Les fondamentaux
Le secteur de l’environnement en Colombie repose sur trois piliers : la gestion de l’eau, la gestion des déchets et la qualité de l’air. En 2025, près de 94 % de la population urbaine accède à l’eau potable, mais les zones rurales souffrent encore d’inégalités, avec un taux de couverture d’assainissement inférieur à 60 % pour les moins favorisées. Le réseau de traitement est partiellement vétuste, et seuls 40 % des systèmes de distribution d’eau respectent les normes de traitement secondaire.
Le pays compte plus de 12 000 systèmes d’aqueduc, dont la majorité est gérée par les municipalités. Le volume d’eaux usées traitées reste faible, malgré l'appui de bailleurs comme la BID et l’AFD. En matière de déchets solides, la Colombie génère 12,1 millions de tonnes par an, dont environ 60 % finissent dans des décharges, avec un taux de recyclage plafonnant à 12–13 %. Le cadre légal repose sur les lois 99/1993 (environnement) et 142/1994 (services publics), la réglementation des CAR, le SIAC (système d’information) et l’IDEAM. La pollution de l’air, notamment urbaine, est suivie mais reste un enjeu croissant de santé publique.
Opportunités pour l'offre française
Le développement de nouveaux projets d’assainissement et d’épuration dans les villes moyennes (ex. Pasto, Neiva, Popayán) ouvre des perspectives pour les équipements, les procédés biologiques et les solutions modulaires françaises. Le programme national d’économie circulaire, le plan de modernisation des décharges et la stratégie zéro déchet offrent un terrain propice aux technologies de tri, de compostage, de captage de biogaz et de valorisation énergétique.
La surveillance de la qualité de l’air, renforcée par la loi Climat 2169/2021, génère une demande croissante en capteurs, logiciels de modélisation et solutions de contrôle industriel. Les projets miniers, pétroliers et portuaires exigent des études d’impact, de la gestion environnementale et du suivi post-licence. Les acteurs français peuvent aussi s’insérer dans les projets financés par l’AFD, la BID ou les fonds verts, notamment sur la résilience urbaine, la gestion intégrée de l’eau et les infrastructures environnementales.
Source :
Business France, Procolombia (22/07/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Les autorités et entreprises colombiennes recherchent des solutions à forte valeur ajoutée pour répondre à des défis complexes : traitement avancé des eaux usées, technologies de réutilisation, gestion intelligente des réseaux, contrôle de la pollution industrielle ou captation de biogaz.
Les innovations en modélisation hydrologique, détection de fuites, bio-remédiation, analyse en temps réel (capteurs, plateformes numériques) et performance énergétique sont particulièrement recherchées. Le traitement décentralisé, les modules containerisés, les unités mobiles et les systèmes autonomes (solaire, hors-réseau) sont bien accueillis. Une expertise dans l’intégration de solutions durables, compatibles avec les normes environnementales internationales, constitue un atout fort, notamment pour répondre aux appels d’offres multilatéraux.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Le cadre réglementaire colombien repose sur la Loi 99/1993 (système national environnemental), la Loi 142/1994 (services publics) et la Loi 2169/2021 sur l'action climatique. Toute activité ayant un impact environnemental significatif doit obtenir une licence environnementale, délivrée par l’ANLA ou les CAR.
Les projets doivent intégrer des études d’impact (EIA), des plans de gestion environnementale (PMA) et respecter les normes de rejets (décret 1076/2015). Les plans départementaux de gestion intégrée de l’eau (PGIRS) sont obligatoires. L’air est encadré par des seuils de pollution (rés. 2254/2017), avec obligation de monitoring dans certaines zones. De nouvelles obligations ESG s’appliquent aux grandes entreprises depuis 2023, notamment sur les émissions, la biodiversité et la gestion des déchets dangereux.
Source :
MinAmbiente, CRA (22/07/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Les projets environnementaux en Colombie sont souvent portés par les municipalités, les entreprises de services publics mixtes ou des concessionnaires privés. Les partenariats avec des bureaux d’études locaux, des intégrateurs ou des opérateurs régionaux sont essentiels pour répondre aux appels d’offres publics.
Une présence locale ou un représentant technique est fortement recommandé. L’appui de bailleurs (AFD, BID) ou d’agences de coopération facilite l’entrée sur les projets à long terme. L’approche projet/solution complète (équipement, installation, formation, maintenance) est valorisée, tout comme les garanties de performance environnementale et les références internationales.
La réglementation spécifique
L'importation et la commercialisation de technologies environnementales en Colombie sont soumises à l'enregistrement auprès du Registro Único de Proponentes (RUP) pour les appels d’offres publics.
Les équipements doivent être certifiés selon les normes ICONTEC ou ISO équivalentes. Certains produits (réactifs chimiques, capteurs, stations mobiles) nécessitent des autorisations spécifiques de l’INVIMA ou de l’ANLA. Les projets doivent intégrer un Plan de gestion des risques et respecter les critères du cadre fiscal environnemental (CONPES 4021/2020). Une veille juridique locale est nécessaire pour anticiper les changements réglementaires, notamment en matière de fiscalité verte et de responsabilité élargie du producteur (REP).
Niveau de taxation
Les projets environnementaux bénéficient de plusieurs incitations fiscales en Colombie. La Loi 1715/2014 et sa réforme par la Loi 2099/2021 permettent aux entreprises investissant dans la gestion des eaux, le traitement des déchets ou la qualité de l’air de déduire jusqu’à 50 % des montants investis sur 15 ans.
Les équipements certifiés peuvent bénéficier d’exonérations de TVA (19 %) et de droits de douane (0 %), sous réserve d’approbation de l’UPME ou de l’ANLA. L’impôt sur les sociétés s’élève à 35 %, mais peut être réduit à 20 % en zone franche. Les produits et services écoresponsables sont progressivement intégrés dans la taxonomie verte colombienne, ouvrant l’accès à des financements préférentiels. Certaines taxes locales environnementales s’appliquent selon les territoires.
Source :
DIAN, CRA, TLC UE-Colombia (22/07/2025)