Les fondamentaux
Le secteur industriel manufacturier reste un pilier de l’économie indonésienne, contribuant à hauteur de 19 % du PIB en 2024 (soit environ 257 Mds USD). Les exportations manufacturières non pétrolières ont progressé de +5,33 % par rapport à 2023, tirées notamment par les métaux précieux, représentant 74 % des exportations totales. Les sous-secteurs moteurs incluent plus généralement l’agrolimentaire, l'aval minier dont la métalllurgie, l'aval pétrogazier et la pétrochimie, la chimie, le pharmaceutique ou encore l'automobile.
L'Indonésie bénéficie d'une main-d'œuvre abondante (plus de 180 M d'habitants ont entre 15 et 59 ans) et bon marché, ce qui a pu, à un moment donné, masquer la nécessité d'adopter des innovations technologiques au sein des industries pour gagner en compétitivité. Cependant, le pays a entamé une avancée significative pour combler ces retards et accroître la valeur ajoutée de ses industries. Des initiatives gouvernementales ont été mises en place, telles que la stratégie "Making Indonesia 4.0" de 2018, qui vise à faire de l'Indonésie l'une des 10 premières économies mondiales d'ici 2030 grâce à la transformation numérique.
7 secteurs clés sont ainsi ciblés comme prioritaires pour l’intégration et l’adoption de nouvelles technologies : l'alimentation et les boissons, le textile, l'automobile, les produits chimiques, l'électronique, les dispositifs médicaux et les produits pharmaceutiques. En outre, 5 familles de technologies sont privilégiées : l'intelligence artificielle (IA), l'Internet des objets (IoT), la robotique, l'impression 3D, et les technologies immersives (AR/VR).
Opportunités pour l'offre française
L’Indonésie reste confrontée à plusieurs défis dans l’adoption à grande échelle des technologies de l’industrie 4.0, en particulier dans le secteur manufacturier :
- Limites d’accès aux données industrielles et à l’interopérabilité des systèmes.
- Manque d’infrastructures numériques de qualité, bien qu’en nette amélioration (déploiement de la fibre, connectivité satellitaire, cloud national).
- Compétences techniques et numériques, malgré les efforts de formation via des centres comme PIDI 4.0.
- Coûts d’investissement élevés pour l’automatisation et la transformation digitale.
- Vulnérabilité persistante en cybersécurité, dans un contexte de digitalisation rapide.
Face à ces défis, le gouvernement indonésien reste mobilisé pour stimuler l’émergence de l’industrie du futur à travers plusieurs initiatives structurante : le programme "Making Indonesia 4.0", qui demeure la feuille de route nationale pour la modernisation industrielle ; la stratégie "Indonesia Digital 2045" ; le projet “100 Smart Cities” ; la montée en puissance du centre PIDI 4.0.
Source :
Ministère indonésien de l'Industrie (Kemenperin)
(28/07/2025)
Responsabilité sociétale
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Le développement de technologies durables continuera à être au centre de l'attention du gouvernement, dans la mesure où il est lié aux efforts du pays et des entreprises pour améliorer la compétitivité de l'industrie indonésienne et respecter les engagements en matière de neutralité carbone.
Au niveau législatif, la Loi sur la Protection et la Gestion de l’Environnement (Loi n° 32/2009) est la base du cadre réglementaire environnemental en Indonésie. Elle établit les principes de protection et de gestion de l’environnement et s’applique notamment à la sphère industrielle. Des standards d'industrie verte (eau, énergie, déchets, etc.) sont également déployés par le Green Industry Center du ministère de l'Industrie, couvrant de nombreux domaines industriels.
Labels et certifications
Des normes "SNI", obligatoires ou volontaires, ont été édictées par l'Agence de Standardisation nationale (BSN) pour un certain nombre de technologies et solutions.
Il existe, par ailleurs, plusieurs labels et certifications publics pour les acteurs industriels opérant en Indonésie, dont :
- "Proper", programme du ministère de l'Environnement d'évaluation des performances de l'entreprise en matière de gestion environnementale ;
- "Industri Hijau", certification du ministère de l’Industrie pour les entreprises donnant la priorité au concept d'efficacité, utilisant des ressources renouvelables et des technologies à faibles émissions et respectant les normes de l'industrie verte, etc.
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
- Pour la vente de services / solutions SaaS, il est possible de servir le marché indonésien en direct depuis l'étranger. Cf. infra la fiscalité applicable.
- Le recours à un partenaire local peut néanmoins s'avérer préférable s'agissant de solutions technologiques :
• Intégrateur : partenaire idéal pour des projets technologiques complexes ou nécessitant des services d'intégration, il doit disposer de projets identifiés à son portefeuille.
• Distributeur ou agent, devant pouvoir compter sur un réseau commercial établi.
- L'opportunité d'ouvrir un bureau de représentation voire une filiale est, par ailleurs, fonction du type de services ou solutions technologiques vendus ; une présence de l’entreprise au plus près de ses clients et partenaires constituant un atout clé (proactivité, accompagnement, etc.).
La réglementation spécifique
Considérations non-exhaustives :
- Des exigences d'enregistrement existent pour un certain nombre de solutions industrielles.
- L'importation de machines d'occasion n'est pas formellement interdite, mais est strictement réglementée et soumise à conditions.
- Des seuils de localisation peuvent s'appliquer aux procédures d'achats publics via le programme "P3DN" (existence de certifications dites "TKDN" des solutions locales).
- Les règlements n° 176/2009, n° 76/2012 ou encore n° 188/2015 du ministère des Finances portent sur l'exonération des droits de douane pour l'importation d'intrants industriels. Pour pouvoir bénéficier d'une exemption conditionnelle, le client final doit solliciter le ministère de l'Investissement (BKPM) ; l'exonération de droits de douane étant valable 2 ans.
Niveau de taxation
- A l'exportation de biens et services :
• Des droits de douane sont appliqués sur les biens et marchandises physiques importés, fonction des codes SH et origines.
• Une Withholding Tax ou "PPh" (Pajak Penghasilan), calculée sur la valeur CIF + droits de douane, est prélevée à la source par l’importateur pour les biens et marchandises (taux normal de 7,5 %, réduit à 2,5 % avec une licence d'importation "API") ou le client pour des services et Royalties y compris de type SaaS (taux normal de 20 %, réduit à 10 % pour la France).
• Une TVA de 11 % voire 12 % (catégories luxe) s'applique tant aux biens et services importés que ceux produits localement, supportée par le client final. A l'importation, une avance de TVA appelée "PPn" (Pajak Pertambahan Nilai) est due par l’importateur sur la valeur CIF + droits de douane.
- En cas d'implantation en Indonésie, le taux normal de l'impôt sur les sociétés est de 22 %.
Source :
Business France (28/07/2025)