Les fondamentaux
Le marché de la viande à Singapour est évalué à 3,921 Mds EUR en 2025, avec une croissance annuelle prévue de 6,77 % (CAGR 2025-2030). En termes de volumes, le marché a atteint 418 M de kg en 2025, une hausse de 4,4 % par rapport à 2024, et devrait atteindre 500 M de kg d'ici 2030, une hausse de 3,75 % par an en moyenne (CAGR 2025-2030).
Singapour importe plus de 90 % de son approvisionnement alimentaire, mais s’est fixé pour objectif de réduire cette dépendance à 70 % d’ici 2030. Toutefois, la production locale de viande reste un défi majeur, à cause du manque d’espace et des contraintes structurelles liées à l’élevage intensif. Ainsi, le poulet est la seule viande produite à une échelle significative sur le territoire, la production nationale représentant environ un quart de la consommation totale de poulet. La production d’autres types de viande, comme le bœuf ou le porc, reste marginale et devrait encore diminuer dans les prochaines années.
Les consommateurs singapouriens préfèrent majoritairement le poulet, qui constitue plus des trois quarts de la consommation nationale de viande, suivi du porc qui représente environ 12 %. Le bœuf, le mouton et le canard, qui ne représentent ensemble que 3 % des volumes consommés, devraient encore diminuer dans les années à venir, près d’un tiers des Singapouriens exprimant l’intention de réduire leur consommation de viande rouge.
Volume de viande total importé en 2024
Volume de viande total importé en 2024 : 160 000 tonnes
Opportunités pour l'offre française
La montée en gamme de la consommation à Singapour, tant à domicile que dans la restauration, crée un environnement favorable à l’offre française. Du côté des consommateurs, la recherche de produits de qualité, pratiques et traçables soutient l’intérêt pour des viandes sous vide, portions individuelles et spécialités régionales à haute valeur ajoutée. En parallèle, le segment HoReCa reste un levier stratégique : la gastronomie française y jouit d’une excellente image, notamment dans les hôtels, restaurants occidentaux et services traiteur haut de gamme, qui recherchent des produits différenciants comme les viandes de race, les charcuteries fines ou les découpes spécifiques. Ces tendances renforcent la légitimité de la France à se positionner comme fournisseur de référence sur des marchés à la fois exigeants et ouverts à l’authenticité et à l’innovation.
Source :
Business Times, Straits Times, Tatler Asia (10/07/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Le marché singapourien accorde autant d’importance à la qualité des produits qu’à leur présentation, traçabilité et durabilité. Consommateurs et acheteurs professionnels recherchent des produits à valeur ajoutée, associant sécurité alimentaire, formats adaptés (prêts à consommer, à cuire, à assembler) et transparence sur l’origine, les méthodes d’élevage ou les engagements environnementaux. L’offre doit aussi intégrer des innovations en conservation, emballage intelligent et formulation (moins de sel, clean label, certifications comme halal). Dans un marché très concurrentiel et tourné vers l’avenir, l’expertise passe par la capacité à innover sans dénaturer les savoir-faire, en adaptant recettes et textures aux préférences locales tout en préservant une identité forte.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
L’exportation de viande et charcuterie vers Singapour est strictement encadrée afin de garantir sécurité sanitaire et traçabilité. Les établissements étrangers doivent être accrédités par la Singapore Food Agency (SFA) et fournir permis d’importation ainsi que certificats vétérinaires. Les innovations, comme la viande cultivée, relèvent de la réglementation « novel foods », nécessitant un dossier complet validant sécurité, composition et étiquetage clair. Singapour favorise ainsi l’innovation tout en maintenant des exigences élevées, notamment en matière de qualité, traçabilité et conformité halal.
Labels et certifications
Les labels et certifications jouent un rôle clé pour la viande et la charcuterie à Singapour, avec des exigences strictes sur la qualité, la traçabilité et la sécurité. Les certifications internationales, comme FSSC 22000, sont valorisées, tandis que la conformité aux normes locales est indispensable pour éviter sanctions et retraits. La certification halal, assurée par la Majlis Ugama Islam Singapura (MUIS) ou des organismes étrangers reconnus, reste un critère majeur pour répondre aux attentes du marché musulman.
Source :
SFA, GFI APAC, MUIS (10/07/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
À Singapour, les partenaires clés sont principalement des importateurs-distributeurs spécialisés. Ces acteurs recherchent des produits différenciants, avec une valeur ajoutée claire (origine, labels, savoir-faire, innovation).
Pour pénétrer ce marché exigeant, l’approche commerciale doit être ciblée et collaborative : privilégier une communication axée sur la qualité, la traçabilité et l’adaptation locale (certification halal, formats pratiques, goût modéré), tout en construisant une relation de confiance sur le long terme. La présence régulière sur le terrain, via des salons, démonstrations ou partenariats de marque, est aussi un levier important pour renforcer sa visibilité et sa crédibilité.
La réglementation spécifique
Singapour n’impose aucun droit de douane sur la viande et la charcuterie, mais l’importation est strictement encadrée. Les exportateurs doivent passer par des établissements accrédités par la SFA, obtenir un permis d’importation via TradeNet, et fournir un certificat sanitaire officiel. Les produits doivent respecter les normes locales en matière de traçabilité, étiquetage et éventuellement de certification halal. Les produits transformés ou innovants peuvent nécessiter des autorisations techniques spécifiques avant leur mise sur le marché.
Niveau de taxation
À Singapour, le taux d’imposition sur les sociétés est de 17 %, appliqué aux bénéfices réalisés sur le territoire, y compris par des entreprises étrangères disposant d’un établissement permanent. La GST (Goods and Services Tax), fixée à 9 %, s’applique sur la plupart des biens et services, y compris les produits carnés importés. Cette taxe est due par l’importateur singapourien au moment du dédouanement. L’exportateur français, s’il n’a pas de présence locale, n’est pas redevable de la GST ni imposé à Singapour, et reste fiscalisé en France.
Source :
SFA, TradeNet, Singapore Customs, IRAS gov (10/07/2025)