Les fondamentaux
Le marché britannique de l’électronucléaire, c’est-à-dire de la production d’électricité par fission nucléaire, évolue fortement. Passée de 21,1 % en 2016 à 16,1% en 2021, la part du nucléaire dans le mix électrique du Royaume-Uni est remontée à 16,9% en 2023. Le parc nucléaire britannique est en plein renouvellement, avec une trentaine de sites fermés et en démantèlement et 3 projets de nouvelles centrales : Hinkley Point C (HPC), Sizewell C (SZC) et Bradwell B (BDB). Cinq centrales nucléaires sont toujours en service et sont exploitées par EDF Energy. Le gouvernement est aussi impliqué dans le développement de Small Modular Reactors (SMR), notamment grâce à un consortium d’entreprises dirigé par Rolls-Royce SMR et dans la recherche de production nucléaire par fission.
Part dans le mix électrique britannique
Pourcentage présentant la part de chacune des sources d'électricité au Royaume-Uni
Opportunités pour l'offre française
De grands groupes et ETI français sont présents au Royaume-Uni. À titre d’exemple, Orano, Framatome, Assystem, Bouygues, Boccard ou Nuvia ont pu bénéficier de leur expérience internationale pour s’implanter. Une étude publiée par Oxford Economics montre que les entreprises britanniques peuvent seulement contribuer à une part située entre 45 et 60 % de la valeur du marché du nucléaire local. Cependant, le Royaume-Uni connaît une période avec de faibles opportunités dans le nucléaire suite à la décision d’EDF de répliquer exactement la chaîne d’approvisionnement de HPC à SZC.
Source :
NARMC
https://www.world-nuclear.org/information-library/country-profiles/countries-t-z/united-kingdom.aspx (30/07/2024)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
La politique de développement de nucléaire civil mise sur deux types de projets :
- Les projets de développement de nouvelles centrales à grande échelle sont dominés par le géant EDF, le gouvernement britannique (actionnaire majoritaire pour SZC) et, dans une moindre mesure, par CGN qui, malgré son retrait de SZC, reste majoritaire pour BDB. Il est donc essentiel pour les entreprises françaises de pouvoir montrer de l’expérience avec l’entreprise EDF.
- Les SMR (Small Modular Reactor), ces unités de moindre échelle, seront décentralisées et pourront alimenter les demandes locales tout en étant rattachées directement au réseau de distribution. Pour développer cette technologie, un récent consortium mené par le géant Rolls Royce a vu le jour pour une unité de production de 470MW.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Pour développer la part du nucléaire dans son mix énergétique, le Royaume-Uni a mis en place un fonds d’investissement de 385 M GBP. L’objectif est de générer in fine un investissement public/privé.
Le fond Advanced Nuclear Fund comprend :
• 215 M GBP d’investissements pour les technologies SMR ;
• 170 M GBP d’investissements pour la recherche et le développement (notamment sur la question de la production d’hydrogène) ;
• 40 M GBP pour soutenir l’ensemble des acteurs de la chaîne d’approvisionnement ;
Le gouvernement britannique a lancé en juillet 2023 le "Great British Nuclear", une initiative pour soutenir la filière nucléaire dans le pays.
Source :
Article the Guardians " Rolls-Royce secures 450 M GBP for mini nuclear reactors venture" (8 novembre 2021)
Article Forum Nucléaire "Small Modular Reactors" (30/07/2024)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Les entreprises françaises devront se familiariser avec l'environnement réglementaire et contractuel du nucléaire civil au Royaume-Uni. En effet, la non-conformité avec les réglementations britanniques et l'absence d'implantation au Royaume-Uni sont considérées comme des freins importants par les principaux acteurs britanniques. En revanche, les fournisseurs ont l'habitude des standards techniques utilisés par les énergéticiens français, et ces standards sont largement repris par EDF Energy dans le cadre du programme Nuclear New Build. Il est fortement recommandé d'identifier en amont des acteurs britanniques pour nouer des partenariats afin d'accéder aux futurs appels d'offre.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Le Royaume-Uni n’est plus membre du Traité Euratom. Afin de respecter ses engagements internationaux et d'assurer la continuité du régime des Garanties nucléaires, le Royaume-Uni a dû procéder au remplacement du système actuel mis en œuvre par Euratom. Le Parlement a adopté une loi en juin 2018 ("Nuclear Safeguards Bill") actant le nouveau régime de garanties mise en œuvre par l'Office for Nuclear Regulation (ONR) sur le territoire national. Sur le plan international, le Royaume-Uni a signé un ensemble d'accords de coopération nucléaire (NCA) nécessaires à la continuité des échanges commerciaux dans le domaine du nucléaire civil avec ses partenaires prioritaires (Commonwealth, Japon, AIEA).
Niveau de taxation
La TVA est de 20 % pour la grande majorité des produits et services.
L’impôt sur les sociétés est au Royaume-Uni de 19 %, soit le taux le plus bas au sein des pays du G20.
Depuis le Brexit et selon l’accord de coopération et de commerce qui lie désormais le Royaume-Uni à l’Union européenne, des droits de douane peuvent désormais s’appliquer aux exportations depuis la France, en fonction des règles d’origine.
Source :
VAT rates on different goods and services - Site gouvernemental
Article Nuclear power - UK Ten point plan for Climate action (30/07/2024)