Les fondamentaux
L’Indonésie est le 4e pays le plus peuplé au monde avec près de 285 M d'habitants et une population en hausse de l'ordre de 2,8 M d'individus par an. Une demande importante est donc à satisfaire en termes de besoins alimentaires et les dépenses des ménages représentent environ 54 % du PIB indonésien, dont la moitié est destinée aux achats alimentaires.
Le secteur agroalimentaire est ainsi un pilier économique majeur pour l'Indonésie. Il est au 1er rang des 10 secteurs prioritaires du plan de développement industriel de l’Indonésie 2015-2035. Au sein du secteur primaire, la production de matières premières pour l’agroalimentaire (agriculture et pêche) représentait 12,6 % du PIB indonésien en 2024. Au sein du secteur secondaire, l’industrie agroalimentaire représentait 6,92 % du PIB ; ce qui en fait le principal contributeur à la production manufacturière (36,5 %) en 2024.
L'industrie alimentaire en Indonésie est principalement axée sur la transformation du poisson, du lait, des fruits et légumes, ainsi que de la farine (Le blé est intégralement importé, faisant de l'Indonésie le 2e importateur mondial de cette agro-commodité) et de la canne à sucre. De grands groupes internationaux sont présents sur le marché : Nestlé, Danone, Kraft, Heinz, Mondelez International et Unilever, mais également de très importants groupes locaux, rayonnant sur la région voire des économies émergentes, comme Indofood, Wings Corporation, Mayora ou encore GarudaFood.
Opportunités pour l'offre française
- Le développement de l’industrie agroalimentaire indonésienne, soutenu par la stratégie Making Indonesia 4.0, ouvre des opportunités pour l’offre française en technologies de pointe de production, d’emballage, d’automatisation et de traçabilité. L’objectif est d’améliorer la traçabilité, réduire les pertes et augmenter la capacité de production locale. Par ailleurs, à ce jour, le secteur reste peu automatisé, malgré la présence d’usines Flagship.
- L’Indonésie, en tant qu’importateur net de sucre, vise l’autosuffisance en sucre d’ici 2028. Dans ce cadre, plusieurs projets de modernisation d’usines sucrières existantes ont été lancés, stimulant la demande en mécanisation agricole, en solutions innovantes dans les domaines de l'extraction et du raffinage.
- Le besoin en solutions logistiques, notamment en chaîne du froid pour l’agriculture et la pêche, est également critique.
- Au-delà des machines et équipements, les industriels recherchent également des ingrédients fonctionnels (protéines végétales, arômes naturels, ingrédients santé, texturants, clean label) pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs.
Source :
Ministère indonésien de l’Agriculture (Kementerian Pertanian) ; ministère indonésien de l’Industrie (Kemenperin)
Photo de John Cutting sur Unsplash (03/09/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
La surexploitation du capital naturel et les pratiques de production non durables ont contribué à l'augmentation de la pollution, de la perte de biodiversité, de la sécheresse et de la déforestation. Le secteur des IAA est l'un des plus grands contributeurs à l'économie indonésienne, mais il est également responsable de divers impacts environnementaux. La mise en place de systèmes de gestion environnementale et plus généralement l'innovation verte sont considérés comme importantes pour réduire les risques environnementaux causés par cette industrie.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Un certain nombre de textes législatifs ou réglementaires, normes et standards environnementaux s'appliquent aux IAA indonésiennes :
- Loi n° 22/2019 relative aux systèmes agricoles durables.
- Loi n° 18/2012 sur l’alimentation intégrant des principes de gestion responsable des ressources naturelles.
- Loi n° 32/2009 concernant la protection et la gestion de l'environnement, prévoyant des autorisations environnementales / études d'impact environnemental dites "AMDAL" pour les sites de production.
