privé, le secteur britannique des systèmes de transport intelligents (ITS) est valorisé de manière prudente à 1,7 Md EUR, mais génèrerait environ 17 Mds EUR par an pour l’économie du pays. Il constitue un levier d’exportation stratégique, les entreprises britanniques étant largement impliquées dans le déploiement des solutions ITS à l’étranger. Le Royaume-Uni dispose d’un fort potentiel d’avantage concurrentiel, sur un marché mondial dont la valeur est estimée à 1045 Mds EUR d’ici fin 2025. L’industrie soutient également la création d’emplois hautement qualifiés et offre des opportunités de formation dans les domaines techniques et numériques.
Le secteur ITS est un vecteur clé de la transition vers des transports bas carbone. Il joue un rôle essentiel pour inciter les usagers à adopter des modes de déplacement durables et pour contribuer à la décarbonation des réseaux routiers, ferroviaires et multimodaux. Il est pleinement mobilisé pour accompagner le gouvernement dans l’atteinte de l’objectif Net Zero d’ici 2050.
Les ITS contribuent à optimiser l’usage des infrastructures existantes (routières, ferroviaires), en favorisant les changements de comportement, la maintenance prédictive, et la fluidification du trafic. Ils permettent d’accroître la capacité effective du réseau sans recourir à de lourds investissements physiques, en améliorant la rentabilité et la résilience des systèmes de transport.
Opportunités pour l'offre française
Les secteurs suivants sont particulièrement porteurs :
- Routes : signalisation, analyse des données de trafic
- Automobile : énergies propres, véhicules connectés, véhicules autonomes
- Ferroviaire : modernisation des rames actuelles avec de nouvelles solutions de propulsions propres et l’intégration de technologies digitales
- Transports urbains : flottes de bus à hydrogène, tramways autonomes, nouvelles mobilités douces
- Solutions de billettique électronique
- Solutions de « last mile delivery » zéro émission.
Exemples de projets pilotes :
- Coventry Very Light Rail (CVLR) : le CVLR est un tram léger 100 % électrique à batteries testé publiquement en mai 2025 à Coventry. Ce projet, piloté par un consortium d’acteurs publics, académiques et industriels, vise à offrir une alternative économique et rapide à déployer pour la mobilité urbaine durable.
- Simulation de trafic en temps réel à York : la ville de York a déployé le logiciel PTV Optima, une solution de gestion du trafic en temps réel. Il permet aux gestionnaires de tester et de déployer automatiquement des plans de feux alternatifs, réduisant les embouteillages et les émissions.
Source :
Connected Places Catapult - Market Forecast for Connected and Autonomous Vehicles The Future of Mobility, Connected and Automated Mobility (CAM) 2025 (13/08/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
On estime que 42 % des véhicules autonomes et connectés utilisés en 2035 seront importés. Entre 32 et 85 % du hardware associé sera également fournit par des entreprises étrangères, basées à l'étranger. Concernant les logiciels associés, moins de 10 % seront importés. Les estimations laissent penser que la demande britannique en hardware et en software dans le secteur des véhicules connectés et autonomes ne pourra pas être satisfaite par les entreprises locales seules.
Des initiatives telles que le programme Connected and Automated Mobility (CAM) 2025 visent à soutenir le développement et le déploiement des véhicules autonomes au Royaume-Uni. Le gouvernement a ainsi autorisé des essais publics sur routes ouvertes dès 2026. Uber s'associe à la start-up britannique Wayve, spécialisée dans l'intelligence artificielle embarquée, pour lancer des essais de véhicules entièrement autonomes à Londres.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Transports urbains et qualité de l’air : Pour améliorer la qualité de l’air et réduire les nuisances dans les zones urbaines, de nombreuses villes britanniques ont mis en place des Clean Air Zones (CAZ) ou Ultra Low Emission Zones (ULEZ), obligeant les véhicules les plus polluants à payer un péage journalier. Ces dispositifs, d’abord adoptés à Londres, se sont étendus à plusieurs agglomérations comme Birmingham, Bristol ou Glasgow, dans le cadre d’une stratégie nationale de lutte contre la pollution routière. Par ailleurs, certaines collectivités (comme le borough de Kensington and Chelsea à Londres ou des zones pilotes en Angleterre et au Pays de Galles) expérimentent ou prévoient des mesures contre les nuisances sonores, notamment via des radars anti-bruit ou des restrictions de circulation nocturne dans les quartiers résidentiels, afin de limiter les impacts du trafic sur la santé publique et la qualité de vie urbaine.
Labels et certifications
Le secteur des ITS au Royaume-Uni joue un rôle croissant en matière de responsabilité sociétale, notamment à travers ses contributions à la décarbonation des transports, à la réduction des accidents et à l’accessibilité des services de mobilité. Les systèmes d’alerte, de détection d’incidents et de surveillance améliorent la sécurité routière, soutenant l’objectif « Vision Zero » de réduction des décès sur les routes. Le secteur contribue à l’inclusion sociale et professionnelle, via des programmes de formation aux compétences numériques pour les jeunes et les professionnels en reconversion. Enfin plusieurs projets ITS visent à garantir une mobilité équitable pour les usagers en zone rurale.
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Il est important pour les entreprises souhaitant se développer sur le marché britannique d’avoir un représentant (distributeur/commercial) sur place afin de développer un réseau de clients et de prospects. Il est en outre conseillé de participer à des événements collectifs (networking, conférences, salons professionnels) afin d’accroître sa visibilité auprès des principaux décideurs britanniques et de se créer un carnet d’adresses. Il est enfin conseillé d’établir de bons contacts et des relations durables avec les acteurs majeurs du marché au regard de la concurrence importante.
La réglementation spécifique
Future of Transport Regulatory Review : lancée en 2019, cette révision vise à moderniser la réglementation des transports pour favoriser l'innovation. Elle a conduit à la création de "regulatory sandboxes", permettant des flexibilités réglementaires temporaires ou spécifiques à un lieu pour soutenir l'innovation.
Le pays a commencé à légiférer dès 2018, concernant de l'encadrement des assurances pour de tels véhicules (Automated and Electric Vehicles Act 2018). Le Automated Vehicles Act 2024 établit un cadre réglementaire détaillé pour l'autorisation de véhicules autonomes. Il introduit des entités telles que les "Authorised Self-Driving Entities" et les "Licensed No-User-in-Charge Operators". La loi définit également des tests de conduite autonome spécifiques.
Niveau de taxation
La TVA est de 20 % pour la grande majorité des produits et services. Quelques produits et services font cependant exception à la règle. L’impôt sur les sociétés est au Royaume-Uni de 25 %. Depuis le Brexit et selon l’accord de coopération et de commerce qui lie désormais le Royaume-Uni à l’Union européenne, des droits de douane peuvent désormais s’appliquer aux exportations depuis la France, en fonction des règles d’origine. Pour plus d’informations, veuillez consulter le site de la Douane française.