Les fondamentaux
Le développement économique de la Thaïlande s’accompagne d’une demande croissante en énergie, mais le pays reste fortement dépendant des énergies fossiles importées (pétrole, gaz naturel). En 2024, la consommation d’électricité provenait majoritairement du gaz naturel (~58 %) et du charbon (~14 %), soit plus de 70 % d’origine fossile ; l’hydroélectricité importée des pays voisins couvrait environ 14 % du mix, et les sources renouvelables domestiques un peu plus de 13 %.
La Thaïlande accélère sa transition : l’objectif initial de 30 % d’électricité renouvelable d’ici 2036 a été relevé à 51 % d’ici 2037 dans le Plan de développement énergétique (PDP 2024‑2037). Ce PDP, qui vise parallèlement la neutralité carbone en 2050, émissions nettes nulles d’ici 2065 et une baisse de 40 % d’émissions en 2030 (base 2010), s’articule autour de 3 objectifs : (i) garantir la sécurité du système électrique, (ii) maintenir les coûts de l’électricité à un niveau approprié et (iii) réduire les impacts environnementaux et améliorer l’efficacité du système électrique.
Concrètement, deux vagues d’appels d’offres de l’Energy Regulatory Commission — 5,2 GW attribués début 2023 puis 3,6 GW en 2024 — impulsent un vaste programme d’ajout de capacités vertes. Le PDP 2024-2037 prévoit l’installation de 24 412 MW de solaire terrestre, tandis que l’EGAT (électricien national) programme 16 centrales hybrides solaires flottantes / hydro totalisant 2,7 GW sur ses barrages ; les projets solaires représentant environ 77 % des nouvelles capacités planifiées. L’éolien, hydraulique et la biomasse complèteront ce mix renouvelable.
Répartition des différents types d'énergies dans le mix électricité en 2024
Soit 28 % d'énergies renouvelables
Opportunités pour l'offre française
Le projet de PDP 2024 estime les besoins à 112,4 GW de capacité installée en 2037, soit 60,2 GW de nouvelles capacités. Parmi elles, 34,9 GW (58 %) seraient renouvelables. La quasi-totalité de cette hausse viendrait du solaire, avec 24 412 MW de solaire terrestre et 2 681 MW de solaire flottant, portant la filière de 3 193 MW en 2024 à 30 283 MW en 2037 — le solaire représentant ainsi 77 % des nouvelles installations. La stratégie d’importation d’électrons verts serait poursuivie, avec l’intégration de 3,5 GW d’hydroélectricité depuis les pays voisins, faisant passer la part de l’hydro à 15 % en 2037. Sur le plan domestique, des projets de pompage-turbinage sont prévus pour 20 GWhs de stockage et 2,5 GW de puissance. Le PDP confirme enfin l’intérêt pour le nucléaire : 600 MW, soit deux SMR, seraient installés dans le Sud et le Nord-Est du pays. L’acceptation publique reste un enjeu majeur, et la consultation en cours en sera un test déterminant.
Source :
Energy Policy and Planning Office (EPPO) / DG TRESOR (28/05/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Les entreprises d’électricité d’État veulent renforcer la R&D nationale en misant sur l’innovation énergétique via de nouvelles filiales approuvées en 2021 par la State Enterprise Policy Commission (SEPC).
• EGAT a créé INNOPOWER, joint-venture avec sa filiale EGCO et le groupe privé RATCH, pour sourcer et développer l’innovation dans l’énergie ; capital : 2 Mds THB (≈ 54,5 M EUR) détenu à 40 % par EGAT et 30 % chacun par EGCO et RATCH.
• MEA (Metropolitan Electricity Authority) a lancé sa propre filiale, dédiée notamment aux services solaires sur toitures, dotée d’un capital de 500 M THB (≈ 14 M EUR).
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Plusieurs lois et réglementations environnementales encadrent les activités industrielles en Thaïlande :
- La loi sur la protection de l’environnement (Enhancement and conservation of national environmental quality act) : la plus fondamentale, elle réglemente les activités industrielles et prévoit des sanctions en cas de non-respect des normes environnementales.
- La loi sur les substances dangereuses (Hazardous Substances Act), qui régule la production, l’import, l’export, le stockage et l’élimination des substances dangereuses ;
- L’évaluation sur l’impact environnemental (Environmental impact assessment – EIA), que doivent effectuer les entreprises afin d’analyser le potentiel impact sur l’environnement de leurs projets industriels ;
- Des règlementations de gestion des déchets générés par les industries ;
- Et enfin, des normes d’émissions de polluants de l’air et de l’eau.
Labels et certifications
Les producteurs d’énergie renouvelable doivent obtenir une licence de l’Energy Regulatory Commission (ERC), attestant que les exigences et réglementations pour la production d’énergie renouvelable sont respectées.
L’Electricity Generating Authority of Thailand (EGAT) certifie la production d’énergie renouvelable en Thaïlande avec la norme international I-REC (International Renewable Energy Certificates), mais la procédure est facultative.
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Les relais locaux de l’offre française peuvent être :
- Les filiales de groupes français : EDF, Schneider Electric, ENGIE, Tractebel, GreenYellow, Bouygues Thai, Total, SUEZ, WHEIG …
- Les grands acteurs locaux, publics et privés : CPN Group, Siam Piwat Group, PTT Group, EGCO, RATCH Group, SCG Group, CP Group, AMATA Corporation, WHA Group, Mitrphol Group, Thai Beverage Public Company Limited, etc.
Le partenariat : identification et sélection d’au moins un partenaire local sur lequel l’entreprise exportatrice peut s’appuyer afin d’assurer un développement commercial et une représentation après-vente.
La réglementation spécifique
Le BoI (Board of Investment) met en place des incitations fiscales pour favoriser les projets d’énergies renouvelables en Thaïlande (exemptions d’impôts sur les sociétés pendant 8 ans, levée des droits de douanes sur les importations de machines et de matières premières utilisées pour une production destinée à l’exportation etc.).
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site officiel du BoI : https://www.boi.go.th/upload/content/Brochure_Green%20Industry.pdf
Niveau de taxation
Membre de l’OMC, de l’APEC et de l’ASEAN, la Thaïlande doit se conformer aux règles formulées par ces instances, principalement en matière de limitation de droits de douanes et de quotas.
Mesures tarifaires pour l’importation des biens en Thaïlande :
- Droits de douane : ils s’appliquent uniquement à des catégories bien précises afin de protéger les producteurs locaux et la santé publique ;
- TVA : le taux normal de TVA est de 7 % ;
- Droits d’accise : ils s’appliquent en plus de la TVA sur certains produits, notamment les produits pétroliers et les automobiles.
Source :
BOI - Thailand Board of Investment
Revenu Department
(28/05/2025)