Les fondamentaux
La Thaïlande est la 2ᵉ économie d’Asie du Sud-Est en termes de PIB. Le pays fait face à d’importantes problématiques environnementales compte tenu de son développement industriel et urbain rapide, initié dès les années 1980. La Thaïlande subit également de plein fouet l’impact du changement climatique : en 2021, le Global Climate Risk Index a classé la Thaïlande au neuvième rang mondial des pays les plus affectés par les événements météorologiques extrêmes (période 2000–2019). La Banque mondiale pointe les risques liés à une hausse importante des températures (entre 0,95 °C et 3,23 °C d’ici les années 2090, selon les scénarios) ainsi qu’une augmentation de la fréquence des sécheresses et inondations, dont le coût économique moyen est estimé à 2,6 Mds USD par an. L’élévation du niveau de la mer représente une menace majeure : plus de 10 % des Thaïlandais vivraient sur des terres susceptibles d’être inondées d’ici 2050 (contre seulement 1 % selon les précédentes estimations), la région de Bangkok étant particulièrement vulnérable.
Certaines villes du Nord (telles Chiang Mai) ont figuré parmi les plus polluées au monde (classements IQAir), notamment en raison de pratiques agricoles de brûlis. À Bangkok, en 2022, environ 72 % de la pollution de l’air était attribuée à la combustion des moteurs.
Les principaux défis auxquels le pays doit faire face sont : la gestion de l’eau (qualité de l’eau, problématiques d’inondation et de sècheresse), la gestion des déchets (en particulier la pollution plastique), et l’amélioration de la qualité de l’air dans les zones urbaines comme agricoles.
Chiffres clés
72 %
Pollution de l’air liée au trafic
25 %
Taux de recyclage des plastiques
Opportunités pour l'offre française
Institutions publiques :
Les feuilles de routes présentées par les autorités thaïlandaises sont l’opportunité d’identifier les secteurs sur lesquels la règlementation thaïlandaise va probablement évoluer :
- La stratégie nationale de gestion des ressources en eau : 2018 – 2037 ;
- Le plan « énergies alternatives » 2015 – 2036 (qui promeut l’usage des unités « Waste to Energy ») ;
- La feuille de route de gestion des déchets plastiques 2018- 2030 ;
- La feuille de route pour la neutralité carbone en 2050 et pour le net zéro émissions de gaz à effet de serre en 2065.
Secteur privé :
Les équipes de Business France Thaïlande ont noté un intérêt croissant de la part des acteurs privés locaux, pour identifier des fournisseurs de solutions ou d’expertise innovantes concernant la gestion de l’eau / des déchets / de leur impact environnemental. En particulier de la part des entreprises thaïlandaises exposées au marché européen : la réglementation environnementale européenne a un effet d’entraînement sur les entreprises fournissant des produits sur ce marché.
Source :
Sources : Grand View Research (31/05/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Sous la pression des réglementations occidentales, les entreprises issues de ces marchés se montrent de plus en plus exigeantes concernant les données environnementales de leurs fournisseurs, sous-traitants etc… À ce titre, les grands acteurs privés thaïlandais sollicitent régulièrement les équipes Business France pour identifier des expertises et des solutions innovantes dans le domaine de l’analyse et de la gestion de l’eau / des déchets / de l’impact environnemental d’une activité.
À mesure que les pressions environnementales et de santé s’intensifient, des opportunités émergent : digitalisation des processus, logiciels d’analyse des émissions, solutions de packaging durable, technologie de conversion des déchets. Les entreprises de conseil et services industriels sont aussi impliquées (projets économes en énergie ou en eau, études d’impact, gestion de projets…).
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Plusieurs lois et réglementations environnementales encadrent les activités industrielles en Thaïlande :
- La loi sur la protection de l’environnement : la plus fondamentale, elle réglemente les activités industrielles et prévoit des sanctions en cas de non-respect des normes environnementales.
- La loi sur les substances dangereuses, qui régule la production, l’import, l’export, le stockage et l’élimination des substances dangereuses ;
- L’évaluation sur l’impact environnemental, que doivent effectuer les entreprises afin d’analyser le potentiel impact sur l’environnement de leurs projets industriels ;
- Des règlementations de gestion des déchets générés par les industries ;
- Des normes d’émissions de polluants de l’air et de l’eau.
- Enfin, une loi sur le changement climatique est en cours d’élaboration (Fonds pour le changement climatique, déclaration des GES, système de quotas d’émissions, …).
Labels et certifications
Le gouvernement thaïlandais affiche la volonté de voir l’intégralité des usines opérant en Thaïlande (plus de 70 000 usines) obtenir une certification « Green Industry » d’ici fin 2025. Cette certification s’appuie sur les standards développés par l’organisation du développement Industriel des Nations Unies. Ces standards ont été créé pour aider les pays en développement à adopter et atteindre un développement soutenable environnementalement.
L’Organisation publique thaïlandaise de gestion des gaz à effet de serre (TGO) promeut un programme d’évaluation du bilan carbone des entreprises en accord avec les normes ISO 14064-1 et 14065, afin de quantifier et certifier leur empreinte carbone.
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Les filiales de grands groupes français présentes en Thaïlande peuvent constituer de bons relais locaux. Il est fortement conseillé de travailler avec au moins un partenaire local pour assurer votre développement commercial sur ce marché et pouvoir garantir un service après-vente. Nous vous conseillons également de planifier des voyages de prospection à l’occasion de salons professionnels tels que Thai Water (dernier événement en juillet 2025) ou Entech Pollutec qui sont des rendez-vous incontournables pour rencontrer les acteurs locaux.
La réglementation spécifique
Afin de promouvoir une croissance économique soutenable, la Thaïlande a renforcé les processus d’évaluation qui encadrent la réalisation de nouveaux projets industriels. Les projets présentant un risque d’impact négatif majeur sur le plan social ou environnemental ne peuvent se poursuivre qu’après la mise en place :
- D’une étude de l’impact environnemental du projet (EIA) et de ses effets sur la santé (HIA) ;
- De la tenue d’une audience publique ;
- De l’obtention d’un avis consultatif de la part d’un organisme indépendant composé de spécialistes de la santé et de l’environnement.
Niveau de taxation
Membre de l’OMC, de l’APEC et de l’ASEAN, la Thaïlande doit se conformer aux règles formulées par ces instances, principalement en matière de limitation de droits de douanes et de quotas. Depuis 2009, l’ASEAN s’est engagée vers la mise en place d’un marché unique sur son territoire et on constate une libéralisation progressive des échanges (biens, services, investissements et capitaux).
Mesures tarifaires pour l’importation des biens en Thaïlande :
- Droits de douane : ils s’appliquent uniquement à des catégories bien précises afin de protéger les producteurs locaux et la santé publique ;
- TVA : Le taux de TVA est régulièrement à hauteur de 7 % ;
- Droits d’accise : ils s’appliquent en plus de la TVA sur certains produits, notamment les produits pétroliers et les automobiles.
Source :
Sources : Revenue Department (Thailand) (31/05/2024)