Les fondamentaux
L’Afrique du Sud possède le réseau de transport le plus développé d’Afrique subsaharienne. Environ 73 % de la population dépend du transport public, dominé par les minibus taxis (84 % des trajets), suivis des bus (13 %) et du rail (3 %). Le secteur des minibus, informel et non subventionné, souffre de pratiques de cartel et de véhicules non conformes. Le secteur des bus, bien que soutenu par le Public Transport Operations Grant, est en déclin : usage réduit, flotte vieillissante, faible rentabilité. Le Bus Rapid Transit (BRT), présent à Johannesburg, Le Cap et Pretoria, peine à atteindre ses objectifs : adoption limitée, retards, conflits avec les taxis. Malgré cela, il reste un levier stratégique pour structurer l’espace urbain.
Le marché des systèmes de gestion intelligente du trafic (ITMS) est en forte croissance : 122 M EUR en 2024, avec une projection à 270 M EUR en 2030. Les systèmes de surveillance dominent, tandis que l’information aux conducteurs progresse rapidement.
Face à une hausse des accidents (+12 %), les ITS sont essentiels pour améliorer la sécurité routière. Des agences comme la JRA et la RTMC déploient ANPR, feux intelligents et plateformes de données. Le marché ITS est soutenu par le Green Transport Strategy, la digitalisation (MaaS, permis virtuel), des projets pilotes de minibus électriques et un budget public en hausse (88,6 Mds ZAR prévus en 2026/27, dont 98 % en subventions aux entités publiques).
Principales modes de transport utilisés en Afrique du Sud
Autres: Train (0,7 %), autres (1,2 %)
Opportunités pour l'offre française
Les opportunités pour l’offre française dans les ITS sud-africains sont nombreuses : gestion du trafic, billetterie intégrée, cybersécurité, maintenance prédictive, drones et ingénierie routière.
PRASA prévoit d’investir 50 Mds ZAR dans la modernisation de ses infrastructures (gares, dépôts, signalisation) et développe des projets immobiliers avec des partenaires privés. Le projet Gautrain (120 Mds ZAR) prévoit 150 km de voies et 19 gares dès 2026. Dans le cadre du National Rail Masterplan, une ligne à grande vitesse de 420 km entre Pretoria et Polokwane (ex Pietersburg) a été approuvée en 2024, avec une livraison prévue fin 2025.
Transnet, de son côté, ouvre certains corridors fret à des opérateurs privés via une unité dédiée créée en octobre 2023. Enfin, PRASA et Transnet recherchent des solutions innovantes pour lutter contre le vandalisme et les vols de câbles.
Source :
Department of Transport, PRASA, Gautrain, Engineering News, ACSA (28/08/2025)
Responsabilité sociétale
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
L’environnement des affaires rend important de nouer un partenariat local, si possible avec un acteur doté d’une bonne notation B-BBEE (voir passage sur la règlementation spécifique ci-après). Sans être une obligation, ceci peut aider l’entreprise à se positionner sur les appels d’offres publics et/ou travailler avec de grands acteurs privés.
La sélection d’un agent/distributeur doit impérativement prendre en compte des critères qualitatifs importants : l’assurance d’une proactivité de l’agent en tant qu’apporteur d’affaires, le périmètre géographique de son action (local/régional), la constitution du portefeuille de partenaires déjà signés par l’agent (cohérence sectorielle), la progression de son chiffre d’affaires, son ancienneté, le niveau de commission demandé, etc.
La réglementation spécifique
Le B-BBEE (Broad-Based Black Economic Empowerment) est une politique visant à inclure les populations historiquement désavantagées du temps du régime de l’Apartheid. Le B-BBEE Act, via sa scorecard, permet de noter les entreprises sur une échelle de 1 à 8 (1 étant la meilleure note), en fonction de leur adhérence aux critères suivants : propriété, management, formation, politique d’achat préférentielle et développement socio-économique.
Bien que son application ne soit pas obligatoire, le B-BBEE concerne toute société nationale ou étrangère opérant en Afrique du Sud et est central pour les appels d’offres publics. Par ricochet, les entreprises étant évaluées notamment sur leurs fournisseurs, les sociétés sont toutes concernées par leur statut et leur niveau B-BBEE, quel que soit leur marché cible.
Niveau de taxation
Le gouvernement sud-africain a mis en place une taxe carbone en 2019 suivant le modèle du pollueur/payeur. Cette taxe, actuellement de 190 ZAR (10 USD) / tonnes de CO2 émise, va augmenter chaque année pour atteindre 30 USD en 2030 et 100 USD en 2050. A partir de 2026, cette taxe sera étendue aux secteurs agricole, forestier et aux entreprises publiques, exemptés pour le moment.
Les entreprises françaises exportant vers l’Afrique du Sud bénéficient de taux préférentiels pour les droits de douane grâce à l’Economic Partnership Agreement en vigueur depuis 2016 entre l’Union européenne et la SADC (Southern African Development Community). 86 % des produits sont même exemptés de droits de douane.
Source :
South African Government, South African Revenue Service (28/08/2025)