Les fondamentaux
L’industrie de la transformation alimentaire constitue un pillier de l’économie brésilienne. La facturation du secteur représente 10,8 % du PIB brésilien.
Ce secteur a bénéficié de 6 Mds EUR d’investissements en 2023, avec 3,2 Mds EUR en recherche, innovation et développement, et 2,8 Mds EUR en fusions-acquisitions.
60,9 % de l’ensemble de la production aux champs sont transformés par l’industrie. L’industrie de la transformation alimentaire est une grande génératrice d’emploi : ce sont 38 000 entreprises qui génèrent 1,97 M d’emplois formels et directs, ainsi que 7,9 M d’emplois indirects.
73 % de la production de l’industrie de la transformation alimentaire vise à approvisionner le marché interne.
Cette industrie exporte vers 190 pays, à hauteur de 57 Mds EUR, ce qui représente 18,3 % des exportations totales brésiliennes. Les principaux marchés d’exportation sont l’Asie (43 %), les pays arabes (16,4 %) et l’UE (14,6 %).
Le Brésil est le 1er exportateur mondial d’aliments industrialisés (transformés) en volume, et le 5e en valeur.
C’est:
- le 1er producteur et exportateur mondial de jus d’orange et de sucre ;
- le plus grand exportateur et 2e producteur mondial de viande bovine et de viande de volaille ;
- le 2e exportateur mondial de café soluble ;
- le 2e exportateur et le 3e producteur mondial d’huile de soja.
Production et exportations brésiliennes au ranking mondial en 2023
Opportunités pour l'offre française
Face à une offre locale massive et bon marché destinée aux transformations basiques, il est possible de valoriser l’offre française en proposant de l’innovation et du savoir-faire.
L’avance technologique et le savoir-faire français sur la valorisation des produits alimentaires est déjà reconnue, ce qui facilite la présentation de nouvelles solutions.
Ce secteur fourmille ainsi d’enjeux et d’opportunités où se positionner, comme par exemple :
- création de valeur ajoutée des produits alimentaires ;
- création d’emballages fonctionnels, pratiques, adaptés aux tendances du marché ;
- amélioration des performances et diminution des coûts de production ;
- création d’ingrédients répondant aux nouvelles exigences bien-être et santé ;
- assistance dans la transformation digitale et adaptations au e-commerce.
Source :
IHS Markit – Global Trade Atlas (31/12/2023)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
81 % des Brésiliens trouvent important que les entreprises prennent des mesures environnementales (étude GfL Consumer Life 2022). Il apparaissait déjà, d’après les statistiques antérieures, que 70 % des consommateurs brésiliens cherchent des entreprises ayant un impact social ou environnemental positif (étude Authenticity Gap, da Fleishman Hillard) et que 43 % des Brésiliens estimaient très difficile de trouver des produits écologiquement corrects dans les magasins (Nielsen).
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
En décembre 2023, la Chambre des représentants a approuvé la proposition visant à réglementer le marché du carbone au Brésil (PL 2148/15). Le texte crée le système brésilien d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre, qui fixe des plafonds d'émission et établit un marché de vente d'obligations.
La loi 12.305/2010 de Politique des déchets solides, qui oblige chaque secteur à gérer sa logistique inverse (collecte et retour des déchets solides du secteur), impose de trouver des solutions de collecte et réutilisation ou recyclage des emballages. De plus, la collecte est un sujet social primordial : 90 % de tout ce qui est recyclé au Brésil provient de coopératives de ripeurs des classes les plus défavorisées, qui survivent de cette activité. Grâce à cette organisation, le Brésil est champion mondial de recyclage des canettes en aluminium (98 %).
Labels et certifications
Il existe des labels pour l’étiquetage d’aliments respectueux de l’environnement (comme la Rainforest Alliance Certification) ainsi que la certification d’entreprises ayant des bonnes pratiques environnementales (Rotulo Ecológico da ABNT, Selo FSC, Selo IBD…).
Source :
Etica Ambiental, Ministério do Desenvolvimento, Indústria, Comércio e Serviços (31/12/2023)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Le service après-vente est un aspect primordial pour les industries brésiliennes pour acquérir des machines et équipements étrangers, et devra faire l’objet d’une réflexion poussée des entreprises qui souhaitent fournir les industries brésiliennes. Il faut impérativement présenter des solutions efficaces d’installation, de réparation et de reposition des pièces détachées, car il s’agit de la principale préoccupation lors de l’acquisition de machines et équipements importés.
La distribution au Brésil est complexe et pulvérisée.
Les grandes marques s’appuient sur un réseau puissant de commerciaux propres et commissionnés.
Pour se lancer sur le marché brésilien, il est recommandé de convoiter une distribution régionale.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
L’importation de machines et d’équipements est relativement simple au Brésil et ne fait pas l’objet de blocages particuliers. La seule vraie barrière aux importations est l’accès au crédit à taux bonifié pour les acheteurs, qui n’est souvent concédé que pour l’acquisition de produits nationaux. En ciblant les bons acheteurs (qui ne dépendent pas autant des financements) ou en produisant localement (implantation, joint-venture, transfert de technologie, etc.), cette barrière peut être levée.
Niveau de taxation
La fiscalité est lourde au Brésil mais elle s’applique, en grande partie, de façon identique aux produits importés qu’aux fabrications locales.
De très nombreux produits bénéficient d’exonérations d’IPI (la TVA nationale) ou de droits de douane pour encourager la fabrication locale et l’importation d’intrants peu présents sur le marché local.
En plus des exonérations offertes par le gouvernement, les produits importés n’ayant pas d’équivalents nationaux peuvent bénéficier d’exonérations supplémentaires sur demande de l’entreprise fournisseur, via une demande de « ex-tarifarios ».
Il existe de nombreuses autres stratégies fiscales à envisager pour permettre d’exporter sans devoir supporter une fiscalité prohibitive.
À noter qu’une réforme fiscale est actuellement en cours.
Source :
IHS Markit – Global Trade Atlas (31/12/2023)