Les fondamentaux
Avec une valeur de 22,1 Mds EUR, la filière animale représente 33 % de la production agricole italienne. En 2023, la production totale du secteur est quasiment stable, hormis la basse importante qui a affecté la production de viandes bovines (- 2,6 % vs 2022).
Les grands élevages intensifs, majoritairement situés dans le nord du pays (Plaine du Pô), représentent l’essentiel de la production de viande ou de lait. Concernant le nombre d’élevages, en 2023 on recensait 127 557 élevages bovins (en baisse de 2,7 % vs 2022) dont 68 % concernait les élevages à viande, 18,9 % les élevages à lait et 13,1 % les élevages mixtes. Le nombre total des vaches laitières était de 2,61 M têtes (en baisse de 2,6 % vs 2022).
Les élevages avicoles s’élevaient à 10 604 (+ 4,3 %, avec un cheptel de 147 M têtes), les porcins à 106 780 (- 11,6 %, 8,4 M têtes) et les ovo caprins à 131 281 (- 0,8 %, 7 M têtes).
Il existe dans les pays des associations professionnelles dédiées aux filières de la zootechnie. Les filières sont structurées avec les abattoirs pour les élevages bovins à viande, porcins et une organisation intégrée pour le veau (Veronesi, Vercelli) et la volaille (Aia, Amadori et Fileni), où 86 % des élevages avicoles italiennes de poulets de chair ont conclu un contrat de filière.
INALCA est le leader de la filière bovine italienne, VERONESI celui de la filière avicole et OPAS est la principale OP dans la filière porcine.
La production d’alimentation bovine a atteint 3,7 M t (24,3 % sur le total alimentation animale) alors que celle porcine a atteint 4 M t (part de 25,8 %). L’Italie est fortement dépendante des importations étrangères (Amérique du Sud et Europe de l’Est).
Principales solutions d’élevages importées par l’Italie depuis la France (2023)
Opportunités pour l'offre française
L’Irlande, l’Allemagne et la Pologne gagnent des parts de marché dans l’exportation de broutards. Les professionnels italiens insistent sur l’importance de la vaccination des bovins français et se disent prêts à payer plus pour des animaux vaccinés.
Les produits et services à forte valeur ajoutée intéressent les professionnels italiens : par ex. les graisses de contournement du rumen et le lait reconstitué.
Bien que le marché italien soit fortement concurrentiel, les opérateurs du secteur soulignent un manque d’innovation dans le secteur animal. Toutes solutions innovantes peuvent trouver des débouchés.
Les solutions automatisées pour la traite des vaches sont de plus en plus utilisées en Italie (dans 50 % des élevages laitiers), permettant également la détection des problèmes de santé. Les perspectives sont bonnes aussi pour les systèmes automatisés pour l’alimentation bétail. Les 2 solutions pallient au manque de main-d'œuvre.
Les solutions pour combattre la chaleur estivale (ventilateurs avec capteurs 4.0, automatisation de la litière, systèmes de refroidissement) et pour produire des bioénergies sont recherchées.
Source :
GTA – S&P Global (Standard & Poor's), CRPA, INFORMATORE ZOOTECNICO (01/07/2024)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
La bonne santé des jeunes animaux importés devient un aspect incontournable pour les éleveurs italiens à ne pas négliger.
Concernant l’alimentation bétail et le precision farming, les entreprises françaises doivent être en mesure de proposer des solutions innovantes et à forte valeur ajoutée.
Des contacts réguliers avec les éleveurs et un SAV local sont essentiels, d’où l’importance de collaborer avec des distributeurs locaux pour bien approcher le marché.
Les opérateurs italiens s’attendent à une bonne réactivité, une standardisation de la qualité et la mise à disposition de matériel explicatif avant d’entamer une collaboration.
Dès l’introduction du CLASSYFARM (outil de surveillance de l’utilisation d'antibiotiques dans les élevages) et les demandes des enseignes GMS, les éleveurs cherchent des alternatives aux produits pharmaceutiques (phytosanitaires/phytopharmaceutiques et naturels).
Labels et certifications
Depuis 2017, le ministère de la Santé italien a introduit le Classyfarm, surveillant l’usage des antibiotiques dans les élevages, les classant selon leur niveau de risque et les comparant à la médiane nationale, régionale et locale. En 2023, Classyfarm est nécessaire pour accéder aux fonds de l’Eco-schéma 1 de la PAC.
Depuis 2019, un « Plan National pour le Bien-être Animal » (PNBA) a été mis en place.
En 2022, le Système de Qualité National pour le Bien-être Animale (SQNBA) a été lancé, prévoyant l'adhésion volontaire des agriculteurs à un cahier des charges en matière de bien-être des animaux supérieur aux normes EU, visant à réduire l'utilisation d'antibiotiques et à un élevage plus durable.
Source :
Food Web, Informatore Zootecnico, Site internet des opérateurs, ministère italien des Politiques Agricoles, Site internet d'ACCREDIA (01/07/2024)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Animaux :
- Commerçants et importateurs en bestiaux français ou italiens, courtiers italiens ;
- Éleveurs, coopératives, OP.
Équipements et nutrition animale :
- Partenaires italiens, importateurs/distributeurs de matériaux pour les animaux ;
- Élevages.
L’Italien est un homme de contact et s’attend une réactivité après les premiers échanges. Il est recommandé de soigner la tenue vestimentaire, la posture et la convivialité dans le dialogue.
Salons spécifiques :
- FOIRES ZOOTECHNIQUES DE CREMONE : (Crémone, novembre 2024) ;
- FIERAVICOLA, salon dédié aux opérateurs italiens du secteur avicole (Rimini, mai 2025) ;
- FIERAGRICOLA, salon agricole biennal (Vérone, janvier 2026) ;
- FIERA AGRICOLA ZOOTECNICA ITALIANA, salon pour les solutions pour les élevages (Montichiari, octobre 2024).
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Pour exporter des produits d’origine animales ou contenant des ingrédients d’origine animale en Italie, il est obligatoire de notifier les expéditions aux services vétérinaires UVAC. La notification doit être effectuée 24h avant la livraison prévue et doit inclure les informations suivantes : le fournisseur, le numéro d'agrément CE et le code douanier.
Niveau de taxation
TVA :
- 10 % pour toutes les viandes et charcuteries ;
- 22 % pour les entreprises italiennes actives dans le tranchage et emballage de viande et de charcuterie.
Source :
ministère italien des Politiques Agricoles, Site internet des foires et des salons (01/07/2024)