Les fondamentaux
En 2024, la production laitière américaine a légèrement augmenté à 225,86 Mds de livres (+0,06 % vs 2023). En mai 2025, elle a atteint 19,9 Mds lb (+1,6 % vs mai 2024). Depuis 2018, la production a progressé de 4,5 %, avec la Californie, le Wisconsin, l’Idaho, le Texas et New York représentant plus de 50 % de l’offre. Le Midwest et le Nord-Est ont vu leur production croître (1,5 % et 1 %), tandis que l’Ouest et le Sud-Est ont reculé (–1,2 % et –1,4 %). Le cheptel comptait environ 9,45 millions de vaches (+0,6 %).
L’inflation a modéré les prix laitiers (–0,2 % vs 2023), mais les coûts de production restent élevés. Les producteurs misent sur la différenciation (durabilité, santé, nutrition) et des offres abordables face à la concurrence végétale. Pour 2025, la production est estimée à 227,2 Mds lb, avec une croissance modérée attendue. La consommation américaine reste historiquement élevée, portée par le beurre, le fromage et une demande pour des choix alimentaires plus sains, malgré la pression sur le pouvoir d’achat.
Taux de croissance annuel composé par produit
Ce bloc présente le taux de croissance annuel composé (TCAC) des principales catégories de produits laitiers, permettant de comparer leur évolution dans le temps.
Opportunités pour l'offre française
Le marché américain offre de nombreuses opportunités pour l’offre française. Les fromages haut de gamme importés gagnent en popularité, avec un intérêt pour les produits santé (sans lactose, bio, allégés), les affinages longs, le lait cru et les formats dégustation. La demande s’ouvre aussi aux alternatives végétales premium. Le beurre bénéficie de la tendance home baking et des recettes plaisir, offrant un fort potentiel aux AOP et aux déclinaisons aromatisées. La crème fraîche française reste peu connue mais différenciante, soutenue par l’essor du bio, du clean label et de la gastronomie. La crème fouettée, estimée à 8,4 Mds USD en 2024 (+5,6 %/an), attire les segments premium et ouvre la voie aux versions naturelles, végétales et e-commerce. Enfin, les glaces artisanales et packagées en portions créent un espace pour des recettes françaises premium et innovantes.
Source :
Grand View Research
Business France sources internes (15/09/2025)
Responsabilité sociétale
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Sur la côte ouest, des réglementations plus strictes encouragent l’innovation dans la filière laitière. L’État de Washington applique le salaire minimum le plus élevé du pays en 2024, avec des règles renforcées sur les heures supplémentaires agricoles. En Californie, le California Air Resources Board (CARB) étudie de nouvelles mesures pour réduire le méthane, tandis que des essais (ex. : ajout de grape pomace dans l’alimentation) montrent une baisse de 10 à 11 % des émissions. Au Vermont, un comité législatif évalue l’extension des protections sociales aux travailleurs agricoles. Ces initiatives traduisent une dynamique vers une production plus durable et responsable.
Labels et certifications
Le 11 mars, lors du congrès du National Farmers Union, le secrétaire USDA Tom Vilsack a annoncé la règle finale encadrant l’allégation « Product of USA ». Seules les viandes, volailles et œufs nés, élevés, abattus et transformés aux États-Unis peuvent porter cette mention. L’étiquetage reste volontaire et ne nécessite pas d’approbation FSIS, mais les établissements doivent conserver une documentation. D’autres allégations d’origine américaine sont autorisées si l’emballage précise les étapes effectuées aux États-Unis.
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Pour exporter aux États-Unis, il faut passer par un importateur agréé et respecter la réglementation fédérale (FDA) ainsi que les règles propres à chaque État. L’importateur-distributeur introduit les produits sur le marché et les revend à des distributeurs régionaux ou nationaux. Pour un contrôle accru, une implantation directe ou le rachat d’un acteur local peut faciliter la réglementation et la relation client. Il est conseillé de choisir des partenaires connaissant les circuits premium, bio et importés.
La réglementation spécifique
Chaque produit doit être identifié via le Harmonized Tariff Schedule of the United States (HTSUS) pour confirmer le taux exact (ex. : fromages frais, affinés, beurre, lait en poudre peuvent avoir des sous-codes avec des nuances).
Au niveau sanitaire : Les produits laitiers doivent respecter la réglementation américaine « Grade A Pasteurized Milk Ordinance (PMO) » pour être autorisés à l’importation.
Niveau de taxation
L’exportation de produits laitiers vers les États-Unis nécessite l’obtention d’une licence d’importation. Certains produits sont soumis à des quotas spécifiques. Le taux de taxation applicable varie en fonction du code douanier (HS code) et de l’origine du produit. Les produits en provenance de l’Union européenne bénéficient du tarif NPF (Nation la Plus Favorisée), applicable à tous les membres de l’OMC.
En 2025, depuis l'accord de Turnberry conclu entre l'UE et les USA, un taux de 15% s'applique à la majorité des produits européens exportés vers les USA, y compris la plupart des produits laitiers français (brie, emmental, yaourts, beurre, etc.), sauf exceptions très spécifiques.
Avant cet accord, les fromages et autres produits laitiers étaient généralement soumis à un droit de douane de 10 % (Most Favored Nation rate).
Source :
Business France
USDA
https://fr.franceintheus.org/IMG/pdf/note_produits_laitiers_grade_a_maj_aout_2024.pdf (15/09/2025)