Les fondamentaux
En 2024, le marché canadien de la mode consolide sa reprise et est estimé à près de 50 Mds CAD. Le marché des accessoires de mode (maroquinerie, bijoux, montres, lunettes, chaussures, etc.) avoisine pour sa part 33 Mds CAD.
La demande intérieure est soutenue par une immigration record (plus de 1 M de nouveaux résidents en 2022-2024) qui stimule la consommation de vêtements et chaussures. Néanmoins, l’inflation élevée et l’augmentation du coût de la vie en 2024 ont incité les consommateurs à la prudence.
Le e-commerce occupe 26 % des ventes d’habillement et de chaussures, fruit de l’essor des pure-players pendant la pandémie, même si les magasins physiques dominent toujours la distribution avec 46 % des ventes. La mode féminine demeure le segment majeur de l’habillement canadien, devant la mode masculine, le sportswear et l’enfant.
En ce qui concerne les accessoires : la maroquinerie profite encore du rebond des voyages (+5 %), les ventes de bijoux sont en hausse (+2 %) et les accessoires de mode (hors bijoux) stagnent (+1 %) après le rebond post-pandémique de 2023. Le marché de la lunetterie continue de croître modérément sous l’effet du vieillissement de la population et des besoins correctifs accrus, mais le segment des solaires stagne (achats différés face aux dépenses non essentielles). Les prévisions tablent sur une croissance du marché de la mode et des accessoires de l’ordre de +2 à +4 % selon les catégories, d’ici 2029, dans un contexte de consommation prudente mais résiliente.
Part de marché des accessoires de mode
Répartition par segment de produits
Opportunités pour l'offre française
Le marché canadien offre des opportunités stratégiques pour les marques françaises de mode et d’accessoires, notamment dans les segments premium, durable et créatif. La polarisation du marché entre luxe et discount ouvre un espace pour des marques positionnées premium / haut de gamme, à forte identité. Les consommateurs urbains, sensibles au style, à la qualité et à l’origine des produits, sont réceptifs aux savoir-faire français. Le virage vers la durabilité et l’inclusivité crée une attente forte en matière de transparence, traçabilité et engagement social, où les marques françaises peuvent se distinguer.
Le dynamisme du e-commerce et l’essor des pop-ups permettent de tester le marché à moindre coût.
Enfin, la francophonie au Québec facilite l’implantation initiale, avec un public culturellement proche et attaché aux marques européennes.
Source :
Euromonitor
Ibis World (03/11/2024)
Responsabilité sociétale
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Au Canada, il est préférable d’avoir un intermédiaire ou un réseau d’intermédiaires afin de sillonner le territoire et présenter les collections (agent/importateur-distributeur). On observe cependant ces dernières années, une baisse du nombre de distributeurs, au profit des agents/showrooms.
La distribution de la mode et des accessoires de mode au Canada reste dominée par les points de vente physiques, qui représentent 72 % des ventes en 2024, malgré la progression continue du e-commerce (28 %). Parmi les canaux offline, les spécialistes de l’habillement et de la chaussure dominent
(45,7 %).
Principaux acteurs : Holt Renfrew, Maison Simons, Ssense, Harry Rosen, La Maison generale...
La réglementation spécifique
Au Canada, l’étiquetage des textiles reste strictement réglementé. La Loi sur l’étiquetage des textiles impose que chaque vêtement vendu ou importé indique clairement la teneur en fibres et le pays d’origine. Depuis 2023, les grandes entreprises doivent aussi préciser l’origine des étapes clés (tissage, teinture, confection) pour renforcer la transparence. Il appartient au fabricant ou à l’importateur de garantir la conformité des informations.
Par ailleurs, tous les produits textiles fabriqués, importés ou commercialisés au Canada sont soumis à la Loi canadienne sur la sécurité des produits de consommation et au Règlement sur l’inflammabilité des textiles, visant à assurer la sécurité et la qualité des articles.
Niveau de taxation
Depuis l’entrée en vigueur de l’Accord économique et commercial global (AECG/CETA) entre le Canada et l’Union européenne, les produits textiles et les vêtements fabriqués en France et dans l’UE bénéficient d’une exemption de droits de douane à l’importation au Canada. Cette mesure renforce la compétitivité des marques européennes sur le marché canadien en réduisant les coûts et en facilitant l’accès à un marché premium. Pour profiter de cet avantage, les entreprises doivent s’enregistrer auprès des douanes françaises et fournir une preuve d’origine préférentielle. Cet accord constitue une opportunité stratégique pour les marques françaises, leur permettant de proposer des produits à prix plus attractifs tout en valorisant leur savoir-faire.
A noter qu’au Canada, chaque province est tenue d’appliquer une taxe à la vente qui varie de 5 à 15 %.
Source :
Business France (30/06/2025)