Au-delà des certifications internationales ISO 14001 et 50001, 2 labels sont proposés aux acteurs industriels locaux, y compris agroalimentaires : "PROPER" (ministère de l'Environnement), programme d'évaluation de la performance des entreprises en matière de gestion environnementale, et "Industri Hijau" (ministère de l'Industrie), certification des entreprises respectant les normes d'industrie verte.
- Etc.
Labels et certifications
- Si des normes "SNI", principalement volontaires, ont été édictées par l'Agence de Standardisation nationale (BSN) pour un certain nombre de solutions pour les IAA, plusieurs catégories de produits agroalimentaires finis font l'objet de SNI obligatoires : eaux, sel iodé, sucre cristallisé, farine de blé, huile de cuisson, etc.
- L’Indonésie constituant le 1er marché halal au monde (population à 86,7 % musulmane), une certification halal des solutions pour les IAA peut constituer un différentiateur. Il s'agit même d'un prérequis s'agissant des ingrédients fonctionnels.
- Enregistrement auprès du ministère de l'Agriculture des usines produisant des aliments d'origine animale.
- Etc.
Source :
Ministère indonésien de l’Environnement (Kementerian Lingkungan Hidup) ; ministère indonésien de l'Industrie (Kemenperin) (03/09/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Sauf à établir une filiale, le recours à un partenaire commercial local (importateur-distributeur, intégrateur, etc.) apparaît inévitable pour la commercialisation de solutions pour les IAA sur le marché indonésien. Les démarches d'importation de produits physiques doivent, en effet, être réalisées par le biais d’une société de droit local possédant une licence d'importation "API-P" (pour des intrants) ou "API-U" (pour des produits finis), susceptible de les enregistrer ou les faires certifier auprès des autorités compétentes (BPOM, ministère de l'Agriculture, etc.). Les solutions pour les IAA proposés doivent être éprouvés et faire l'objet d’un point de présence et service après-vente local.
NB : Des importations directes peuvent être réalisées par les plus grands industriels agroalimentaires.
La réglementation spécifique
Considérations non-exhaustives :
- des exigences d'enregistrement existent pour un certain nombre de solutions pour les IAA ;
- l'importation de machines d'occasion n'est pas formellement interdite, mais est strictement réglementée et soumise à conditions ;
- des seuils de localisation peuvent s'appliquer aux procédures d'achats publics via le programme "P3DN" (existence de certifications dites "TKDN" des solutions locales) ;
- les règlements n° 176/2009, n° 76/2012 ou encore n° 188/2015 du ministère des Finances portent sur l'exonération des droits de douane pour l'importation d'intrants industriels. Pour pouvoir bénéficier d'une exemption conditionnelle, le client final doit solliciter le ministère de l'Investissement (BKPM). Une fois agréée, l'exonération de droits de douane est valable 2 ans.
Niveau de taxation
- A l'exportation de solutions pour les IAA :
• Des droits de douane -de 0 % à 15 % pour ce secteur- sont appliqués sur les biens et marchandises physiques importés, fonction des codes SH et origines.
• Une Withholding Tax ou "PPh" (Pajak Penghasilan), calculée sur la valeur CIF + droits de douane, est prélevée à la source par l’importateur pour les biens et marchandises (taux normal de 7,5 %, réduit à 2,5 % avec une licence d'importation "API") ou le client pour des services et Royalties, le cas échéant (taux normal de 20 %, réduit à 10 % pour la France).
• Une TVA de 11 % s'applique tant aux biens et services importés que ceux produits localement, supportée par le client final. A l'importation, une avance de TVA appelée "PPn" (Pajak Pertambahan Nilai) est due par l’importateur sur la valeur CIF + droits de douane.
- En cas d'implantation en Indonésie, le taux normal de l'impôt sur les sociétés est de 22 %.
Source :
Ministère indonésien de l'Industrie (Kemenperin) ; ministère indonésien des Finances (Kemenkeu) ; Indonesia National Trade Repository (INTR) (03/09/2025)