Les fondamentaux
L'élevage a contribué à 16,6 % de l’économie agricole indonésienne en 2024. Le secteur est concerné par la campagne d’autosuffisance de la production animale engagée en 2011 par les autorités indonésiennes. La mise en place d'un programme de repas nutritionnels scolaires gratuits, débutée en 2025 à l'initiative du Président de la République, Prabowo Subianto, rend cet objectif d'autant plus prégnant et nécessite un développement massif du cheptel de vaches laitières. Le secteur est, de manière générale, confronté à plusieurs difficultés et enjeux : usage excessif d’antibiotiques, faiblesses en matière de transport du bétail, manque de traçabilité, chaîne du froid limitée, abattoirs non conformes, épizooties. Pour y répondre, le gouvernement a lancé un plan d’actions national (2025–2029) visant à renforcer l’approche « One Health » et à encadrer l’usage des antimicrobiens.
S'agissant des différents filières :
- la filière avicole est auto-suffisante, à plus de 3,7 Mds de têtes par an.
- sur la filière ovine / bovine, à l'exception de quelques méga-fermes, les exploitations sont généralement de petite taille, regroupées autour de structures privées fournissant équipements et formation.
- l’Indonésie est le 3e producteur mondial en volume de produits de la mer, avec une production de 24,57 M T en 2024, dont 7,39 M T pour la pêche et 17,18 M T pour l’aquaculture, et le 4e en valeur à 14 Mds USD. Les productions aquacoles indonésiennes sont pour la plupart destinées à l’export, tels que les crevettes, poissons pélagiques (thon listao et maquereau), céphalopodes et crabes, algues, perles, mérou ou encore poissons d'ornement.
Chiffres clés du secteur de l'élevage en Indonésie (2024)
> 3,7 Mds
têtes / an
Volailles
24,92 M
têtes
Cheptel ovin
12,23 M
têtes
Cheptel bovin
4,2 M
têtes
Cheptel porcin
Opportunités pour l'offre française
Opportunités non-exhaustives :
- Santé et génétique animales : opportunités identifiées dans le domaine des biotechnologies, méthodes de cartographie génétique afin d’identifier les animaux résistants aux maladies ainsi que les gènes présentant des anomalies.
- Technologies pour la production laitière et de viande bovine : techniques pour l’amélioration de la performance et des rendements des fermes et des troupeaux, efficacité de la chaîne de valeur des produits laitiers, etc. Les équipementiers français sont en effet susceptibles d'intéresser les donneurs d'ordre locaux dans le domaine de l’optimisation de l’engraissement des bovins, ainsi que dans celui de la production laitière pour une augmentation des rendements. La taille du cheptel laitier doit également augmenter de manière significative pour répondre aux objectifs d’autosuffisance en lait visés par le gouvernement. Les besoins en expertise le long de la chaîne de production sont donc importants, y compris en aval. Les abattoirs indonésiens ont, en effet, un besoin fort en équipements, ainsi que de formation en matière de gestion de l’hygiène et des déchets.
Source :
Ministère indonésien de l’Agriculture (Kementerian Pertanaian) ; ministère indonésien des Affaires Maritimes et de la Pêche (KKP)
Photo de Suvrajit S. sur Unsplash (02/09/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Pour illustration :
- des pratiques agricoles durables, utilisant les technologies de l'information et de la communication, sont nécessaires de toute urgence pour stimuler la production agricole et lutter contre un indice élevé de faim en Indonésie (GHI de 16,9 en 2022) ;
- les secteurs indonésiens de l'agriculture, de la pêche et de l’industrie agroalimentaire ont besoin de solutions de stockage et d’amélioration de la gestion des chaînes d’approvisionnements ainsi que de la chaîne du froid en aval ;
- des start-up indonésiennes "digitalisent" le secteur de l'aquaculture telles Aruna, Iwa-Ke, fisHby, fishlog, JALA, InFishta, Growpal, Mina Ceria, Venambak, avec l'utilisation de solutions d’objets connectés, malgré la faillite d'eFishery ;
- les besoins en technologies de fabrication intelligente ainsi que de suivi et de maintien de la température dans les fermes d’élevage des vaches laitières sont également importants.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
De manière non-exhaustive, un certain nombre de textes législatifs ou réglementaires, normes et standards environnementaux s'appliquent à aux industries de l'élevage, la pêche ou l'aquaculture en Indonésie :
- Loi n° 22/2019 relative aux systèmes agricoles durables.
