Les fondamentaux
La Thaïlande produit principalement son électricité à partir de gaz naturel (58 %). Le charbon représente 14 % de la production totale, tandis que les importations d’hydroélectricité en provenance des pays voisins comptent pour 15 %. La part des énergies renouvelables s’élève à 13 % (biomasse, petits systèmes hydrauliques, solaire, éolien). Le pays vise à porter la part des EnR (solaire, éolien, biomasse, hydrogène) à 51 % d’ici 2037.
La Thaïlande importe de l’énergie, surtout hydroélectrique, du Laos et de la Malaisie. En 2024, 35 985 GWh ont été importés (+9,7 % par rapport à l’année précédente). Le secteur industriel est le principal consommateur d’électricité (environ 42,1 % de la consommation totale), suivi du résidentiel (29,6 %) et du commercial (25,9 %).
Plus de 35 % de la capacité de production électrique est assurée par les producteurs d’électricité indépendants (IPP – Independent Power Producer), contre 29 % pour l’entreprise d’État Electricity Generating Authority of Thailand (EGAT), le reste provenant des small power producers (SPP) et very small power producers (VSPP).
Les principaux acteurs du marché sont : Electricity Generating Authority of Thailand (EGAT), Metropolitan Electricity Authority (MEA), Provincial Electricity Authority (PEA), RATCH Group, Gulf Energy Development (GULF), Banpu Power, etc.
Opportunités pour l'offre française
Le projet de PDP estime les besoins à 112,4 GW de capacité installée en 2037, nécessitant l’installation de 60,2 GW de nouvelles installation, dont 34,9 GW (58 %) seraient renouvelables, avec une grande majorité solaires (+24,4 GW). La stratégie d’approvisionnement en « électrons verts » auprès des pays voisins se poursuivrait, avec l’intégration de 3,5 GW de nouvelles capacités hydroélectriques à l’étranger, ce qui porterait la part de cette source dans la production d’électricité à 15 % en 2037. Au niveau domestique, des projets de pompage-turbinage sont prévus, pour une capacité totale de stockage d’environ 20 GWh et une puissance de restitution de 2,5 GW.
Le projet de PDP 2024 confirme l’intérêt de la Thaïlande pour le nucléaire en tant que source d’énergie décarbonée apte à remplacer progressivement les centrales fossiles. Il prévoit une capacité nucléaire installée ferme de 600 MW en fin de période, correspondant à deux SMR qui seraient situés dans le Sud et le Nord-Est du pays. L’acceptation publique de l’énergie nucléaire reste cependant un enjeu important, et l’audience publique à laquelle le PDP est soumis constituera un test déterminant à cet égard.
Source :
Energy Policy and Planning Office (EPPO) / DGTRESOR (26/06/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Sous la pression des réglementations occidentales, les entreprises de ces marchés se montrent de plus en plus exigeantes quant aux données environnementales de leurs fournisseurs et sous-traitants. Les grands acteurs privés thaïlandais sollicitent donc régulièrement Business France pour identifier des expertises et des solutions innovantes dans l’analyse et la gestion de l’eau, des déchets et de l’empreinte environnementale des activités.
Les récentes annonces gouvernementales et feuilles de route ouvrent des opportunités dans :
• les énergies renouvelables (solaire, éolien, biomasse, hydrogène) ;
• les technologies de stockage, notamment l’hydrogène ;
• la gestion économe des bâtiments et infrastructures (matériaux recyclés, isolation thermique) ;
• les produits biosourcés issus de la biomasse ou des déchets pour la production d’énergie.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Plusieurs lois et réglementations environnementales encadrent les activités industrielles en Thaïlande :
- Loi sur la protection de l’environnement : elle réglemente les activités industrielles et prévoit des sanctions en cas de non-respect des normes environnementales. Cette loi définit aussi les missions du National Environment Board, chargé de la formulation et de la mise en œuvre des politiques environnementales ;
- Loi sur les substances dangereuses : elle régule la production, l’importation, l’exportation, le stockage et l’élimination des substances dangereuses ;
- Cadre réglementaire encadrant : les évaluations d’impact environnemental que doivent réaliser les entreprises pour analyser l’impact potentiel de leurs projets industriels ; la gestion des déchets générés par les industries ; les normes d’émission de polluants dans l’air et l’eau.
Labels et certifications
Le gouvernement thaïlandais souhaite que les plus de 70 000 usines opérant dans le pays obtiennent la certification « Green Industry » d’ici 2025. Cette certification repose sur les standards élaborés par l’ONUDI (Organisation des Nations unies pour le développement industriel).
Le nouveau PDP prévoit également le développement du règlement « Energy Building Code », destiné à intégrer l’efficacité énergétique (transfert thermique, puissance d’éclairage, climatisation, production d’eau chaude, EnR, etc.) dans les projets de construction. Cette réglementation s’appliquera à neuf catégories de bâtiments dont chaque étage affiche au moins 2 000 m² de surface.
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Les filiales de grands groupes français présents en Thaïlande peuvent être de bons relais locaux (EDF, Schneider Electric, Engie, Tractebel, Ciel et Terre, GreenYellow, Bouygues Thai, etc..).
Il est préférable de travailler avec au moins un partenaire local pour assurer son développement commercial sur ce marché et pouvoir assurer un service après-vente. Accompagné de ce partenaire, vous pourrez alors rencontrer les interlocuteurs locaux adéquats (PTT Group, SCG Group, CP Group, AMATA Corporation, WHA Group, Mitrphol Group, Thai Beverage Public Company Limited, etc…)
La réglementation spécifique
L’approvisionnement en électricité est contrôlé par l’ERC (Energy Regulatory Commission), en fonction du type et de la taille de l’entreprise productrice.
Depuis le récent PDP 2024, les Independent Power Producers (IPP) peuvent désormais vendre leur électricité directement aux consommateurs finaux (auparavant, la vente n’était autorisée qu’à l’EGAT). Les Small Power Producers (SPP) peuvent la vendre à l’EGAT ou à des consommateurs industriels situés à proximité de leur centrale. Les Very Small Power Producers (VSP) produisent surtout de l’énergie renouvelable, destinée à l’autoconsommation.
Pour promouvoir les investissements, le Board of Investment (BOI) met en place des mesures incitant au développement de projets EnR : https://www.boi.go.th/en/index/ .
Niveau de taxation
Membre de l’OMC, de l’APEC et de l’ASEAN, la Thaïlande doit se conformer aux règles formulées par ces instances, principalement en matière de limitation des droits de douane et des quotas. Depuis 2009, l’ASEAN s’est engagée dans la mise en place d’un marché unique sur son territoire, et l’on observe une libéralisation progressive des échanges (biens, services, investissements et capitaux).
Mesures tarifaires pour l’importation des biens en Thaïlande :
• Droits de douane : appliqués uniquement à des catégories bien précises afin de protéger les producteurs locaux et la santé publique.
• TVA : le taux de TVA est habituellement fixé à 7 %.
• Droits d’accise : s’ajoutent, en plus de la TVA, sur certains produits, notamment les produits pétroliers et les automobiles.
Pour davantage d’informations ou en vue d’une implantation, vous pouvez consulter la page « Gérer sa présence à l'étranger et s'implanter ».