Les fondamentaux
La Loi sur la transition énergétique (LTE), entrée en vigueur fin 2015, qui prévoyait que 35% de la production d’électricité proviendront d’énergies propres dès 2024, est toujours en vigueur, même si, depuis l’arrivée au pouvoir du Président Lopez Obrador en 2018, l’accent a été remis sur la prépondérance de la Commission Fédérale d’Electricité et le sauvetage de Petroleos Mexicanos. Cependant, depuis l’ouverture de 2015, les 5 grandes technologies ENR sont présentes : éolien, solaire, géothermie, hydroélectricité et biomasse. Et des projets d’hydrogène commencent à voir le jour.
En 2022, la capacité installée était de 92 503 MW, dont 2 954,6 MW de génération décentralisée. Les énergies fossiles (principalement gaz naturel) représentaient encore 66,9%, le reste se répartissait entre l’hydroélectrique (14,6%), l'éolien (8%), le solaire (6,9%), le nucléaire (1,8%), le géothermique (1,3%) et 0,5% pour les autres technologies, dont bioénergies.
En 2023, le Mexique a enregistré une génération totale de 346,7 TWh, dont 22% produite par des énergies propres, y compris les cycles combinés ; les énergies solaire et éolienne sont en recul du fait de blocages administratifs et la génération hydroélectrique en chute de 40% du fait de sécheresse dans le nord du pays. Cette perte a été compensée par les énergies fossiles (270,5 TWh contre environ 260 TWh en 2022).
La consommation d’énergie électrique est en hausse constante. En 2023, elle a atteint 356 TWh (+3,7%). Elle devrait augmenter de +2,5% en moyenne annuelle d'ici 2037, du fait, notamment, du « nearshoring » qui incite de nombreuses industries à s’installer au Mexique.
Mix énergétique du Mexique (2021)

Opportunités pour l'offre française
Selon le Prodesen, les besoins dans le secteur énergétique sont évalués à environ 100 Mds USD d’ici 2035. Il s’agit de besoins en maintenance, mais également en équipements et solutions pour développer la transmission et la génération électrique. En EnR, les besoins sont estimés à 17 Mds USD pour que le Mexique soit à même de remplir ses engagements internationaux.
Mais, malgré de gros projets publics comme celui de l’immense parc solaire de Puerto Peñasco dans l’État du Sonora et de gros besoins en équipements et solutions sur les réseaux de transport, les opportunités sont actuellement plus nombreuses dans le domaine de l’efficacité énergétique avec des besoins divers dans l’industrie pour une meilleure gestion des bâtiments et des process : digitalisation, automatisation, systèmes de monitoring et de contrôle de la consommation, système de récupération de chaleur, systèmes de batteries et stockage de l’énergie, revalorisation des déchets, etc. Le segment construction et bâtiment offre également d'importantes opportunités (bâtiments intelligents, bâtiments verts) dans les segments résidentiel, retail et lieux publics (aéroports, hôpitaux).
Source :
Asociación Mexicana de Energía (AME), entreprises locales et presse mexicaine (25/07/2024)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Digitalisation et automatisation, technologies et équipement pour le segment transmission, solutions d'efficacité énergétique
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Le ministère de l’Environnement et des ressources naturelles (SEMARNAT) est chargé de la politique environnementale, avec plusieurs organismes publics spécialisés : Comisión Nacional para el Conocimiento y Uso de la Biodiversidad (CONABIO), Instituto Nacional de Ecología y Cambio Climático (INECC), etc.
Le Mexique est, par ailleurs, partenaire de plusieurs accords internationaux (COP, Traité de Libre-Echange Amérique du Nord, entré en vigueur en juillet 2020 avec des clauses RSE).
Les États fédérés développent aussi leurs propres programmes. Une douzaine d’États appliquent, depuis 2022, des taxes environnementales («impuestos verdes») ou des stimulants fiscaux pour des actions en faveur de l’environnement (utilisation de matériaux recyclés, récupération d’eaux pluviales, etc.).
Enfin, les groupes industriels mexicains développent tous une stratégie RSE qui est menée par un département dédié.
Labels et certifications
Deux associations civiles, le Centro Mexicano para la Filantropía (Cemefi) et l’Alianza por la Responsabilidad Social Empresarial (AliaRSE), délivrent, chaque année, un certificat « Entreprise Socalement Responsable » (ESR) sous forme de concours. De nombreuses grandes entreprises mexicaines y participent. La liste des entreprises certifiées est publiée (https://www.cemefi.org/esr/).
Source :
Ministère mexicain de l'Environnement (SEMARNAT), Centro Mexicano para la Filantropía (Cemefi), Alianza por la Responsabilidad Social Empresarial (AliaRSE) (25/07/2024)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
De manière générale, en particulier concernant l’équipement industriel, un relais local (partenaire ou agent) permet d’être durablement présent sur le marché, de suivre les projets et d’assurer des prestations de maintenance et après-vente, voire de formation, indispensables dans ce secteur. L’espagnol est recommandé.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
C’est le Ministère de l’Energie (SENER) qui coordonne la politique énergétique à travers le programme de développement du système électrique national (Prodesen) 2023 - 2037. D'autres organismes régulent la production et la consommation énergétique: la commission régulatrice de l’énergie (CRE), le centre national du contrôle de l’énergie (CENACE), la commission nationale pour l’utilisation efficace de l’énergie (CONUEE).
La compagnie nationale d’électricité (CFE) conserve le monopole de la transmission et de la distribution.
Par ailleurs, le secteur de l’énergie fait l’objet de nombreuses régulations : plusieurs textes de lois et règlements, octroi de permis pour les opérations de production, normes obligatoires
Niveau de taxation
Le Mexique a signé 14 accords de libre-échange qui couvrent environ 50 pays dont le T-Mec (avec les États-Unis et le Canada), et l’accord avec l’Union Européenne également dont la réactualisationde 2020 est en cours de validation. Ces accords de libre-échange font bénéficier d’une suppression des droits de douane (dans certains cas, sous réserve d’une part de contenu local).
La TVA est à un taux unique de 16 % sur les produits fabriqués et/ou commercialisés au Mexique.
Source :
Ministère mexicain de l'Economie (SE) (25/07/2024)