Les fondamentaux
Les Pays-Bas, malgré leur petite taille (42 508 km²), comptent beaucoup d’animaux d’élevage. En 2025, on en dénombre environ 114,8 millions, toutes espèces confondues. L’élevage reste un secteur important et moderne. Le pays compte environ 1,55 million de vaches laitières réparties sur 15 000 fermes. Ces fermes sont moins nombreuses qu’avant, mais elles sont plus grandes. C’est pareil pour les porcs : 10,2 millions de têtes pour 3 400 élevages. Le secteur avicole est aussi très développé, avec 41 millions de poulets de chair (600 fermes) et 33,5 millions de poules pondeuses (850 fermes). Les bovins viande (850 000 têtes) et les moutons (640 000 têtes) sont moins présents. Même si certains chiffres baissent un peu, l’élevage reste un pilier de l’agriculture néerlandaise.
évolution du nombre d'exploitations d'élevages
Evolution entre 1950 et 2023 du nombre d'exploitations d'élevages aux Pays-Bas
Opportunités pour l'offre française
La pression réglementaire sur les émissions, la réduction des cheptels et la recherche de durabilité créent une forte demande en technologies innovantes. Les entreprises françaises peuvent se positionner sur des besoins très concrets : automatisation, gestion des effluents, capteurs de bien-être animal, alimentation de précision, ou encore outils de pilotage des performances.
Filière porcine : malgré une baisse du nombre d’élevages, les exploitations restantes investissent massivement pour rester compétitives. Cela ouvre des opportunités pour les fournisseurs français de solutions de biosécurité, ventilation intelligente, traitement des lisiers, et suivi sanitaire. Les outils connectés et les services de conseil intégrés sont particulièrement recherchés.
Filière laitière : très robotisée, la filière néerlandaise cherche à optimiser encore la gestion des troupeaux et la rentabilité. Les solutions françaises en robotique complémentaire (alimentation, raclage, monitoring), logiciels de gestion de données, capteurs de santé ou nutrition durable peuvent répondre à une demande forte.
Source :
Chambres d’agriculture France, INRAE et Wageningen university (15/09/2024)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Les Pays-Bas attendent des solutions d’élevage qui répondent à deux priorités : la réduction des émissions et le bien-être animal. Le « convenant pour un élevage digne » impose progressivement l’abandon de pratiques comme la coupe des queues ou le confinement extrême, créant une demande pour des équipements favorisant le comportement naturel des animaux. En parallèle, les exploitations doivent réduire drastiquement leurs émissions d’ammoniac, ce qui stimule l’intérêt pour des technologies de traitement de l’air, d’alimentation de précision et de gestion des effluents. Ces besoins ouvrent des opportunités concrètes pour l’offre française.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Aux Pays-Bas, la réglementation environnementale impose des normes strictes à l’élevage. L’AMvB « Dierwaardige Veehouderij » prévoit dès 2025 plus d’espace, de lumière et moins de nuisances. En parallèle, l’élevage bovin est ciblé pour sa forte émission de méthane, un gaz 30 fois plus puissant que le CO₂. Les autorités et les éleveurs investissent donc dans la sélection génétique, les capteurs et les additifs alimentaires pour réduire ces émissions. Ces exigences créent une forte demande en solutions techniques innovantes.
Labels et certifications
Aux Pays-Bas, les solutions pour l’élevage doivent répondre à des critères stricts pour accéder à certains labels. Le label "On the way to PlanetProof", géré par SMK, certifie les produits issus d’exploitations durables, incluant le bien-être animal, la réduction des émissions et l’usage responsable des ressources. Pour les équipements et bâtiments d’élevage, la "Maatlat Duurzame Veehouderij" (MDV) définit les normes environnementales à respecter pour bénéficier d’avantages fiscaux (MIA/Vamil). Ces certifications orientent fortement les choix d’investissement des éleveurs néerlandais.
Source :
NRC, Rijksoverheid, maisexpert, SMK (02/01/2024)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Aux Pays-Bas, les partenaires clés sont des exploitants technophiles, des coopératives, des centres d’innovation et des intégrateurs de filière. L’approche commerciale doit être collaborative et orientée solution. Le programme Integraal Aanpakken montre que les innovations sont testées en réseau avec les éleveurs, chercheurs et autorités, dans une logique de co-développement. Le Convenant Dierwaardige Veehouderij souligne aussi l’importance d’un bon modèle économique pour les agriculteurs : les fournisseurs doivent démontrer un retour sur investissement clair et une compatibilité avec les normes environnementales et sociétales
La réglementation spécifique
La réglementation de l’Union européenne s’applique en la matière.
Mais les Pays-Bas renforcent tout de même leur cadre réglementaire pour l’élevage avec l’AMvB « Dierwaardige Veehouderij », qui impose des normes strictes sur le bien-être animal et l’environnement. Les exploitations doivent offrir plus d’espace, limiter le confinement et réduire les nuisances. Ce cadre est étroitement lié au « Convenant Dierwaardige Veehouderij », qui prévoit aussi des objectifs de réduction des émissions d’ammoniac et de méthane. Ces exigences stimulent la demande en solutions techniques : ventilation, gestion des effluents, capteurs et équipements favorisant le comportement naturel des animaux.
Niveau de taxation
La BTW (Belasting Toegevoegde Waarde) est l’équivalent de la TVA.
Trois taux sont applicables :
- taux standard (« hoogtarief ») : 21 % = vente d’animaux vivants (races bovines, ovines, porcins, caprins, équins) ainsi que de viande destinée à la boucherie ou au repeuplement ;
- taux réduit (« laagtarief ») : 9 % = biens et services agricoles
- taux nul (« vrijstelling ») : 0 %
Source :
Integraalaanpakken, rijksoverheid et KNS (30/10/2024)