Les fondamentaux
L’Espagne se distingue comme une superpuissance mondiale de l’élevage porcin, avec un cheptel total avoisinant 34,4 M de porcs. Cela en fait le 1er producteur européen de porc, et le 3e au niveau mondial. L’élevage porcin industriel (porcs blancs) est majoritairement intensif et concentré dans le nord-est (Catalogne, Aragon), tandis qu’environ 3 M de porcs ibériques sont élevés extensivement dans les chênaies du sud-ouest.
En bovins, le cheptel total tourne autour de 6,5 M de têtes, réparties dans ~140 000 exploitations. On trouve à la fois des élevages extensifs de races rustiques et des ateliers d’engraissement intensifs très dynamiques. Le secteur laitier bovin compte environ 770 000 vaches laitières (femelles >24 mois) et ~250 000 génisses de renouvellement, pour une production annuelle de l’ordre de 7,4 M de tonnes de lait en 2024. La production laitière s’organise selon deux modèles : de petites exploitations herbagères dans le Nord, et des fermes plus intensives (en Andalousie et Catalogne) fortement dépendantes du coût de l’alimentation animale.
La production avicole espagnole maintient sa hausse structurelle : en 2024 elle est estimée autour de 1,7 M de tonnes de viande de volaille, après 1,68 Mt en 2023. Le secteur est extrêmement concentré, 10 entreprises représentant près de 90 % de la production.
La filière ovine et caprine reste significative : l’Espagne dispose du plus grand cheptel ovin de l’UE avec ~13,6 M de moutons, et du 2e cheptel caprin avec ~2,3 M de chèvres. La production annuelle de viande ovine est d’environ 106 000 tonnes, et celle de viande caprine près de 9 000 tonnes.
Opportunités pour l'offre française
Le secteur est en quête d’outils et de technologies pour accompagner sa transformation. Les éleveurs cherchent à adopter des solutions de précision, de gestion efficiente de l’eau, ainsi que des équipements pour utiliser des énergies renouvelables sur les exploitations. La digitalisation des élevages est érigée en priorité politique afin de déployer les infrastructures nécessaires et d’éviter que les exploitants ne soient laissés pour compte. Il y a donc un besoin important de nouvelles solutions (capteurs, logiciels de gestion, automatismes…) mais aussi de conseils techniques et de formation pour aider les éleveurs à monter en compétence sur ces outils. Les fournisseurs français ont une carte à jouer, la France étant reconnue pour son expertise en solutions agtech.
Le salon FIGAN s’impose comme le rendez-vous incontournable de l’élevage en Espagne. Ce salon biennal, vitrine des dernières technologies, génétique, nutrition, bien-être et santé animale, est une occasion privilégiée de rencontrer les opérateurs espagnols : coopératives, importateurs-distributeurs, organisations professionnelles. La prochaine édition aura lieu en 2027.
Source :
MAPA, FEAGAS, INTERPORC, ASICI, PROVACUNO, INTEROVIC, ALIANZA, INLAC, ANICE, CESFAC, EUROSTAT (06/08/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Les domaines d’expertise particulièrement recherchés incluent : la gestion des déjections et déchets d’élevage (traitement des lisiers, méthanisation pour produire de l’énergie verte), les systèmes d’économie d’eau (recyclage, irrigation de précision pour les cultures fourragères), les équipements réduisant les émissions polluantes, ainsi que les outils de suivi de la performance environnementale (capteurs de climat). L’amélioration du bien-être animal est également un axe clé : les éleveurs s’intéressent aux solutions de monitoring de la santé animale, aux équipements d’élevage plus respectueux des animaux, et aux alternatives à l’usage d’antibiotiques.
Toute expertise permettant de concilier productivité de l’élevage, respect de l’animal et protection de l’environnement sera très appréciée.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
L'Espagne applique strictement les directives européennes telles que la Directive Nitrates – qui impose des limites d’épandage et a conduit à classer certaines zones d’élevage intensif (ex. Catalogne) en zones vulnérables, avec des restrictions sur l’extension de nouveaux élevages pour protéger les eaux. En 2024, l’Union européenne a également révisé la Directive sur les Émissions Industrielles (IED), abaissant les seuils de taille des élevages soumis à autorisation. Cela implique qu’à l’avenir davantage de fermes (y compris de taille moyenne) devront se conformer à des exigences environnementales strictes en matière d’émissions atmosphériques et de gestion des effluents, sous peine de lourdes sanctions. Les éleveurs espagnols s’inquiètent de l’impact financier de ces mesures, qui pourraient menacer la viabilité des petites structures si aucune flexibilité n’est accordée.
Labels et certifications
L’Espagne renforce en 2024 le cadre réglementaire de l’élevage pour répondre aux enjeux environnementaux et de bien-être animal. La Directive Nitrates limite les épandages et classe certaines zones (ex. Catalogne) comme vulnérables, restreignant l’extension des élevages. La révision européenne de la Directive sur les Émissions Industrielles abaisse les seuils de taille, soumettant davantage de fermes à des obligations strictes sur les émissions et la gestion des effluents.
En parallèle, le Décret-Royal 159/2023 (mars 2025) impose plus d’espace par animal, des zones d’isolement, des systèmes de mesure des gaz et de nouvelles normes d’alimentation et d’enrichissement.
Source :
MAPA, FEAGAS, INTERPORC, ASICI, PROVACUNO, INTEROVIC, ALIANZA, INLAC, ANICE, CESFAC, EUROSTAT (06/08/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Il est recommandé de s’appuyer sur des importateurs-distributeurs spécialisés déjà bien implantés dans les circuits d’approvisionnement des élevages (fourniture d’aliments, de matériel d’élevage, de services vétérinaires…). Ces partenaires disposent du réseau client approprié.
Par ailleurs, participer aux salons et événements professionnels est un excellent moyen de nouer des contacts. Des rendez-vous comme le salon FIGAN à Saragosse (tous les deux ans), ou d’autres foires régionales de l’agriculture et de l’élevage, rassemblent de nombreux décideurs (coopératives, intégrateurs, grandes exploitations, vétérinaires, etc.). La présence sur ces salons accroît la visibilité de l’offre française et permet des démonstrations produit adaptées au contexte espagnol.
La réglementation spécifique
Les échanges d’animaux vivants entre la France et l’Espagne suivent les règles sanitaires de l’UE, avec des exigences renforcées en cas de circulation de maladies (FCO, MHE) : vaccination, désinsectisation et certificats sanitaires peuvent être requis selon les zones d’origine et de destination.
Pour le matériel génétique et les médicaments vétérinaires, la réglementation est harmonisée au niveau européen, mais l’Espagne impose des contrôles et certifications standard. Il est recommandé de vérifier auprès des autorités compétentes la conformité des produits avant expédition.
Niveau de taxation
En Espagne, la TVA générale est de 21 %, applicable aux biens et services, y compris équipements et intrants pour l’élevage. Deux taux réduits s’appliquent : 10 % pour de nombreux intrants destinés à l’alimentation animale, et 4 % pour les produits alimentaires de première nécessité, taux abaissé temporairement à 0 % jusqu’au 1ᵉʳ octobre 2024, puis relevé à 2 %. Il est essentiel de vérifier la liste des produits concernés avant importation ou vente.
Source :
MAPA, FEAGAS, INTERPORC, ASICI, PROVACUNO, INTEROVIC, ALIANZA, INLAC, ANICE, CESFAC, EUROSTAT (06/08/2025)