Les fondamentaux
L'industrie agroalimentaire aux Etats-Unis reste l'une des plus importantes du pays, représentant environ 5 % du PIB, selon l’USDA.
Le marché des produits alimentaires et boissons conditionnées était estimé à 980,8 Mds USD en 2024 et devrait atteindre 1 378,7 Mds USD d’ici 2032, porté par la croissance de la population et de la consommation.
Les dépenses alimentaires totales ont atteint 2 630 Mds USD en 2024 - contre 2 530 Mds USD en 2023 - portés par 1 540 Mds USD hors domicile (58,5 % du total, +5 % / 2023) et 1 090 Mds USD pour la restauration à domicile (+3 % / 2023).
Les produits gourmets connaissent une forte dynamique avec 221,5 Mds USD de ventes estimées en 2024 (+7 % vs 2023) et un taux de croissance annuel composé (TCAC) prévu de 5,4 % entre 2023 et 2027, selon la Specialty Food Association, soulignant l’engouement croissant des consommateurs pour les offres premium et différenciantes.
Acheteurs de produits gourmets par génération
Les jeunes générations sont les principaux acheteurs de produits gourmets, avec un engagement fort des Millennials et de la Gen Z.
Opportunités pour l'offre française
Les produits « naturels », bio, sans OGM, sans gluten, faibles en glucides ou sans lactose répondent aux tendances alimentaires américaines, avec une demande croissante pour de la transparence, traçabilité et qualité. Les produits français, perçus comme authentiques et qualitatifs, bénéficient d’un positionnement favorable. Le e-commerce favorise les pure-players, réduisant les intermédiaires et améliorant les marges, particulièrement pour les PME françaises. Les clean labels, très recherchés par les consommateurs premium, valorisent les produits français formulés avec peu d’ingrédients et sans additifs. Enfin, le "private label" haut de gamme en GMS se développe, offrant aux fabricants français l’opportunité de produire sous la marque du distributeur tout en garantissant qualité et différenciation.
Source :
Business France
Statista (15/09/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Les consommateurs exigent transparence, clean label et filières durables, valorisant les produits peu transformés et sans additifs. La technologie devient un atout : kits repas, emballages interactifs et applications facilitent le quotidien et personnalisent l’offre. La nutrition ciblée gagne en importance, avec des bénéfices fonctionnels pour la santé cognitive, digestive ou cardiovasculaire, surtout chez les 40 ans et plus. Ces attentes se combinent à l’intérêt pour saveurs internationales, textures innovantes et formats à partager, renforçant engagement et expérience sociale.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
En 2024, la lutte contre le gaspillage alimentaire reste prioritaire aux États-Unis, où plus d’un tiers de la nourriture est perdue chaque année, avec des disparités régionales importantes, un impact économique et environnemental considérable. En réponse, plusieurs initiatives fédérales et locales ont été renforcées en 2024 :
- Le programme U.S. Food Loss and Waste 2030 Champions vise à réduire ce gaspillage de 50 % d’ici 2030, impliquant entreprises, institutions et collectivités.
- L’EPA publie de nouvelles directives pour des pratiques durables, tandis que des États comme la Californie renforcent les réglementations sur le compostage, les biodéchets et la réduction des emballages plastiques.
Labels et certifications
En 2024, les ventes de produits bio aux États-Unis ont atteint 71,6 Mds USD (+5,2 %). Les labels alimentaires se multiplient pour répondre à des attentes en santé, durabilité, éthique et régimes spécifiques. Les plus répandus :
- USDA Organic (≥95 % bio, sans OGM),
- Non-GMO Project Verified,
- Certified Gluten-Free (<10 ppm),
- Certified Vegan (sans produit animal ni test animal),
- Keto Certified (faible glucides, sans sucres ajoutés),
- Whole30 Approved (sans sucres, céréales, légumineuses, MSG ou sulfites).
L’USDA et la FDA renforcent la transparence avec des règles pour la viande cultivée et l’outil AI "Elsa" de la FDA, pour améliorer l'analyse des données et étiquetage.
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Pour réussir aux États-Unis, une entreprise française doit comprendre la structure du marché, ses spécificités et maîtriser sa logistique. Il est conseillé d’adopter une approche régionale, sur ce pays à 50 marchés, ciblant des distributeurs spécialisés ou importateurs locaux selon le type de produit (gourmet, bio, clean label). Les partenariats avec des plateformes e-commerce permettent de tester le marché. Etre présent sur le marché pour rencontrer des acheteurs clés autour de salons phares de l'industrie. Pour les entreprises plus matures, envisager une implantation directe ou le rachat d’un acteur local peut faciliter les démarches réglementaires et logistiques.
La réglementation spécifique
L’importation alimentaire aux États-Unis est encadrée par plusieurs agences fédérales.
- La FDA exige l’enregistrement des établissements étrangers, la notification des expéditions et la conformité aux normes d’étiquetage et sanitaires.
- L’USDA supervise les produits d’origine animale, laitiers, œufs et miel, avec parfois des certificats spécifiques.
- La CBP gère le dédouanement et les droits de douane. Depuis 2023, l’USDA réserve l’usage de « Product of USA » aux produits entièrement transformés aux États-Unis.
Niveau de taxation
Les droits de douane aux États-Unis dépendent du code SH et de l’origine du produit. Les produits de l’UE suivent le taux NPF de l’OMC, mais des tensions tarifaires persistent depuis l’affaire Airbus-Boeing. En 2019, des droits de douane supplémentaires avaient été imposés sur certains produits européens (fromages, vins, confiseries) dans ce cadre. Bien que ces surtaxes aient été suspendues en 2021, l’administration Trump a laissé en héritage une politique commerciale fondée sur le principe de « réciprocité tarifaire ».
En 2025, la « Trump 2.0 Tariff Policy » impose des droits réciproques de 10 à 25 % sur certains pays jugés non coopératifs, pouvant toucher produits laitiers, spiritueux ou huiles. Les exportateurs français doivent vérifier régulièrement les taux via CROSS, collaborer avec des importateurs expérimentés et envisager co-packing ou régionalisation pour limiter les risques.
Source :
USDA
FDA (15/09/2025)