Les fondamentaux
Aucune centrale nucléaire n’est encore en fonctionnement, mais l’Égypte développe son programme nucléaire civil afin de répondre à 2 objectifs principaux :
- Doubler les capacités de production d’électricité d’ici 2027, pour faire face à l’augmentation constante de la consommation liée à l’accroissement des unités de dessalement, du traitement des eaux, de l’internet, de la croissance démographique, etc., mais également en vue d’exporter de l’électricité vers les pays voisins (Soudan, Arabie Saoudite, Libye) ou vers l’Europe ;
- Diversifier les mix électriques et énergétiques égyptiens, encore très dépendants des hydrocarbures.
Un projet est en cours : la centrale nucléaire civile de Dabaa (sur la côte méditerranéenne), d’une capacité totale de 4,8 GW, grâce à 4 réacteurs à eau pressurisée VVER-1200 de 3e génération de 1,2 GW chacun, qui permettra de produire près de 10 % de l’énergie électrique totale produite en Egypte.
L'Egypte développe depuis les années 90 ses capacités de recherche et développement dans le secteur : le pays dispose d'un réacteur de recherche russe de 2 MWt datant de 1961 mais actuellement en arrêt de longue durée, et d'un réacteur de recherche argentin de 22 MWt partiellement soutenu par la Russie qui a démarré en 1997. L'Autorité égyptienne de l'énergie atomique (EAEA) comprend trois grands centres de recherche spécialisés.
Chiffres du secteur
Egypte
Opportunités pour l'offre française
Calendrier estimé par Rosatom : les travaux ont été retardés, la licence de construction pour le premier réacteur a été livrée en 2022. La première unité de 1,2 GW sur le site devrait entrer en service en 2026 et les trois réacteurs restants devraient être mis en service d'ici 2029. Le coût total du projet devrait s’élever à 30 Mds USD. Une partie de l’électricité produite servira à la désalinisation de l’eau de mer. La NPPA prévoit également la construction de quatre usines nucléaires de dessalement. La phase 1 d'une unité de production de composés d'uranium, destinée à desservir la centrale, a été achevée par l'autorité égyptienne de l'énergie atomique en janvier 2020. La mise en service du premier réacteur est prévue pour 2026. Les chiffres donnés par Rosatom estiment la part de la contribution française à plus d’1 Md EUR sur chacun de leurs réacteurs neufs, soit 4 Mds potentiels pour la France sur ce projet. Il est nécessaire de moderniser et d'étendre le réseau électrique pour accueillir la nouvelle quantité d’énergie produite, avec la construction de plusieurs sous-stations électriques permettant de connecter l’électricité produite au réseau.
Source :
Rosatom, presse locale (Egypt Today, Zawya,NS Energy, etc), Agence Ecofin, Assystem, EDF, Environnement O Magazine, Forum nucléaire. (19/09/2023)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
De nouvelles connexions électriques doivent être développées pour exporter cette énergie, notamment vers les pays frontaliers ;
Des équipements et matériaux liés à la maintenance de la centrale sont nécessaires, ainsi que pour la sécurité, dans un contexte géopolitique tendu ;
Des compétences sont utiles pour les certifications et formations nécessaires au déploiement d’une telle centrale.
La mise en place de programme de R&D dédiés est à prévoir pour favoriser la montée en compétence d’une ingénierie locale dans la perspective de la maintenance à long terme de la centrale (l’Egypte a déjà en ce sens ouvert Atomic Technical School of Al Dabaa).
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Les partenaires à approcher sont les entreprises locales déjà positionnées sur le projet de Dabaa et susceptibles d’être sélectionnées par Rosatom au cours des appels d’offre.
Des distributeurs et importateurs spécialisés travaillant déjà avec ces acteurs peuvent être de bons relais locaux, mais la priorité est donnée au transfert de compétences et à la localisation de la production. Ces entreprises recherchent un savoir-faire et des technologies non proposées par les équipementiers locaux, El Dabaa étant le premier projet de centrale en Égypte.
Acteurs publics : le ministère de la Production militaire, le ministère de l’Électricité et des énergies renouvelables, l’EEHC, ou encore la Nuclear Power Plant Authority (NPPA).
La réglementation spécifique
4 organisations sont liées au ministère de l’Électricité :
- la Nuclear Power Plant Authority, régule, administre et délivre des licences de production d’énergie nucléaire ;
- l’Egyptian Atomic Energy Authority (EAEA), mène des travaux de R&D dans le secteur du nucléaire ;
- l’Egyptian Electricity Holding Company (EEHC), entreprise étatique de transmission et de distribution de l’électricité, joue aussi un rôle important étant responsable de toutes les centrales de production d’électricité, mais aussi des réseaux de transmission via sa filiale EETC ;
- l’Egyptian Nuclear and Radiological Regulatory Authority (ENRRA) créée en 2010 en tant qu’entité indépendante de régulation du nucléaire. En 2015, un accord de coopération a été signé entre l’ENRRA et Rosatom.
Niveau de taxation
Il existe un accord de libre-échange entre l’UE et l’Égypte, prévoyant un taux préférentiel avec une exonération des droits de douanes, sous certaines conditions précisées dans l’accord.
Le taux normal de la TVA est fixé à 14 % sur la valeur de la marchandise en CIF.
Source :
Rosatom, presse locale (Egypt Today, Al Ahram, Enterprise), EAEA, NPPA, IAEA (19/09/2023)