- Autorisations environnementales voire études d'impact environnemental dites "AMDAL" pour les sites de production.
- Loi n° 31/2004 amendée par la Loi n°45/2009 sur la pêche et l’aquaculture et ses textes d'applications.
- Loi n° 41/2014 sur l’élevage et ses textes d'application.
- En vertu de la loi n° 22/1999 sur l'administration régionale, et dans le contexte du processus de décentralisation, les gouvernements provinciaux sont tenus responsables de la gestion, de l'utilisation et de la conservation des ressources marines sur leur propre territoire, dans la limite des eaux territoriales.
Labels et certifications
- Des normes "SNI", obligatoires ou volontaires, ont été édictées par l'Agence de Standardisation nationale (BSN) pour un certain nombre de solutions pour l'élevage.
- L’Indonésie constituant le 1er marché halal au monde (population à 86,7 % musulmane), une certification halal des solutions pour l'élevage peut constituer un différentiateur.
- Elément important du système d'assurance qualité et de contrôle de la sécurité des produits de la mer ("SJMKHP"), l'Indonésie dispose de son propre système de certification des pratiques aquacoles, avec le "CBIB" pour les bonnes pratiques d'aquaculture et le "CPIB" pour l'étape de reproduction. Il s'agit d'exigences pour l'exportation vers l'UE.
- Etc.
Source :
Ministère indonésien des Affaires maritimes et de la Pêche (KKP)
(02/09/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Sauf à établir une filiale, le recours à un partenaire commercial local (distributeur, intégrateur, etc.) apparaît inévitable pour la commercialisation de solutions pour l'élevage sur le marché indonésien. Les démarches d'importation de produits physiques doivent, en effet, être réalisées par le biais d’une société de droit local possédant une licence d'importation "API-P" (pour des intrants) ou "API-U" (pour des produits finis), susceptible de les enregistrer ou les faires certifier auprès des autorités compétentes. Le choix de celui-ci est donc critique : connaissance du marché, des réglementations et des circuits de distribution. Les technologies, solutions, services, machines ou équipements proposés doivent être éprouvés et faire l'object d’un point de présence et service après-vente local.
La réglementation spécifique
Considérations non-exhaustives :
- Des exigences d'enregistrement existent pour un certain nombre de solutions pour l'élevage.
- L'importation de machines d'occasion n'est pas formellement interdite, mais est strictement réglementée et soumise à conditions.
- Des seuils de localisation peuvent s'appliquer aux procédures d'achats publics via le programme "P3DN" (existence de certifications dites "TKDN" des solutions locales).
- L’importation de produits OGM (qu’ils soient d’origine animale, végétale ou autre) est interdite, sauf autorisation spécifique des autorités indonésiennes.
- Les produits d’origine animale (ruminants) doivent être conformes à la réglementation sanitaire n° 2/PERMENTAN/PK.440/2/2017 et indemnes de maladies selon l’Organisation mondiale de la Santé animale (OMSA).
Niveau de taxation
- A l'exportation de solutions pour l'élevage :
• Des droits de douane - de 0 % à 15 % pour ce secteur - sont appliqués sur les biens et marchandises physiques importés, fonction des codes SH et origines.
• Une Withholding Tax ou "PPh" (Pajak Penghasilan), calculée sur la valeur CIF + droits de douane, est prélevée à la source par l’importateur pour les biens et marchandises (taux normal de 7,5 %, réduit à 2,5 % avec une licence d'importation "API") ou le client pour des services et Royalties, le cas échéant (taux normal de 20 %, réduit à 10 % pour la France).
• Une TVA de 11 % s'applique tant aux biens et services importés que ceux produits localement, supportée par le client final. A l'importation, une avance de TVA appelée "PPn" (Pajak Pertambahan Nilai) est due par l’importateur sur la valeur CIF + droits de douane.
- En cas d'implantation en Indonésie, le taux normal de l'impôt sur les sociétés est de 22 %.
Source :
Ministère indonésien de l’Agriculture (Kementerian Pertanaian) ; ministère indonésien du Commerce (Kemendag) ; Indonesia National Trade Repository (INTR) (02/09/2025)