Les fondamentaux
La Côte d’Ivoire s’impose progressivement comme un hub régional de la fintech en Afrique de l’Ouest. En 2025, le pays connaît une transformation accélérée de son secteur financier, portée par la digitalisation des services bancaires, l’essor des paiements électroniques et l’émergence de startups innovantes. Le taux de bancarisation est passé de 29 % en 2023 à environ 32 % début 2025, tandis que l’inclusion financière, soutenue par la monnaie électronique, dépasse les 60 % d’utilisation active. Le pays compte plus de 45 M de comptes électroniques, faisant de lui le leader UEMOA en matière de paiements digitaux. Cette dynamique est soutenue par une croissance économique (6,5 % en moyenne entre 2022 et 2024), malgré un contexte international volatil.
L’écosystème fintech ivoirien est en pleine structuration. Des acteurs comme Julaya (paiements B2B), Djamo (gestion financière personnelle), CinetPay (paiements multicanaux), ou encore Bizao (infrastructure de paiement) se distinguent par leur capacité à répondre aux besoins locaux tout en s’ouvrant à l’international. Ces entreprises bénéficient d’un environnement favorable à l’innovation, notamment grâce à des partenariats avec les banques traditionnelles et à l’intérêt croissant des investisseurs étrangers.
Opportunités pour l'offre française
L’intégration de l’IA générative constitue désormais un vecteur majeur d’innovation pour les fintechs ivoiriennes, qui tirent parti de ses applications dans l’optimisation de la relation client (chatbots), l’analyse avancée des risques et la rationalisation des coûts opérationnels. Dans ce contexte, les petites et moyennes entreprises expriment une demande croissante pour des outils digitaux intégrés facilitant la gestion financière. Par ailleurs, l’évolution du cadre réglementaire en matière d’ESG accentue la nécessité de solutions de suivi adaptées aux réalités locales, positionnant ce segment comme un relais de croissance stratégique pour l’écosystème. Les services financiers inclusifs, les paiements digitaux, la micro-assurance, le crédit digital, les plateformes de gestion financière, les solutions de conformité (KYC/AML), les outils ESG et les technologies vertes sont autant de segments à fort potentiel. La demande est également forte pour des solutions adaptées aux besoins des femmes, des jeunes et des zones rurales.
Source :
ARTCI, Ministère transition numérique;Ivoireceo.com; ABEF-CI (20/07/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Les fintechs ivoiriennes sont de plus en plus attendues sur les enjeux de diversité, d’inclusion et de durabilité. Les produits doivent être accessibles, abordables et responsables. L’autonomisation économique des populations vulnérables, la transparence des services et l’impact environnemental sont des critères de plus en plus pris en compte par les régulateurs et les consommateurs.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
La Côte d’Ivoire est régie par la réglementation de la BCEAO, qui encadre les services financiers numériques dans l’espace UEMOA. Le cadre réglementaire évolue pour intégrer les innovations fintech, avec des initiatives comme le bac à sable réglementaire. La conformité (KYC, lutte contre le blanchiment) est un enjeu majeur pour les acteurs du secteur. La fiscalité reste relativement stable, avec un impôt sur les sociétés à 25 %.
Labels et certifications
Bien que les labels internationaux comme B.Corp soient encore peu répandus, des initiatives locales émergent pour certifier les entreprises responsables. Les fintechs peuvent également bénéficier de programmes d’accompagnement de la BCEAO, de la BAD ou de la GIZ.
Source :
Business France Côte d'ivoire (20/07/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Les partenariats avec les banques, les opérateurs télécoms, les incubateurs (Seedstars, Orange Fab, Impact Hub Abidjan) et les institutions publiques sont essentiels pour réussir sur le marché ivoirien. Une approche locale, adaptée aux réalités du terrain, est indispensable. Les fédérations comme l’APIF (Agence de Promotion de l'Inclusion Financière) ou la APBEF-CI (Association Professionnelle des Banques et des Établissements Financiers de Côte d'Ivoire) peuvent servir de relais d’influence.