Les fondamentaux
Le Canada a lancé la construction de ses premières centrales nucléaires à la fin des années 1960, dans le cadre d’une stratégie visant à diversifier ses sources d’électricité et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Aujourd’hui, l’énergie nucléaire représente environ 13% de la production totale d’électricité du pays, fortement concentrée dans 2 provinces : l’Ontario et le Nouveau-Brunswick.
L’Ontario constitue le cœur de l’industrie nucléaire canadienne, avec trois des cinq centrales nucléaires et 18 des 19 réacteurs du pays. Dans cette province, le nucléaire fournit 56% du mix électrique, assurant une production stable et bas-carbone essentielle pour les zones urbaines et industrielles. La concentration de réacteurs permet également une planification énergétique plus efficace et offre des opportunités pour les entreprises spécialisées dans la maintenance, le cycle du combustible, la gestion des déchets et les technologies de sûreté.
Le Nouveau-Brunswick abrite la centrale de Point Lepreau, avec son réacteur unique, qui contribue de manière significative au mix électrique provincial et fournit une source fiable d’électricité bas-carbone. Les investissements réguliers dans la modernisation des installations, le remplacement de composants clés et l’optimisation de la production garantissent la sécurité et la performance du parc nucléaire.
Le nucléaire reste un pilier stratégique du mix énergétique canadien, concentré dans ces deux provinces, offrant une production fiable, stable et peu émettrice de carbone, tout en soutenant les objectifs de transition énergétique et de décarbonation du pays.
Production d’électricité par type d’énergie au Canada
Opportunités pour l'offre française
Le marché nucléaire canadien présente de nombreuses opportunités pour les entreprises. Le programme de 304 M CAD pour le développement du réacteur MONARK, en partenariat avec AtkinsRéalis, permet de collaborer sur la fourniture de composants avancés, services d’ingénierie et technologies innovantes pour cette nouvelle génération de CANDU.
Le Canada investit également dans les Small Modular Reactors, avec 55 M CAD pour Darlington (3 réacteurs BWRX-300) et 80 M CAD pour la Saskatchewan, offrant aux entreprises la possibilité d’apporter expertise technologique, pièces critiques et gestion de projets.
La rénovation des réacteurs de Darlington et Bruce représente 26 Mds CAD sur 15 ans, prolongeant leur durée de vie jusqu’en 2064, tandis que des projets d’expansion visent 10 GWe supplémentaires à Wesleyville, pour tripler la production d’ici 2050. La gestion des déchets et la décontamination deviennent des secteurs stratégiques.
Source :
world-nuclear.org, www.cer-rec.gc.ca (11/08/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
1. Engagement environnemental : Les centrales nucléaires produisent de l’électricité sans CO₂. Les nouvelles installations respectent le Règlement sur les systèmes de stockage (détection de fuites, confinement, plans d’urgence, procédures de mise hors service). Objectif : tripler la capacité nucléaire d’ici 2050.
2. Sécurité et santé publique : La Commission canadienne de sûreté nucléaire supervise 14 domaines, avec formation continue et préparation aux urgences renforcées.
3. Engagement communautaire : Le soutien public national reste majoritaire à 55 %, avec 66 % en Ontario et 64-65 % dans l’Atlantique et les Prairies.
4. Innovation : MONARK, nouvelle génération CANDU, et SMR de 300 MW en Saskatchewan et Nouveau-Brunswick d’ici 2030.
Labels et certifications
Au Canada, la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) délivre licences et certifications pour la conception, la construction, l’exploitation des réacteurs, la gestion des déchets et le transport de matières nucléaires. Les entreprises doivent respecter les normes strictes CCSN et obtenir des certifications ISO 9001 (qualité), ISO 14001 (environnement) et CSA N286 (équipements nucléaires). Des audits réguliers assurent conformité et sécurité,
Source :
world-nuclear.org, www.cer-rec.gc.ca (12/05/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Pour réussir sur le marché nucléaire canadien, les entreprises françaises doivent maîtriser le cadre réglementaire de la CCSN et ses 14 domaines, et nouer des liens avec OPG, Bruce Power, NB Power ou AtkinsRéalis. La maîtrise des technologies avancées, comme les SMR et MONARK, permet de proposer des solutions innovantes. L’engagement vers la carboneutralité d’ici 2050 est clé. Optimiser les coûts dans un marché en forte croissance, établir une présence locale et profiter des programmes gouvernementaux comme le FEA ou les SMR constitue un avantage stratégique.
Niveau de taxation
Le CETA prévoit une exonération des droits de douane sur la quasi-totalité des échanges de biens industriels et manufacturés entre le Canada et l’UE depuis son application provisoire en 2017.
Par ailleurs, la fiscalité canadienne repose sur un système combiné d’impôts fédéraux et provinciaux, avec des taux variant selon les provinces. Ce contexte est d’autant plus pertinent à considérer à la lumière des récentes annonces : à partir du 1er août 2025, les États-Unis ont appliqués de nouveaux droits de douane de 15 % sur la majorité des importations européennes. Bien que certains secteurs stratégiques soient exemptés comme l’aéronautique ou certains produits chimiques, le secteur électronucléaire ne figure pas explicitement parmi les exemptions, ce qui laisse planer une incertitude sur l’impact pour les équipements ou matériaux liés à cette industrie.
Source :
world-nuclear.org
www.cer-rec.gc.ca (10/08/2025)